MIAMI, 16 Mai – Où est la bourgeoisie? On voit le peuple se dresser un peu partout contre les gangs. A Port-au-Prince cela commençant dans le quartier du Canapé vert (classe moyenne), pour se poursuivre dans la montagne à Furcy, Kenscoff où beaucoup perdent la vie mais sans faillir ; pareil dans le département de l’Artibonite devant des bandes encore plus enragées et depuis toujours pays des ‘zobob’ comme on avait appris dans notre enfance …
Mais aucune trace de nos ‘riches’ pour employer un mot simple si ce n’est simplet … Sinon que pour se plaindre dans les médias.
En effet que de résidences dévalisées puis incendiées. Jusqu’aux trésors architecturaux de la capitale remontant aux temps anciens de Tonton Nord ou Tonton Lyle, voire aux temps ‘bimbo’ … D’où sortent donc ces sauvages, qu’on les fusille !
Justement parce que jusqu’à présent il y a toujours eu l’armée pour accomplir cette tâche. Sous le président-général Paul E. Magloire (1950-1956), la pire insulte était : espèce de civil !
Le revers de la médaille c’est aussi que dès qu’une situation comme celle d’aujourd’hui se présente, le riche est suspect.
‘Sispèk sispèk !’
Est-ce même de sa part un nouveau complot pour s’emparer du pouvoir ? Ainsi que de la fortune nationale ?
Or aujourd’hui, barre à tribord toute, les gangs ne font pas dans la dentelle et tous y passent. Les pauvres chassés et forcés de se réfugier dans des abris de fortune tandis que les riches voient leur seule fortune, le produit de tous leurs investissements, partir en fumée.
Cependant malgré tout cela, ces derniers jusqu’à présent ne bougent pas.
Les riches ne savent plus se battre !
Ils ne peuvent rien faire, ils ne savent quoi faire … sans l’Armée ?
Ou sans plus tard les Tontons macoutes sous Papa Doc ?
Or c’est justement ce qui fait la différence entre les événements actuels et tout ce que notre pays a vécu jusqu’ici …
Haïti menacée de perdre son indépendance même, comme tous le disent, comme on pressent, alors si c’est ce que nous craignons vraiment que faut-il faire ? Si ce n’est refaire comme on avait fait pour gagner cette même indépendance et cette indépendance même ?


L’union fait la force.
L’union de tous et toutes, qui que vous soyez !
Est-ce que nos leaders auraient peur de ces mots-là ?
Qu’ils, ces soi-disant leaders, cèdent alors la place à d’autres.
Car le ‘blanc’ a dit, vous l’avez entendu, qu’il ne viendra pas comme auparavant au secours de qui que ce soit. Les chars Patton ne viendront pas patrouiller dans les beaux quartiers comme par exemple encore, en 2004.
Car il est évident que cette approche-là eh bien c’est ce qui nous manque peut-être le plus pour en finir avec cette crise qui est aussi, quoi qu’il en semble, une sorte de dernière chance pour nous et pour nous créer un pays disons …
Disons d’abord comme celui d’à côté mais qui lui n’avait jamais été aussi arrogant à notre égard.
Mais c’est la preuve aussi chez eux de dirigeants à courte vue, n’ayant en tout cas aucun sens de l’histoire.
Quand c’est de l’Histoire même qu’il s’agit ici.
Mais avec un grand H.
Comprenne qui voudra !

Marcus Garcia, Haïti en Marche, 16 Mai 2025