MINNEAPOLIS, dimanche 15 juin 2025 (RHINEWS) – Une chasse à l’homme d’envergure mobilise depuis samedi les forces de l’ordre du Minnesota et le FBI après une série d’attaques armées visant des responsables politiques démocrates. Vance Luther Boelter, 57 ans, ancien pasteur évangélique devenu entrepreneur en sécurité, est activement recherché pour l’assassinat de Melissa Hortman, ancienne présidente de la Chambre des représentants de l’État, et de son mari Mark, ainsi que pour la tentative de meurtre contre le sénateur John Hoffman et son épouse.
Déguisé en policier, Boelter aurait pénétré vers 3 h 35 samedi matin au domicile des Hortman à Brooklyn Park, où il aurait abattu le couple avant de tirer sur les premiers agents arrivés sur les lieux. Peu avant, vers 2 h a.m., il aurait également blessé grièvement le sénateur Hoffman et son épouse Yvette à Champlin. Le suspect, qui portait un faux uniforme, un gilet pare-balles, un chapeau de cow-boy clair et un masque en latex, a ensuite pris la fuite. Il est considéré comme armé et extrêmement dangereux. Les autorités ont mis en place un périmètre de sécurité et le FBI offre une récompense de 50 000 dollars pour tout renseignement permettant de le capturer.
Dans un véhicule abandonné, les forces de l’ordre ont retrouvé un manifeste détaillant une liste de près de 70 cibles potentielles, incluant le gouverneur Tim Walz, les sénatrices Tina Smith et Ilhan Omar, ainsi que des défenseurs du droit à l’avortement et d’autres figures du Parti démocrate. « Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un acte de violence politique ciblée », a déclaré le gouverneur Walz, qui a qualifié l’assassinat de Melissa Hortman de « drame national » et salué sa mémoire : « Elle a servi le Minnesota avec grâce, compassion et inlassable engagement. »
Vance Boelter, originaire de Sleepy Eye dans le sud-ouest du Minnesota, a été ordonné pasteur évangélique en 1993. Il s’est ensuite reconverti dans la sécurité privée et a fondé plusieurs entreprises, dont Praetorian Guard Security Services et Red Lion Group, qui aurait opéré en République démocratique du Congo. Il s’affichait publiquement comme un chrétien conservateur, pro-Trump, farouchement opposé à l’avortement. Il avait brièvement siégé au Governor’s Workforce Development Board en 2016.
L’un de ses proches, David Carlson, qui le connaît depuis l’école primaire et partageait un logement avec lui, a confié avoir reçu un message glaçant à l’aube samedi : « David, Ron, je vous aime. J’ai pris des décisions… je vais peut-être bientôt être mort. » Carlson a immédiatement alerté les autorités, se disant « dévasté et trahi », tout en assurant n’avoir jamais perçu chez Boelter de signes de violence ou de radicalisation politique. « Il était stressé, financièrement acculé, mais on ne parlait jamais de politique. »
Les enquêteurs tentent de déterminer s’il entretenait des liens personnels avec ses cibles, notamment le sénateur Hoffman, sans que cela n’ait pu être établi pour l’heure. Sur ses profils en ligne, Boelter avait laissé paraître depuis plusieurs années des signes d’inquiétude politique, publiant en 2019 : « If you believe in prayer, please keep the United States in your prayers. »
Alors que les Hoffmans sont désormais hors de danger après avoir été opérés à l’hôpital de Robbinsdale, l’enquête se poursuit pour déterminer si Boelter a agi seul ou avec des complicités. Le Minnesota, comme l’ensemble des États-Unis, fait face à une inquiétante montée des violences idéologiques. « Ce drame est un signal d’alarme. Nous devons répondre avec fermeté et unité à cette recrudescence de la haine politique », a déclaré la sénatrice Tina Smith.
Les autorités demandent à la population de faire preuve d’une vigilance extrême et rappellent qu’aucun policier ne devrait désormais se présenter seul à un domicile.