Quand le sort est entre les mains du peuple vaillant !
MIAMI, 19 Mars – Situation ambigüe. Désormais les gangs envahissent irrésistiblement la capitale haïtienne mettant la population en fuite et vidant les quartiers les uns après les autres ; incendiant et dévalisant établissements publics et privés (hôtels, pompes à essence, médias, hôpitaux comme les attaques qui reprennent contre les ambulances de Médecins sans frontières, etc.), oui les gangs semblent progresser sans rencontrer aucune résistance …
Or cela c’est en même temps que de véritables places fortes de la coalition ‘Viv Ansanm’ ou gangs et co. tombent les unes après les autres aux mains des forces de sécurité (police nationale et mission multinationale) …
Explication : les gangs sont chassés de certaines positions qu’ils occupaient jusqu’ici et c’est avec l’entrée en scène du phénomène des drones à charges explosives.
Grâce à l’utilisation de cette nouvelle arme, on a vu les forces de l’ordre reprendre successivement possession du quartier général de Barbecue au bas de Delmas, puis aussi de Village de Dieu, le fief du redoutable Izo 5 Sekonn, puis de Warf Jérémie où régnait le non moins criminel Mikanò responsable de l’assassinat de plus d’une centaine de gens âgés accusés injustement de sorcellerie …
Or c’est pendant justement que la police semble marquer des points que les gangs rebondissent avec plus de virulence et menaçant de prendre possession de 100 pour 100 de Port-au-Prince.
Cependant il y a une explication : c’est la différence avec l’entrée en scène des drones. Grâce à quoi les gangs ne peuvent plus rester longtemps au même endroit, ils doivent constamment se déplacer, ‘y ap kouri tout kote kou chen fou’, pour parodier une chanson : ‘gangs on the run’ …
Vitelhomme dit Innocent ne peut plus recevoir la presse internationale dans les villas dont il s’est emparé au haut de la capitale … sans que des ‘drones kamikaze’ ne lui tombent dessus en moins d’une seconde.
Désormais plus de citadelle pour Lanmò, Izo, Tilapli, Barbecue d’où ils lancent leurs provocations, plus de caserne imprenable comme Village de Dieu ou encore Canaan, ou Warf Jérémie, plus de palais doré comme avant pour les chefs de gang ; il ne leur reste donc que ce qu’on voit en ce moment : c’est tenter de disparaitre en se répandant dans toute la capitale, c’est disparaitre dans la foule …


Cependant, attention, désormais aussi l’utilisation des drones devient délicate. On risque de faire trop de victimes innocentes.
De plus beaucoup trop d’entre nous se comportent comme s’ils assistaient à un match de rugby, en se contentant de distribuer des points ici ou là comme ceux qui répètent comme des perroquets que les forces de sécurité n’ont rien fait tant qu’elles n’ont pas tué les chefs de gangs …
Ainsi les gangs semblent utiliser en ce moment comme qui dirait la stratégie de la guérilla.
Avec la différence que si la guérilla trouvait elle l’appui du peuple dans lequel elle disparaissait … les gangs, ces gangs-là, sont bien entendu les ennemis et les assassins du peuple.
Pour l’instant donc la seule solution ce serait que le peuple lui-même fasse comme on dit chez nous ‘face carrée’ avec les gangs.
C’est ce qu’on vient de voir le lundi 17 mars à Léogane où le peuple est passé lui-même à l’action.
Le sort est donc actuellement aux mains du peuple. Du peuple souverain ! Certains crient à la menace de ‘guerre civile’. Qu’ils proposent mieux !

Marcus Garcia, Haïti en Marche, 18 mars 2025