La Fondation William J. Clinton a annoncé une donation de 1,5 millions de dollars en réponse à l'épidémie de choléra en Haïti. Ces dernières semaines, la maladie a coûté la vie à plus de 1,000 personnes.
Dans le cadre de son assistance immédiate, la Fondation Clinton s'engage dans un premier temps à verser 1 million de dollars pour la formation (en partenariat avec le ministère de la Santé) de 10,000 agents communautaires de santé publique à travers le pays, ainsi que l'achat de 10.000 packs de traitement portable contre la choléra.
À plus long terme, la Fondation Clinton, versera 500,000 dollars supplémentaires, pour soutenir la mise en œuvre d'une campagne de sensibilisation et d'éducation nationale.
Dans les prochaines semaines, la Fondation et le ministère de la Santé procèderont à l’identification d’une entreprise haïtienne qui sera chargé de mettre en œuvre ces efforts. Ces deux projets seront soumis, lors de la prochaine réunion, à l’approbation de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH).S: Haiti Libre
Trois agences des Nations Unies appellent à la fin des manifestations violentes qui ont débuté le 15 novembre dans le Nord d’Haïti car cette violence compromet la réponse face à l’épidémie de choléra. Dans un contexte où les besoins de la population haïtienne sont accentués par l’accumulation de crises - le séisme, l’ouragan Tomas et l’épidémie de choléra, ces trois agences des Nations Unies expriment le souhait de pouvoir reprendre leurs opérations à plein régime le plus vite possible.
Pour le Dr. Lea Guido, la Représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé en Haiti (OPSOMS) « le nombre de décès dus au choléra ne cesse d’augmenter et la situation sécuritaire empêche les approvisionnements d’arriver à ceux qui ont le plus besoin comme les enfants malnutris, les femmes enceintes et les personnes âgées ». Le département du Nord fait face à un taux de létalité hospitalière de 7,5%, le plus haut dans le pays. Selon l'OMSOPS et l'Agences Nations Unies pour les enfants (UNICEF), ce taux pourrait être multiplié par 5 si les patients n'ont pas accès aux services de santé.
Les problèmes de sécurité n’ont pas épargné les services de transport aérien offerts par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) à l’ensemble de la communauté humanitaire. Après une courte interruption, l’hélicoptère du PAM a repris ses vols vers le nord du pays. Hier, des vols vers Port-de-Paix ont permis de livrer des médicaments pour lutter contre le choléra.
« Si la violence persiste, ce sont les plus vulnérables qui en paieront le prix » a dit Myrta Kaulard la Représentante du PAM en Haiti. À Cap Haïtien et dans le nord-est, le PAM ne pourra pas fournir de repas chaud quotidiennement à 190 000 enfants inscrits dans les écoles faisant partie du programme de cantines scolaires. De plus, 35 000 femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans ne recevront pas de produits alimentaires spécialisés pour prévenir ou combattre la malnutrition. «Déjà, des distributions de savons et de comprimés de purification d'eau dans les écoles du pays n'ont pu avoir lieu, a ajouté Kaulard. Ceci ralentit notre campagne de prévention du choléra et risque de mettre la vie de ces enfants en danger».
Francoise Gruloos-Ackermans, la Représentante de l’UNICEF en Haiti à déclaré pour sa part que l’insécurité récente dans le Nord compromettait la lutte contre le choléra, en particulier en ce qui concerne les enfants qui constituent la moitié de la population. « L’insécurité affecte directement la réponse à l’épidémie de choléra et met la vie de milliers de personnes en danger, parmi eux de nombreux enfants. Si la situation persiste les enfants ne seront pas en mesure de se rendre à l’école et ils deviendront de plus en plus à risque.»
Les Nations Unies coordonnent actuellement un appel à l’aide internationale d’urgence pour lever des fonds d’un montant de 164 millions de dollars pour financer la réponse face au choléra.
La situation épidémiologique au cours de la 45ème semaine (du 7 au 13 Novembre 2010) est prédominée par une poussée épidémique dans les départements du Nord, du Nord-Ouest et de l’Ouest après celle des départements du Centre et de l’Artibonite.
L’allure de la courbe est bimodale avec une tendance à la hausse. La propagation de l’infection se poursuit dans le département du Sud, du Nord’Est et du Sud’Est où la maladie a débuté à la commune de Jacmel et Cayes, Jacmel sans décès institutionnel . Il est évident que du début de l’épidémie à date, le département de l’Artibonite reste de loin le plus touché, suivi de ceux du Nord et du Nord’Ouest où la pathologie est plus meurtrière avec un taux de létalité de 30.4%.
Port-au-Prince, 18 novembre 2010 – “Chaque seconde qui passe peut sauver ou briser des milliers de vies”. C’est le cri d’alarme que lance Mr. Edmond Mulet, le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, quatre jours après le début des manifestations qui continuent de paralyser certaines villes du nord du pays. Les auteurs de ces actes “criminels et irresponsables” a dit Mr. Mulet empêchent l’acheminement de l’assistance médicale et sanitaire aux milliers de patients récemment frappés par l’épidémie du choléra, les condamnant ainsi à une mort certaine. “Si cette situation perdure, de plus en plus de patients dans l’attente désespérée de soins risquent de mourir ; de plus en plus d’Haïtiens dans l’attente désespérée d’accès à des soins préventifs risquent d’être rattrapés par l’épidémie”, a encore craint Mr. Mulet. “Malgré les appels pressants de la communauté humanitaire, des routes, des aéroports et des ponts sont toujours bloqués, des barricades sont toujours érigées dans la région de Cap-Haitien, une des régions les plus affectées par la propagation du choléra”, a encore déclaré Mr. Mulet, en appelant à la conscience de ceux qui commettent ces actes et les exhortant à faire preuve de compassion envers ceux de leurs compatriotes dont la vie tient à un fil.