30 novembre 2025 Rédaction Insécurité VBI
Les déplacements quotidiens des résidents de Carrefour — notamment Martissant, Fontamara, Bizoton et le centre-ville — sont désormais sévèrement perturbés, en raison de l’insécurité persistante et du dysfonctionnement du réseau de transport en commun.
Depuis plusieurs mois, l’accès à plusieurs axes stratégiques est devenu difficile, voire impossible. La fermeture forcée de certaines routes, combinée aux affrontements répétés, a modifié les trajets habituels et entraîné une hausse des tarifs de transport, parfois doublés. Le trajet centre-ville / Carrefour, auparavant plus abordable, atteint désormais 150 gourdes, selon les usagers.
Des tarifs imposés par des groupes armés
Les témoignages recueillis sur le terrain confirment que cette augmentation n’émane ni de la mairie ni d’une autorité étatique. Elle est plutôt imposée par des groupes armés contrôlant certains corridors de circulation. Ces derniers déterminent également les itinéraires autorisés aux véhicules.
« Je pars de la 5e avenue de Fontamara. Quand le transport devient trop cher, je n’ai pas d’autre choix que de marcher », explique Marie, 38 ans, commerçante au centre-ville.
Comme elle, de nombreux élèves, ouvriers et marchands sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres à pied. Les chauffeurs, eux, évitent les circuits traditionnels jugés trop dangereux et privilégient des détours par l’avenue Christophe ou d’autres routes secondaires.
La peur, plus lourde que le coût du transport
Au-delà du facteur économique, c’est l’insécurité généralisée qui inquiète le plus les habitants. Un jeune homme rencontré près de la Direction générale des impôts (DGI) témoigne :
« Les risques sont constants. Beaucoup préfèrent marcher pendant des heures plutôt que traverser des zones de tension. »
Cette situation a transformé des trajets autrefois routiniers en parcours incertains.
Des routes dégradées et sans perspective de réhabilitation
La dégradation des infrastructures, aggravée par le manque d’entretien et les violences armées, rend certaines zones quasi inaccessibles, notamment Martissant et Savane Pistache. Le système formel de transport public y fonctionne désormais au strict minimum.
Jusqu’à présent, aucune autorité compétente n’a annoncé de plan de réhabilitation routière, de sécurisation des trajets ou de soutien direct aux populations touchées.
Face à ce vide institutionnel, les habitants de Carrefour n’ont d’autre choix que d’adapter leurs habitudes de déplacement. Une adaptation contrainte, marquée par la fatigue, la peur et un coût de la vie de plus en plus lourd.
Sarah-Lys Jules
Vant Bèf Info (VBI)