PORT-AU-PRINCE, samedi 4 octobre 2025 (RHINEWS)- L’Ambassade des États-Unis en Haïti a salué jeudi la décision de la justice canadienne de condamner Gérald Nicolas, un ressortissant québécois, à cinq ans de prison pour avoir tenté de fomenter une révolution armée en Haïti. « Nous applaudissons le Canada pour son engagement en faveur de la justice ! Nous félicitons le Canada d’avoir tenu Gérald Nicolas responsable de ses tentatives d’incitation à la violence et de déstabilisation d’Haïti. Cette action décisive constitue une avancée majeure vers la fin de l’impunité et la promotion de la paix », a déclaré la représentation diplomatique américaine.
Washington a exhorté les autres nations à suivre cet exemple. « Les États-Unis appellent toutes les nations à suivre l’exemple du Canada et à tenir pour responsables ceux qui menacent la stabilité. L’ère de l’impunité est révolue », a ajouté l’Ambassade, soulignant l’importance de renforcer la coopération internationale pour sanctionner ceux qui alimentent la violence et le chaos en Haïti.
Mercredi, un tribunal au Canada a condamné Gérald Nicolas à une peine de cinq ans de prison. Selon un communiqué du Service des poursuites pénales du Canada (SPPC), l’accusé, originaire de Lévis, avait été reconnu coupable en mars dernier de toutes les accusations portées contre lui, notamment pour avoir quitté le pays « dans l’intention de faciliter une activité terroriste » et pour avoir effectivement contribué à de telles activités.
Le SPPC a précisé que Nicolas avait élaboré un plan visant à inciter une révolution armée en Haïti afin de renverser le gouvernement du président Jovenel Moïse entre 2020 et 2021. Il s’était rendu en République dominicaine et en Haïti pour tenter de mettre en œuvre son projet, en cherchant à obtenir des armes, en recrutant des partisans, en fournissant des fonds et en louant un terrain près de la frontière pour y installer une base d’opérations.
« Cette affaire concernait une conspiration visant à miner la stabilité d’un gouvernement étranger », a expliqué George Dolhai, directeur du SPPC. « Toute personne prête à poser des gestes pour inciter à des conflits armés afin de poursuivre ses objectifs, au Canada comme à l’étranger, sera traduite en justice », a-t-il insisté.
Lors du procès, Gérald Nicolas a affirmé qu’il voulait accomplir une « révolution tranquille et pacifique » destinée à « restaurer la dignité du peuple haïtien », son pays d’origine. Mais les jurés, composés de huit femmes et quatre hommes, n’ont pas retenu cette version. L’homme, inculpé pour la première fois en novembre 2022, s’était présenté comme un « prisonnier politique » après sa condamnation.
Cette affaire intervient dans un contexte de profonde instabilité en Haïti, marqué entre 2020 et 2021 par des manifestations violentes, la montée en puissance des groupes armés et l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021, ce qui avait plongé le pays dans le chaos. Les autorités canadiennes rappellent que « toute tentative de complot visant à exporter la violence ou à aggraver l’instabilité d’un État étranger sera poursuivie avec la plus grande rigueur ».