Fritz Jean : “Nous ne négocions avec personne, nous discutons avec tout le monde’’…
PORT-AU-PRINCE, mercredi 28 septembre 2022– Fritz Alphonse Jean a confirmé mercredi être en contact et en discussion avec divers secteurs, mais n’être en négociation avec personne.
Réitérant son attachement à l’accord de Montana, il a déclaré n’être pas mandaté pour mener des négociations au nom de Montana, soulignant qu’il s’agit de l’attribution du bureau de suivi de l’accord du 30 août dit de Montana (BSA).
Jean a ajouté que, ‘‘tout ce qui se fait entre lui et d’autres entités doit être en conformité avec les fondamentaux de la feuille de route de l’accord de Montana et validé par le forum politique, la plateforme de la société civile et le conseil national de la transition (CNT)’’, trois organes vitaux mis en place par l’accord pour s’assurer de son application.
Le président élu de l’accord de Montana a affirmé avoir entrepris ces discussions afin d’attirer l’attention des différents secteurs rencontrés sur l’urgence d’agir pour résoudre la crise, soulignant que le pays est plongé dans le chaos total et qu’il s’approche vers une explosion sociale.
« Nous sommes suffisamment conscients de la gravite de la situation marquée notamment par l’insécurité, la cherté de la vie, l’inflation et la hausse des prix du carburant à plus de 100%. Tout cela a poussé les populations de plus grandes villes du pays de descendre dans les rues pour protester contre leurs conditions de vie qui se détériorent de plus en plus », a déclaré M. Jean.
Selon lui, ‘‘ce à quoi nous assistons, c’est l’expression du mécontentement populaire contre la mauvaise gouvernance, la corruption et la politique de privation dont les haïtiens sont victimes.’’
Fritz Jean croit qu’aucune solution ne peut être trouvée à la crise haïtienne sans tenir compte des fondamentaux définis par l’accord de Montana.
Jerry Tardieu : « L’intervention de Jean Victor Généus à l’ONU a été une catastrophe diplomatique »…
PORT-AU-PRINCE, mardi 27 septembre 2022- Jerry Tardieu qualifié mardi de catastrophe diplomatique l’intervention du ministre haïtien de facto des affaires étrangères, Jean Victor Généus au conseil de sécurité des Nations-Unies.
En dépit d’une situation d’insécurité généralisée où des gangs armés sèment la terreur, Généus a déclaré que “tout est sous contrôle”-un discours qui contraste avec la réalité décrite par les représentants de la Chine et de la Russie entre autres.
“En tentant de masquer la réalité sur le terrain, Généus a fait preuve que son gouvernement est en déconnection avec ce qui se passe dans le pays et ignore complètement la misère et la souffrance des haïtiens”, selon Tardieu.
Analysant la prestation du chancelier haïtien aux Nations-Unies, le dirigeant du parti “En Avant”, a estimé que le pays fait face aujourd’hui à une crise beaucoup plus profonde et complexe que la rareté artificielle du carburant, la situation socio-économique et l’instabilité politique.
Selon lui, “Haïti est confronté à une crise de leadership, soulignant que ceux qui représentent le pays font preuve d’une rare incompétence.”
Tardieu a appelé tous les acteurs politiques et sociaux à un sommet politique pour débattre des solutions à la crise haïtienne.
Jerry Tardieu a fait savoir qu’il y a “célérité dans l’urgence”, ajoutant qu’Haïti est en situation de crise humanitaire aggravée.
”En Haïti, trois crises s’enchevêtrent de manière effrayante”, prévient l’envoyée de l’ONU devant le Conseil de sécurité…
Prenant la parole devant le Conseil de sécurité, Helen La Lime, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, a décrit lundi une situation humanitaire catastrophique dans ce pays, où depuis plusieurs semaines trois crises « s’enchevêtrent de manière effrayante ».
NEW-YORK, lundi 26 septembre 2022 – La crise due essentiellement aux gangs haïtiens a provoqué la fuite de 20.000 personnes, aggravant une crise économique qui étrangle le pays, en butte à la flambée des prix de la nourriture et à une pénurie de carburant, tandis que les acteurs politiques peinent à trouver un terrain d’accord et à définir un processus pour les prochaines élections, a expliqué Mme La Lime, en présence de Valerie Guarnieri, Directrice adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM), et de Ghada Waly, Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui ont également fait chacune un exposé devant les membres du Conseil.
Les troubles découlent d’un nouvel appel du Premier ministre haïtien lancé le 11 septembre pour un dialogue visant à établir les bases politiques, constitutionnelles et de sécurité nécessaire à la tenue d’élections en fin 2023. Mentionnant que le gouvernement perd chaque année 600 millions de dollars faute de pouvoir percevoir les droits de douane, le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé la réduction des subventions régressives sur le carburant, qui coûtent 400 millions de dollars par an à l’Etat, afin d’étoffer les programmes sociaux avec ces revenus.
Dès le 12 septembre, des barrages routiers ont provoqué une paralysie de tout le pays qui a persisté pendant cinq jours, jusqu’aux premières interventions de la police. L’appel au calme et à l’appui de ses réformes lancé par le Premier ministre, le 18 septembre, a été suivi du blocage du principal terminal de carburants de la capitale Port-au-Prince par une puissante alliance de gangs, entrainant depuis plus d’une semaine des pénuries graves dans tout le pays qui affectent en premier lieu le fonctionnement des trois quarts des hôpitaux du pays. Leur personnel ne peut plus se rendre au travail, l’approvisionnement en matériel et médicaments n’est plus assuré et le centre ambulancier national de Port-au-Prince ne peut plus, par exemple, utiliser que trois véhicules pour desservir toute la ville.
Cette pénurie, selon un communiqué d’ONU Haïti, rend inopérants les groupes électrogènes des établissements et leurs réfrigérateurs, rendant de plus en plus difficile la conservation des vaccins et les conditions stériles pour les interventions chirurgicales. Certains hôpitaux ne peuvent plus accueillir de nouveaux patients et se préparent à fermer, et l’UNICEF estime déjà que 22.100 enfants de moins de cinq ans et 28.000 nouveaux nés risquent d’être privés de soins essentiels dans les quatre prochaines semaines.
Helen La Lime a noté toutefois quelques signes encourageant dans les nouvelles consultations entre partis politiques, société civile et représentants du gouvernement, comme l’engagement de leaders du secteur privé à honorer leurs responsabilités légales et fiscales.
Si nombre d’observateurs locaux voient dans ces troubles l’expression d’intérêts particuliers politiques et économiques qui aggravent la crise par leurs initiatives et leurs manipulations, la Représentante spéciale a assuré que les services de douane ont commencé leurs opérations et que leurs recettes ont été multipliées par cinq entre juillet et août. Elle a par ailleurs félicité la police pour ses efforts, et appelé les partenaires internationaux à poursuivre leurs contributions au programme conjoint de soutien à la police nationale d’Haïti, « le panier de fonds ». « L’investissement dans les institutions, les infrastructures et le capital humain est indispensable », a-t-elle déclaré.
Les premiers touchés sont les plus vulnérables confirme l’ONU Haïti, estimant que 1,5 million de personnes ont été directement affectées par l’activité des gangs, avec une recrudescence des violences liées au genre et en particulier le recours systématique aux viols. Helen La Lime a rappelé l’impact de l’insécurité sur l’accès humanitaire dans un pays où avant la crise 4,9 millions de personnes avaient besoin d’une aide.
Durant ces deux dernières semaines, à la suite d’attaques sur les entrepôts du PAM, 2.000 tonnes d’aliments évalués à 5 millions de dollars ont été volés. Ils auraient pu assurer la subsistance de 200.000 Haïtiens pendant les prochains mois.
« Dans ces conditions, les droits essentiels, de la liberté de mouvement à l’éducation, subissent des atteintes catastrophiques, alors que les services d’aide et de santé sont interrompus. Nous ne devons pas perdre espoir, mais joindre nos efforts », a déclaré la Représentante spéciale aux membres du Conseil de sécurité, rappelant aussi qu’« une solution politique menée par les Haïtiens eux-mêmes représente la première étape dans la résolution de cette crise ».
Source : ONU
Le Filet Info
Des individus non identifiés ont cambriolé, dans la nuit du 29 avril 2023, le bureau de l’immigration de Jacmel. Les malfrats ont emporté tous les dossiers de demande de passeport déposés.
Ils ont également emporté une somme d’argent retrouvée à ce bureau. Toutefois, aucun matériel n’a été vandalisé lors de ce cambriolage
Le Louverture
Excellence, Jan Hendrik van Thiel, s'exprimant lors de la cérémonie de lancement du projet CoralCarib qui s'est tenue à l'hôtel Jamaica Pegasus à New Kingston, mardi 25 avril. Le gouvernement allemand finance le projet, qui vise à protéger la biodiversité marine des écosystèmes des récifs coralliens dans quatre pays des Caraïbes
Climat: CoralCarib, un projet qui vise à sauver le corail d’Haïti.
CoralCarib sera géré par la Fondation Alligator Head et sera financé par Nature Conservancy et l’International Climate Initiative (IKI) d’Allemagne, la présentation a été faite la semaine dernière à la Jamaïque. Le projet vise à restaurer et à conserver les récifs non seulement d’Haïti, mais de la République Dominicaine et Cuba et de la Jamaïque, ces pays à eux seuls possèdent 60 % des coraux des Caraïbes, qui abritent 10 % des récifs coralliens du monde. Mais de cette liste, la Jamaïque est le pays qui s’y investit le plus, 109 millions de dollars” dans 9 projets, selon Jan Hendrik Van Thiel, l’ambassadeur d’Allemagne à la Jamaïque. L’objectif est de sauvegarder et de créer des écosystèmes plus sains et plus résilients qui contribuent de manière significative à l’augmentation de la biodiversité, de la prospérité économique et de la sécurité alimentaire dans la région.