PORT-AU-PRINCE, 4 Janvier – Les leaders politiques haïtiens feraient bien d’en prendre note : le mot clé dans toutes les relations avec l’ONU pendant l’année 2020 c’est Dialogue.
Or devant les complexités de la crise politique haïtienne, les autres membres du Core Group ou ensemble des ambassadeurs des pays les plus engagés dans la problématique haïtienne, ont pris la décision de confier la présidence de leur groupe au représentant spécial de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le pays.
Actuellement c’est Mme Helen La Lime, Représentante spéciale pour Haïti et Chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) – une citoyenne des Etats-Unis.
En un mot l’ONU joue le rôle, apparemment incontournable de liaison, si ce n’est d’arbitre dans la crise qui fait rage dans notre pays depuis près de deux ans.
Si ce n’est plus, étant donné les importants moyens dont elle dispose et qui ne sont à la portée ni du pouvoir en place, ni de l’opposition.
Et d’abord ceux de pouvoir répondre directement aux besoins humanitaires d’un peuple qui en a plus besoin que jamais.
L’ONU c’est plusieurs organisations parallèles consacrées aux besoins essentiels soit de nourriture (Programme alimentaire mondial), soit la santé (OMS), l’éducation, les catastrophes naturelles … ainsi que l’organisation des élections.
Dès lors vu que ce sont les principaux problèmes auxquels fait actuellement face notre pays, l’ONU est, quoi que nous ayons à lui reprocher, irremplaçable.
Or voici que le mot qui fait rage dans la crise politique haïtienne, celui autour duquel on discute le plus intensément c’est le même que l’organisation internationale choisit pour être son image de marque, son leitmotiv à l’occasion du 75e anniversaire de sa fondation : Dialogue.
Les adieux d’Haïti à Bernie !
PORT-AU-PRINCE, 15 Janvier – Un Mapou est tombé. Oui Mapou, le qualificatif convient on ne peut plus au journaliste et écrivain décédé le mardi 14 janvier 2020 en Haïti, le pays qui sera sa seconde patrie et peut-être aujourd’hui sa première puisqu’il a choisi volontairement d’y terminer sa vie (à 94 ans) et d’être enterré (il a insisté, nous dit son épouse Dr Ginette Diederich née Dreyfus) en terre haïtienne.
Mapou, l’arbre symbolique de l’Haïtien natif-natal, c’est-à-dire aussi bien par l’amour du pays que pour l’attachement par toutes les fibres de son être (‘bon tan kou move tan’), par le genre de vie (le ‘haitian way of life’ ou ‘donbwèy nan pwa sa bon’) tout comme par l’amour de la belle culture bien de chez nous : nos peintres et sculpteurs depuis les Primitifs de la naissance du Centre d’art haïtien dans les années 1940 - à ‘L’Héritage d’Ismaël : l’Ecole d’art de l’Artibonite ’, l’une des dernières passions de l’auteur et comme la plupart de ses livres sur Haïti traduit dans plusieurs langues (français, créole, anglais, espagnol et certains peut-être aussi en ‘néo-zélandais’, ou même en Maori, population autochtone de son pays natal, la Nouvelle Zélande, que Haïti devait lui rappeler peut-être par certains côtés).
Bernard Diederich, profession journaliste !
Mais au sens plein du mot. Comme il se devait à l’origine. C’est-à-dire ne pas se laisser conter mais, comme disait l’autre, être toujours là où l’action se passe.
Comme lorsque Fidel Castro est descendu de la Sierra Maestra, le 1er janvier 1959, la révolution est victorieuse, Diederich (correspondant pour Time Magazine) se tient face au Lider Maximo à Santiago de Cuba pour son premier discours à la nation avant la grande promenade de la victoire jusqu’à La Havane.
MIAMI, 24 Janvier – Le Miami Herald titre : ‘Les Etats-Unis veulent une date ferme pour la tenue des prochaines élections en Haïti.’
Il s’agit des élections législatives pour remplacer toute la Chambre des députés (120 membres) ainsi que les 2 tiers du Sénat (20 membres) dont le président de la République, Jovenel Moïse vient de reconnaître la fin de leur mandat, conformément à la Constitution en vigueur, le lundi 13 janvier dernier.
Au grand dam d’un groupe de sénateurs (1/3) protestant que leur mandat, conformément à la loi électorale en vigueur (et non la Constitution), n’est pas terminé.
Cependant que Washington ‘demande’ de fixer sans tarder la date des prochaines législatives – et aussi municipales, montre que l’administration américaine ne marche pas avec les sénateurs protestataires …
Mais en même temps elle ne tient (peut-être !) pas à voir le président Jovenel Moïse ‘jouir’ trop longtemps du régime des pleins pouvoirs ou gouvernement par décrets, c’est-à-dire d’une totale liberté de manœuvre qui peut sombrer facilement dans l’autoritarisme voire la dictature.
Revenons à l’article des correspondants du Miami Herald, Jacqueline Charles et Nora Gamez Torres (couvrant la visite du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo dans la Caraïbe –spécialement à la Jamaïque - pour rencontrer des ministres des affaires étrangères de la région, dont celui d’Haïti, M. Bocchit Edmond. A l’affiche toujours les efforts combinés pour tenter de déloger le président dit socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro) …
‘C’est la chose la plus importante’, dit M. Pompeo dans une interview exclusive au Herald : ‘Nous avons besoin d’avoir des élections (en Haïti). C’est le plus important.’
‘Ils ont la capacité et le droit légal de le faire’ …
La position de l’administration Trump, poursuit le quotidien de Floride, vient alors que le président haïtien Jovenel Moïse cherche à utiliser (à son avantage) le pouvoir récemment obtenu de gouverner par décrets et a aussi annoncé son désir de réformer la Constitution en vigueur, une initiative controversée dont beaucoup craignent qu’elle contribue à renvoyer les élections, voire à plonger le pays plus profondément dans la crise politique, et dans l’insécurité sous toutes les formes : économique, sécuritaire, humanitaire.
Le Secrétaire d’Etat américain ne semble pas s’être trop étendu sur la question de réforme constitutionnelle, mais il ne l’a pas rejetée non plus, répondant au Miami Herald concernant l’administration haïtienne actuelle : ‘Ils ont la capacité et le droit légal de le faire.’
Mais la question des élections est prioritaire dans sa pensée.
FORT-LAUDERDALE, 1er Février – Un séminaire sur la télévision numérique pour les propriétaires de médias haïtiens.
Encore un, direz-vous.
En effet, plusieurs fois Haïti a participé à ce genre de rencontres, principalement aux Etats-Unis et il n’en est jusqu’ici rien sorti.
Les stations haïtiennes de télé fonctionnent toujours selon le vieux modèle dit analogique – appuyé sur des émetteurs installés localement, et aucune n’a fait le bond numérique c’est-à-dire n’est entrée dans l’ère moderne de la télévision par satellite.
Avec une petite tentative par la station d’Etat (RTNH – Radio Télévision Nationale d’Haïti) mais vite disparue, à cause d’équipements non renouvelés.
L’actuel séminaire a lieu le samedi 1er février 2020 en Floride (plus précisément sur deux sites dont l’un à Miami Gardens, le second à la station satellitaire de Port St. Lucie).
. Présentation au quartier général de la firme, de la Solution Digitale via Satellite E-65W.
. Puis l’après-midi, en route pour la station Satellitaire, à Port St. Lucie.
Un traitement haut de gamme …
On est les invités de la United Teleports, spécialisée dans la transmission des signaux télé par satellite.
PORT-AU-PRINCE, 9 Février – Les kidnappings s’enchainent désormais à un rythme fou. Et quotidien. Deux, trois, cinq enlèvements à la capitale par jour. Si ce n’est plus.
L’Etat n’a aucun commentaire. Le public n’a aucune explication.
Seule la rançon dont, entend-on, le montant peut varier. Les kidnappeurs acceptant de fixer leurs exigences au niveau des possibilités de leur otage – ou de leurs otages. Ils affecteraient plus souvent aussi un comportement de gentleman. Comme dans les films d’autrefois : le ‘gentleman cambrioleur’. Comme qui dirait le kidnapping qui devient tout à fait une profession. Comme qui dirait des citoyens qui auraient décidé que c’est la dernière façon qu’il leur reste pour s’enrichir. Et vite car on est en pleine crise économique.
Mais plus sérieusement qui sont les auteurs de cette vague de kidnappings en série et sans précédent ?