Le Premier Ministre haïtien, Laurent Lamothe, a déploré la lenteur du système judiciaire qui n'a toujours pas jugé l'homme d'affaires et chef de gang, Clifford Brandt. Il presse les juges de la Cour d'Appel de Port-au-Prince à rendre un arrêt dans le cadre de ce dossier. "Depuis un an nous attendons cette décision", déplore le chef du gouvernement exhortant son ministre de la justice à réaliser des contacts en ce sens. Le Premier Ministre se plaint de la plupart des décisions de justice relatives aux kidnappeurs. " Quant la police arrête un criminel il ne faut pas le remettre en liberté a déclaré le président du CSPN entouré des hauts gradés de la police. Il souhaite une collaboration entre la justice et la police pour capturer et juger les détenus en cavale. Cet avis est partagé par le ministre de la justice, Jean Renel Sanon, qui déplore le laxisme des juges dans ce dossier. Il rappelle que l'ordonnance du juge instructeur avait réclamé la comparution de M. Brandt par devant un tribunal criminel. " Cependant il a interjeté appel depuis un an et il n'y a pas d'arrêt rendu", dit-il accusant les juges de la Cour d'Appel de ne pas s'acquitter de leur devoir. " Ils observent des arrêts de travail tandis que la population attend le jugement de Brandt", martèle M. Sanon exhortant les magistrats à se ressaisir.
Aristidiens dans les rues Plusieurs centaines de partisans de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide manifestent devant sa résidence à Tabarre pour apporter leur solidarité au chef du parti Lavalas poursuivi par la justice. L'avenue est bloquée dans les deux sens avec des barricades de pneus enflammés, a constaté HPN. Les manifestants sont rassemblés à l'entrée de la résidence de M. Aristide qui fait l'objet d'un mandat d'amener délivré par le juge d'instruction Lamarre Bélizaire. M. Aristide est sous le coup d’une suspicion pour trafic illicite de drogue, soustraction de deniers publics, blanchiment des avoirs, forfeiture. Il est, ainsi que pluieurs de ses anciens associés, sous le coup d'une interdiction de départ.
Lundi, le Premier Ministre, Laurent Lamothe à la tête d’une importante délégation gouvernementale, effectuera une tournée d'inspection de chantiers au Cap-Haïtien. Durant cette journée le Chef du Gouvernement compte participer à un déjeuner de travail avec les autorités locales, les firmes d'exécution et les ministères concernés.
Les garde-côtes américains ont saisi au cours des derniers jours des centaines de kilos de marijuana trouvés à bord d'un bateau à proximité d’Haïti. La valeur de la drogue récupérée au cours de deux opérations distinctes est évaluée à près de 800.000 dollars, précise un communiqué. Les garde-côtes ont arraisonné depuis mardi dernier une petite embarcation rapide à proximité des côtes haïtiennes, sur laquelle ils ont découvert de la marijuana qui vaut près de 1 million de dollars. La drogue a été déchargée samedi à Miami Beach. "Nous avons reçu un rapport d'un de nos avions qui avait repéré un navire de contrebande. Nous l'avons intercepté après une course-poursuite d'environ cinq heures" , a déclaré le lieutenant Lloyd Belcher. La poursuite a continué dans les eaux internationales jusqu'à ce que les gens sur le bateau aient jeté par-dessus bord la marchandise. "Nous avons réussi à récupérer 900 livres de marijuana et l’empêché d'entrer aux États-Unis, mais les occupants du bateau ont en revanche pu prendre la fuite. », a déclaré Belcher. "Ce coup de filet a été le fruit d'une collaboration entre une équipe de la Garde côtière, le ministère de la Sécurité intérieure des Etats-Unis et des représentants des Bahamas", a déclaré Belcher.
Belladère, 15 août 2014 [AlterPresse] --- La sécheresse et la faible production agricole, enregistrées depuis de longs mois, pourraient hypothéquer la nouvelle rentrée scolaire 2014 - 2015, dont l’ouverture est officiellement prévue pour le lundi 8 septembre 2014. C’est, en tout cas, ce que craignent des habitantes et habitants de la commune de Belladère, rencontrés par AlterPresse. Les haricots, le maïs, les arachides (pistach, en Créole), la figue-banane sont, entre autres, les produits cultivés dans la commune, où l’agriculture constitue la principale source de revenus de beaucoup de familles. « Je ne sais pas ce que je vais faire cette année, car toute la récolte d’arachides est restée enterrée. Pas de pluie, j’ai tout perdu ! C’est ma seule source de revenus. Ma femme ne travaille pas », explique Jules Cyriaque, habitant de Belladère. Les agricultrices et agriculteurs de la deuxième section Riyaribes, qui bénéficient d’un canal d’irrigation, ne savent pas, non plus, quoi faire. Les récoltes sont insuffisantes, notamment avec la diminution des débits des cours d’eau qui alimentent ce canal d’irrigation. « Je trouve à peine de quoi nourrir ma famille. Je n’ai pas eu assez de produits à vendre, afin de commencer à préparer la rentrée scolaire. La situation, pour moi, est vraiment difficile cette année », confie Rodrigue Descartes, habitant de Riyaribes. Les commerçantes et commerçants, qui vendent des produits vivriers, s’inquiètent, eux aussi, d’une baisse des activités. Peu d’acheteuses et d’acheteurs ! Peu de marchandises disponibles auprès des productrices et producteurs ! « Imaginez, la situation : une marmite (5 livres) de pois, qui se vendait à cent soixante-quinze (175.00) gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), est passée à 225.00 ou 250.00 gourdes. Donc, la production agricole diminue, alors que les prix augmentent ! Que vais-je faire pour vivre, et prendre soin de mes cinq enfants ? », proteste Marie Yolaine Clément, habitante de la troisième section Roy-Sec. D’autres habitantes et habitants de Belladère critiquent les programmes de subvention ou distribution de nourriture, dénommés Ti manman cheri et Ede pèp qui ne résolvent rien, dénoncent-ils. « Au lieu de nous donner une assiette de nourriture, ou un paquet, qui ne peut pas donner à manger à une famille de trois à cinq personnes, mieux vaut créer des emplois ! Car, ici à Belladère, la population est à bout de souffle ! », relève Gustave Laguerre, habitant de la localité de Pernal. Depuis 2011, la création d’emplois - agitée comme l’un des grands axes de l’actuelle administration politique - peine à atterrir. Dans la perspective de la rentrée scolaire 2014-2015, annoncée pour le lundi 8 septembre 2014, face à l’absence d’emplois générés dans diverses branches de l’économie nationale, les habitants et habitantes interrogés réclament, au moins, un accompagnement, en termes de crédits, au profit des agricultrices et agriculteurs.