Par Patrick Prézeau Stephenson
Introduction Haïti se trouve à un tournant historique, son tissu étatique se déchirant sous le poids d'une insécurité endémique. C’est dans ce contexte que Leslie Voltaire, membre du Conseil Présidentiel, a prononcé une métaphore qui a depuis résonné dans la psyché collective de la nation : une invitation pour la jeunesse à "lacer leurs bottes". Mais que se cache-t-il derrière cette expression à la teinte militaire?
Analyse de la Déclaration de Voltaire Dans un pays battu par l'instabilité politique et les guerres de gangs, la déclaration de Voltaire dépasse la simple blague ; c'est une exhortation
nuancée à un changement systémique. Voltaire, acteur politique chevronné, devrait comprendre que la reconstitution de l'armée haïtienne est plus qu'une manœuvre tactique - c'est un symbole.
En exhortant la jeunesse à "lacer leurs bottes", M. Voltaire ne prône pas uniquement une mobilisation militaire des jeunes, mais également une implication symbolique et politique active dans le mouvement de renaissance nationale.
L'Appel à "Lacer Leurs Bottes" Les bottes, dans cette métaphore, ne sont pas des instruments militaires, mais des outils de service - une disposition à contribuer au rétablissement de l'ordre et de la gouvernance. Pour la jeunesse haïtienne, historiquement marginalisée dans le discours politique, les mots de Voltaire sont un appel à s'avancer et à prendre un rôle actif dans la formation du destin de la nation.
Reconstituer l'Armée : Nécessité ou Pari? La notion de reconstituer l'armée haïtienne est lourde de bagages historiques. Les forces militaires passées ont été entachées de coups d'état et de violations des droits humains. Notre interprétation de la vision de Voltaire semble diverger d'une simple restauration de l'ancienne garde. Il envisage une armée enracinée dans le service à la nation, soutenant non seulement la sécurité mais aussi les valeurs de démocratie et de droits de l'homme. C’est une armée qui n'opprime pas mais protège ; une armée qui sert de pilier à une nation au bord de l’effondrement.
Le Besoin Urgent d'une Approche Visionnaire La situation sécuritaire critique en Haïti exige une approche immédiate et visionnaire. Une stratégie morcelée ne suffira pas à réparer la tapisserie complexe de la société haïtienne. Notre interprétation de l’'invitation de Voltaire est un
appel à une doctrine de sécurité globale qui intègre la vigueur et les perspectives de la jeunesse haïtienne. Cette doctrine doit équilibrer la puissance militaire avec la liberté civile, l'ordre avec la justice, et l'autorité avec l'engagement communautaire.
Conclusion : Vers un Nouvel Horizon L’exhortation métaphorique de Leslie Voltaire suggère une armée renaissant des cendres de son passé tumultueux - une armée qui marche non pas au rythme de la tyrannie, mais au rythme du progrès. En invitant la jeunesse à "lacer leurs bottes", il fait appel à la nouvelle génération pour être à l’avant-garde de cette entreprise transformatrice.
Dans cette vision, la jeunesse ne sont pas juste les soldats de demain ; ils sont les architectes d'une Haïti nouvelle, stable et prospère. Alors que le monde observe, la question demeure : la jeunesse haïtienne répondra-t-elle à l'appel de Voltaire?
S'exprimant devant la presse au siège de l’ONU à New York, le Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), Carl Skau, a aussi salué l'installation du Conseil de transition.
« Je peux confirmer que la situation est dramatique, avec une crise dévastatrice et un impact humanitaire massif. La pire situation humanitaire en Haïti depuis le séisme de 2010 », a dit M. Skau, qui a effectué récemment une visite dans le pays pour évaluer
les besoins humanitaires. Il a rappelé que des millions de personnes sont en situation
d'insécurité alimentaire aiguë.
Il a souligné que la crise sécuritaire est concentrée à Port-au-Prince et que la situation
est beaucoup plus calme ailleurs.
« Mais cela ne veut pas dire que l'impact humanitaire de la crise sécuritaire à Port-au-
Prince ne se fait pas sentir ailleurs. Il y a des déplacements, il y a des perturbations
dans le commerce et l'économie et il y a l'inflation et donc la crise se fait sentir partout
», a noté le haut responsable du PAM. Toutefois, la réponse humanitaire peut être
différenciée, selon lui, avec une réponse d'urgence dans la région de Port-au-Prince et
un soutien au développement dans le reste du pays.
Le PAM atteint environ 500.000 personnes par mois et cela consiste en des repas
chauds et des repas prêts à consommer dans la capitale, mais aussi en des activités
plus résilientes comme des programmes de repas scolaires dans d'autres régions du
pays.
Le PAM soutient également le reste de la communauté humanitaire et la famille des
Nations Unies avec son service aérien. L'agence onusienne envisage aussi d'intensifier
son soutien logistique en termes d'arrivée de vols de fret à mesure que l'aéroport
international s'ouvre, mais aussi de navires qui peuvent transporter des marchandises
le long de la côte si les routes restent fermées ou ferment à nouveau, a dit M. Skau.
Il a souligné que le soutien politique et sécuritaire doit réellement s’accompagner d’une
réponse humanitaire robuste. Il n’y aura pas de succès sur le plan politique si nous
n'augmentons pas notre assistance à la population, a-t-il affirmé.
Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a également salué l’installation
du Conseil présidentiel de transition, jugeant qu'il s'agissait d'une « nouvelle opportunité
d’avancer vers le rétablissement des institutions démocratiques ».
Dans un message sur la plateforme X, le BINUH a dit qu'il restait « engagé à
accompagner les autorités du pays dans leurs efforts pour créer un environnement de
paix sociale, sûr et propice à l’organisation d’élections crédibles, participatives et
inclusives ».
Formé de neuf membres, le Conseil présidentiel de transition en Haïti doit maintenant
former un nouveau gouvernement et nommer un Premier ministre.
Il aura fallu plusieurs semaines de négociations complexes, marquées par des
revirements, pour que le Conseil voie le jour, alors que la capitale Port-au-Prince est
ravagée par la violence des gangs et que le pays est confronté à une grave crise
humanitaire. Sans Président ni Parlement, Haïti n'a connu aucune élection depuis 2016.
Carl Skau, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) des
Nations Unies, informe les journalistes de sa récente visite en Haïti.
Samuel Pradier
Jean-Pierre Ferland, un Grand de la chanson québécoise, est décédé samedi soir à
l’âge de 89 ans. Il laisse dans le deuil sa fille Julie et son fils Bruno, ainsi que sa
conjointe des deux dernières décennies, Julie Anne Saumur.
M. Ferland avait été hospitalisé le 14 février dernier au CHSLD Desy à Saint-Gabriel-
de-Brandon, dans Lanaudière, a annoncé sa famille samedi, par voie de communiqué.
Ferland a été un des plus prolifiques créateurs québécois avec plus de 450 chansons,
30 albums et quatre comédies musicales à son actif. Il a aussi été honoré à plusieurs
reprises. En 2003, il a été nommé Chevalier de l’ordre national du Québec, puis il a
reçu la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale en 2009. L’année suivante, il est
fait Officier de l’Ordre de la Pléiade, avant de recevoir en 2016, le titre de Compagnon
de l’Ordre des Arts et des lettres du Québec.
Il se partage alors entre la France et le Québec, alternant les représentations des deux
côtés de l’Atlantique. Il multiplie les enregistrements, dont la chanson «Fleur de
macadam» qui naît durant cette période faste, les tournées et accumule les prix en tous
genres. En 1968, après avoir passé beaucoup de temps en France, il rentre au Québec
avec la chanson «Je reviens chez nous» - qui sera popularisé en Haïti sous le titre de ‘Il
a neigé à Port-au-Prince’, qui reste encore un de ses plus grands succès autant au
Québec qu’en France. Il reçoit le prix de l’Académie Charles-Cros pour ce titre.
La terre a tremblée dans les Nippes :
La Direction de la Protection Civile nous informe qu'une secousse sismique modérée a été ressentie mercredi matin au environ de 3h17, à Anse-à-Veau et Arnaud (Nippes), créant un mouvement de panique au sein de la population.