Port-au-Prince, le 21 juillet 2014 – (AHP) – Un nouveau bureau a été mis en place ce lundi à la tête du conseil électoral provisoire pour la gestion des opérations électorales devant conduire à la réalisation des législatives partielles et municipales avant la fin de l’année.


C’est Max Mathurin, représentant du Parlement, qui assure désormais la présidence du conseil en remplacement de Me Fritzto Canton en poste depuis presque deux mois.
C’est la première fois, sous la présidence Martelly que le conseil n’est pas dirigé par un représentant de l’Exécutif après Josué Pierre-Louis, Emmanuel Ménard et Fritzto Canton.
L’élection du nouveau bureau a eu lieu peu après l’installation de 4 nouveaux conseiller électoraux : Max Mathurin, Yolette Mingual, nouvellement nommés, Me Néhémie Joseph qui avait refusé de prêter serment en mai parce que le Sénat n’avait pas encore entériné sa nomination et Léopold Berlanger qui s’était aussi abstenu de prêter serment estimant que le CEP n’avait pas encore tous ses membres.
Désormais, les neuf membres du CEP sont à leur poste et Chantal Raymond assure la vice-présidence du conseil pendant qu’Applys Félix et Pierre Simon Georges jouent respectivement les rôles de secrétaire général et trésorier du CEP.
Lors de la cérémonie d'installation des nouveaux venus, le désormais ex-président du CEP Fritzto Canton avait rappelé qu’ils ont un devoir d’obligation, tout en indiquant que le conseil (qu’il a dirigé depuis deux mois) n’est pas un congrès d’ambassadeurs qui reçoit des instructions.
Fritzto Canton qui faisait ses dernières déclarations avant l'élection du nouveau bureau, a également fait savoir que les décisions déjà prises au conseil (à 7 membres) seront évaluées à la lumière de la constitution et certaines seront maintenues mais d’autres révisées, a-t-il dit, précisant que tout sera fait « dans le respect des normes et des collègues ».
Max Mathurin, qui fut président du CEP qui a organisé les élections générales de 2006 et dont certains secteurs politiques se méfie pour avoir été soutenu par le bloc des parlementaires pro-gouvernementaux PSP, a donné la garantie qu’il va travailler à l’organisation d’élections libres, honnêtes, inclusives, transparentes et démocratiques, estimant que les élections que le conseil qu’il a présidé entre octobre 2005 et décembre 2007 ont été les meilleures jamais organisées dans le pays.
Max Mathurin a fait savoir qu’il n’est pas revenu au CEP pour satisfaire ses propres fantasmes mais pour servir le pays qui, dit-il, a besoin de tous ses fils.
Yolette Mingual également critiquée et soupçonnée d'allégeance au pouvoir pour avoir été un fonctionnaire de la primature avant d'arriver à ce poste a, elle aussi promis de travailler à la réalisation d'un scrutin libre, honnête et inclusif.
Au CEP, je vais continuer le combat que je mène depuis 25 ans, en faveur de l’émergence d’une meilleure société où les institutions démocratiques jouent pleinement leur rôle, a promis la militante féministe.
Le premier ministre Laurent Lamothe salue l’installation des 4 nouveaux membres du conseil électoral provisoire et réitère son engagement à accompagner, dans la limite de ses attributions, le processus électoral.
S’exprimant au nom du premier ministre, le porte-parole de la Primature, Me Kedlaire Augustin, a dit souhaiter que l’installation du CEP permette de débloquer réellement la situation, appelant les sénateurs de l’opposition à plancher sur les amendements à la loi électorale.
Me Augustin a indiqué par ailleurs que les membres des partis qui affirment douter que les élections seront réalisés cette année, sont tous en campagne.
Le sénateur de l’opposition Moïse Jean-Charles a fait savoir pour sa part que le dossier du CEP est désormais relégué au second plan dans les débats au niveau de son assemblée.
Il souligne qu’il est nécessaire de plancher d’abord sur la nomination de madame Wendelle Coq Thélot au CSPJ avant de revenir aux questions portant sur les élections, notamment le vote des amendements à la loi électorale.
Me Coq est arrivé à la Cour de Cassation de manière illégale avant d’intégrer le CSPJ pour favoriser le contrôle du CEP par l’Exécutif, croit savoir le parlementaire.
Il a d’ailleurs assuré que l’environnement électoral n’est pas favorable à la bonne tenue du scrutin, sachant que les candidats de l’opposition ne pourront pas faire campagne en toute sécurité, rappelant qu’il a été agressé à deux reprises en mai dernier.
Toutefois, le coordonnateur de l'OPL, Sauveur Pierre Etienne, a estimé que les conditions sont réunies, avec la présence des 9 membres du CEP, pour que son organisation s'inscrive en vue des prochaines élections. Il a promis que ce sera le raz-de-marée depuis les élections législatives et locales jusqu'à la présidentielle.