Suspension Hope – Help ?
MIAMI, 3 Octobre – Mauvaise nouvelle. (VBI) Suspension annoncée de Hope – Help. La fin du programme HOPE/HELP menace des milliers d’emplois dans le textile. La fin du régime préférentiel HOPE/HELP plonge l’industrie textile haïtienne dans l’incertitude. Ce secteur, qui représente 90 % des exportations du pays, risque un effondrement, alertent des acteurs locaux.
Plus loin, ‘Le parc industriel de Codevi, à la frontière haïtiano-dominicaine, concentre l’essentiel du secteur, avec 18 000 emplois sur 26 000. Fernando Capellán, président du complexe, a confié au Wall Street Journal son inquiétude : « Sans ces emplois, nous verrons plus de gens dans la rue, plus de gens attirés par la criminalité et les gangs. »
‘En 2021, l’industrie textile employait encore 60 000 personnes. Mais la violence, l’instabilité politique et l’incertitude autour du programme avaient déjà fragilisé la filière. Le parc de Caracol, inauguré en 2012 dans le nord avec 300 millions de dollars de financements américains et multilatéraux, ne compte plus que 2 000 emplois sur les plusieurs milliers annoncés.’
Etc.
L’information va faire la une un jour ou deux puis silence ; d’ailleurs jusqu’ici aucun commentaire public de la part des vais responsables, aussi bien économiques que politiques.
Pourquoi mettre fin à l’accord Hope-Help ?
D’abord qu’est-ce que c’est exactement ?
Poursuit l’agence de nouvelles Vant Bèf Info (VBI) : ‘Le Haitian Hemispheric Opportunity through Partnership Encouragement Act (HOPE) et le Haiti Economic Lift Program (HELP) sont deux lois américaines adoptées respectivement en 2006 et 2010. Elles visent à soutenir l’économie haïtienne en lui offrant un accès préférentiel au marché américain pour les vêtements fabriqués localement.
‘Ces dispositifs permettaient aux entreprises haïtiennes d’exporter sans droits de douane, attirant de grands groupes du textile et contribuant à la création de dizaines de milliers d’emplois. Après le séisme de 2010, le programme HELP a prolongé et renforcé ce cadre, devenant un pilier de l’économie haïtienne.
Plus loin, ‘Aujourd’hui, leur expiration représenterait un coup dur pour le pays, dont l’industrie textile est le principal moteur d’exportation et l’un des rares secteurs formels générateurs d’emplois.’
Pourquoi l’administration Trump mettrait-elle fin à ce programme ?
Ce n’est pas le gouvernement américain qui décide du renouvellement ou non mais le Congrès. Celui-ci est cependant aujourd’hui à majorité républicaine dans les deux chambres.
Ensuite c’est aussi le résultat d’une campagne (…) de sensibilisation à l’actif aussi bien des compagnies bénéficiant de la mesure, qu’également de la part du pays concerné.
Si cette campagne de sensibilisation existe, c’est jusqu’ici en très petit comité. Cela jusqu’à l’éclatement de cette nouvelle de cessation possible des programmes.
Mais pourquoi l’administration américaine actuelle voudrait-elle mettre fin aux conditions Hope-Help … alors qu’elle-même (le président Trump en personne) ne parle que de relancer l’industrie américaine face à l’invasion massive des produits importés … surtout des pays asiatiques? D’où sa politique d’augmentation des droits de douane sur les importations de ces pays.
A moins de classer désormais les produits des factories en Haïti au chapitre d’importations purement et simplement … alors que c’est au contraire inclus dans la même chaine de production américaine ? Du moins jusqu’ici.
Pourquoi on a besoin d’en savoir plus de la part des responsables haïtiens du secteur : politiques et économiques ???
C’est ce qu’on appelle : le public a le droit de savoir. Car le sujet ne concerne pas uniquement les décideurs du pouvoir en place et les grands manitous du secteur dit de la sous-traitance.
Car justement ces derniers ont pour tradition de tout garder par devers eux seuls, à commencer bien sûr par les rendements économiques d’un secteur jusqu’ici ce qu’on appelle une véritable chasse gardée.
Mais revenons un peu au commencement de tout ça.
Ce que nous appelons ‘petite industrie’ ou encore ‘factories’ ou de manière plus directe ‘secteur de l’assemblage’ est né en Haïti au début des années 1970 comme une sorte de coup de pouce pour le nouveau petit dictateur Baby Doc dont le choix avait été approuvé par la puissance étoilée.
Ce fut un boom. On vit Haïti, grâce surtout au talent de nos ouvrières, remportant des prix internationaux tantôt pour les balles de base-ball, tantôt pour les soutiens gorge dernière mode etc.
Mais dès les années 1990 Washington commença à porter son intérêt vers d’autres zones probablement plus lucratives, en premier lieu les pays asiatiques à la main d’œuvre encore plus abondante et également pas chère etc.
Mais aujourd’hui nouveau changement, machine arrière toute, Trump sonne le retour au bercail. C’est l’apparition soudaine de la politique des lourds tarifs à l’importation et que l’actuel locataire de la Maison Blanche utilise comme une véritable arme de chantage : tu veux ou tu veux pas ?
Est-ce que les responsables haïtiens de l’assemblage, aussi bien politiques que économiques, ont compris le nouveau jeu … ou sont-ils arrivés là-haut comme dit le créole ‘avec leurs deux mains et leurs deux pieds’, c’est-à-dire sans avoir fait le moindre ‘home work’ ou devoir de maison ???
Probablement !