Une étude publiée jeudi par l'International Crisis Group recommande de ne pas hâter le départ des casques bleus d’ Haïti, parce que tout mouvement brusque en ce sens risque de créer un vide au niveau sécuritaire et encourager le crime organisé et la violence dans le pays.

Ce rapport qui intervient à deux mois de la fin du mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah), note que les débats sur le départ des casques bleus se sont intensifiés sous la présidence de Michel Martelly et rappelle que ce dernier avait promis, pendant sa campagne, de rétablir les forces armées haïtiennes.

Les troupes onusiennes ne devraient pas être poussées à quitter Haïti, selon International Crisis Group qui recommande que la mission change son approche pour passer à un rôle plus politique en réduisant notamment le nombre de soldats et mettre l'accent sur le développement.

Le rapport recommande aussi que la mission s'excuse pour son implication dans l'introduction du choléra en Haïti et agisse rapidement pour endiguer la propagation de la maladie.

(Que ce soit dans le cas du choléra ou des violences sexuelles dont des viols sur mineurs ou d'autres formes de violences dont les casques bleus se sont rendus cupables, aucune justice n'a jamais été faite. Les responsables de la mission trouvent toujours des subterfugs pour excuser les agents fautifs qui sont généralement expédiés dans leur pays).

Les secteurs hostiles à la MINUSTAH relèvent que les actes de violences rebondissent toujours en Haïti à l'approche de la fin du mandat de la mission onusienne

L'International Crisis Group recommande dans son rapport, aux autorités haïtiennes de surseoir aux démarches visant a rétablir l'armée jusqu a ce qu’ un consensus, au niveau local, soit trouvé sur le sujet.

En effet, lorsqu'il était candidat, Michel Martelly avait déclaré qu'il espérait faire revivre les forces armées d'Haïti, une idéé qui, souligne l'International Crisis Group, a été diversement accueillie, suscitant pas mal d'oppositions.

S'appuyant sur ces promesses, d'anciens soldats des Forces Armées d'Haïti ainsi que de jeunes haïtiens, avaient investi d'anciennes casernes militaires et d'autres installations publiques, avant d'en être delogés (emportant leurs armes), après des mois passés à defier le gouvernenement.

A ce jour, l'organisation note qu'il n'y a pas de stratégie de transition dans le pays.

Créée en juin 2004 (résolution 1542), après le départ forcé du président démocratiquement élu Jean Bertrand Aristide, la Minustah est arrivée au pays pour remplacer la force multinationale à dominante americaine, à la demande du régime de facto de Gérard Latortue (AHP).