C'est une grande première. En effet le cabinet ministériel au grand complet tiendra son conseil dans une autre ville que la capitale haïtienne. Les ministres commenceront à arriver mercredi. Le premier ministre, lui , est attendu jeudi matin. La rencontre aura lieu au local de l'ODN, l'Organisation du développement du Nord, à l'entrée du cap et qui avait été saisi par les militaires démobilisés qui en avaient chassé les nombreux bureaux de l'état qui y étaient logés. Heureusement que ce n'est plus qu'un mauvais souvenir et que l'ODN est revenu ce qu'il était auparavant. Est-ce un début à la décentralisation?
Le Président de la République participe, ce mercredi 4 juillet 2012, au 33ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Caraïbe qui se déroule jusqu’au 6 juillet 2012, à Sandals Grande St-Lucian Spa and Ressort, à Gros Islet (Sainte-Lucie). Arrivé à Sainte-Lucie en fin d’après-midi du 3 juillet, accompagné du Ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Wilson Laleau, des Conseillers, Me Grégory Mayard Paul, Mme Andress Apollon, M. Damian Merlo, et de M. Peterson Benjamin Noël, le Chef de l’Etat haïtien interviendra sur le développement en Haïti, la politique étrangère de coordination dans la Communauté des Caraïbes, les différents défis à relever dans la poursuite du développement de la région. Cette réunion de haut niveau des dirigeants de la Caraïbe vise aussi à créer des opportunités qui peuvent être exploitées au profit de la Communauté caribéenne, tout en tenant compte du contexte géopolitique et économique. Elle s’applique, entre autres, au mouvement d’intégration régionale, la création d’une monnaie unique, commune à tous les pays de la Caraïbe et qui portera révision de toutes les monnaies de chacun des pays de la zone, la réforme en cours du Secrétariat de la CARICOM, basé en Guyane et la Cour de justice des Caraïbes (CCJ). A l’ouverture de la Conférence, le Secrétaire général de la CARICOM, M. Irwin Larocque, a en effet souligné que l’un des aspects à considérer dans cette question est la facilitation de la convertibilité des monnaies des pays de la région, de façon à permettre que le citoyen qui a à se déplacer vers un autre pays de la Caraïbes puisse facilement convertir sa devise dans celle du pays d’accueil. Le Président de la Conférence, également Premier Ministre de Sainte-Lucie, l’Honorable Dr Kenny Anthony, qui assumera, au cours du mois de juillet, la présidence de ce groupement de quinze (15) pays, a, de son côté, salué la présence du Chef de l’Etat haïtien, S.E.M. Michel Joseph Martelly, pour ses nombreux efforts en vue de sortir Haïti des stigmates du tremblement de terre du 12 janvier 2010. « Ste Lucie se lakay ou. Nou sonje doulè tranble manntè 12 janvye a. Nou ap kore w. CARICOM ap kore w. » a-t-il affirmé en créole saint-luçois. Hon Anthony rappelle que le tremblement de terre en Haïti a permis aux pays de la Caraïbe de redoubler d’efforts contre les fléaux naturels auxquels la région est en proie. « Nous avons des futurs communs » a-t-il déclaré, soulignant aussi que la CARICOM, tout en travaillant au renforcement des relations avec l’Afrique, grâce à l’ACP, et l’Union Européenne (UP), ne doit pas avoir d’influence sur la vie des gens de la région. Le Président de la République, S.E.M. Michel Joseph Martelly, croit, pour sa part, que le succès de la CARICOM aura nécessairement un impact sur le développement de chacun des pays qui le constitue. Et, en ce qui a trait à Haïti, il faut que cela se joue sur le développement de l’agriculture. En effet, Haïti est l’un des pays de la zone à avoir le plus de terres cultivables, et représente 52% de la population de la CARICOM. « La politique globale des régions de la Caraïbe, doit prendre en compte les doléances de chaque pays. Il faut aussi développer des partenariats au niveau de la formation, de la libre circulation des citoyens dans la zone, de la démocratisation linguistique des débats, du partage des cultures, … », a rappelé le Chef de l’Etat qui veut aussi engager les débats autour de l’ouverture du marché caribéen aux produits haïtiens. Pour des dirigeants de la zone, la réussite est possible, mais à des conditions. « Il faut développer et rendre plus performantes nos missions diplomatiques, dynamiser le challenge au niveau de la sécurité, travailler à l’instauration de programmes de développement agricole », a soutenu le Président de la République de Guyana, S.E.M Donald Ramotar, qui souhaite la responsabilité des dirigeants de la Caraïbe dans la mise en œuvre de politique étrangère viable, de promotion de la construction d’une coopération plus performante, de développement des valeurs culturelles,… Pour d’autres, tout ira bien. Le Président de la République de Surinam, S.E.M Desiré Delano Bouterse, qui a également mentionné l’impact des travaux réalisés par la CARICOM et l’Union des Nations Sud-Américains (UNASUR), notamment sur le développement des jeunes, ce processus de réforme sera bénéfique pour la zone. Le Premier Ministre de la Jamaïque, l’Honorable Portia Simpson Miller, pour sa part, voit en la CARICOM, l’opportunité qu’ont tous ses pays membres d’avoir une meilleure politique de soins de santé, de justice, de création d’emplois, de formation universitaire, de promotion des droits de l’enfant… « Nous devons nous réunir sur ce qui ne va pas et célébrer tout ce qui va bien », a-t-elle déclaré. Le 33ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Caraïbes, qui fait suite aux réunions antérieures autour du marché unique de la CARICOM (CSME), organisées avec le Conseil des finances et de la Planification (COFAP) et les Premiers ministres des sous-comités du CSME, permet au Président de la République d’Haïti, d’attirer l’attention des Communautés voisines aux avantages de l’investissement étranger en Haïti.
La Fondation Anne-Marie Morisset a le regret d’annoncer à tous ses partenaires et amis en particulier et au grand public en général le décès de Michel-Rolph Trouillot, l’un des membres fondateurs de ladite Fondation, en sa résidence à Chicago, dans la nuit du 4 au 5 juillet 2012. La Fondation Anne-Marie Morisset s’incline devant la dépouille de cet homme qui s’est toujours penché avec intelligence, passion et sensibilité sur les questions sociales haïtiennes et qui laisse derrière lui une œuvre qui constitue une référence incontournable pour toute réflexion sur les réalités haïtiennes et sur les sciences sociales en général. La Fondation Anne-Marie Morisset tiendra le public au courant de toute manifestation d’hommage programmée en la circonstance. Parmi ses ouvrages figurent « Ti difé boulé sou Istoua Ayiti », qui est considéré comme , « Peasants and Capital: Dominica in the World Economy », « Haiti: State against Nation. The Origins and Legacy of Duvalierism » ( ouvrage traduit en français) , « Silencing the Past: Power and the Production of History », « Global Transformations: Anthropology and the Modern World ». La date des funerailles de Michel-Rolph Trouillot n’est pas encore annoncée ni celle de l’organisation des hommages à ce grnd intellectuel.
Port-au-Prince, samedi 7 juillet 2012 – « Patience », un bateau, assurant la liaison entre Anse-à-Galets et Carriès, a fait naufrage, samedi matin dans le Golfe de la Gonâve, cinq minutes après avoir quitté l’île (Ouest). L’embarcation, qui s’est arrêtée en raison d’une panne de moteur, a été renversée par de grosses vagues.
Le bateau, équipé de deux moteurs de 200 chevaux et possédant une coque de sept mètres de long, transportait 21 personnes - 19 passagers et deux membres d’équipage -, selon la liste du Service maritime et de la navigation d’Haïti (SEMANAH), chargé de l’enregistrement des voyageurs à l’appareillage. Au moins trois autres personnes auraient embarqué à l’insu des autorités, dont un marin.
Des sauveteurs ont pu repêcher 18 survivants. Une 19e personne, Mme J. Elysée), est morte à l’hôpital Wesleyen d’Anse-à-Galets, après avoir été secourue dans un état critique. La Vice-déléguée de l’arrondissement de La Gonâve, Mme Marie-Ganett Galiotte, figure parmi les rescapés.
Des sauveteurs de la Protection civile - avec l’appui de Concern WorldWide - et de la Croix Rouge haïtienne (six au total), mais aussi du SEMANAH, des Garde-côtes et d’autres particuliers poursuivent les recherches à bord de plusieurs bateaux pour tenter de trouver d’autres survivants.
Source : Coordination départementale de gestion des risques et des désastres de l’Ouest.
Le rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti a exprimé vendredi sa consternation devant la disparition de l’anthropologue et historien de renommée internationale, Michel-Rolph Trouillot, dont il a salué l’énorme contribution au renouvellement des sciences sociales en Haïti. Paralysé depuis plusieurs années après avoir été victime d’une rupture d’anévrisme, l’éminent intellectuel s’est éteint dans la nuit de mercredi à jeudi (4 au 5 juillet) à Chicago, a annoncé sa famille dans un communiqué. Les autorités académiques de l’UEH relèvent que l’ouvrage Ti dife boule sou istwa Ayiti, « premier livre d’histoire de la révolution haïtienne en créole », publié en 1977, a été le socle sur lequel s’est construite dans son pays la renommée de Trouillot, détenteur d’un doctorat décroché à Johns Hopkins University, l’une des plus prestigieuses institutions universitaires américaines. D’autres publications importantes suivront, parmi elles Les racines historiques de l’Etat duvaliérien (1986). Cette radioscopie des fondements sociologiques de la dictature sanguinaire (1957-1986) fut l’objet d’une version anglaise intitulée Haiti : state against nation. The origins and legacy of duvalierism (1990). Il faut également mentionner Silencing the Past : Power and the Production of History » (1995), devenu un livre culte dans certaines universités américaines. « La profondeur de sa pensée, son interpellation de la relation entre historicité et pouvoir, sa réévaluation critique de l’histoire et de ses silences lui ont valu une renommée internationale », lit-on dans une note de presse du rectorat de l’UEH qui rappelle que Michel-Rolph Trouillot s’est également illustré à Duke University (Caroline du Nord), Johns Hopkins University (Maryland) et à l’Université de Chicago où, à travers l’enseignement dispensé, il a contribué à la formation de « plusieurs générations d’anthropologues et de scientifiques sociaux ». Il était titulaire d’une chaire d’anthropologie et de sciences sociales. Enfin, soulignant que certains ont « trouvé en lui de nouvelles raisons de croire en la perfectibilité de l’humain et en la régénération d’Haïti », le rectorat a présenté ses sympathies à la famille du disparu, particulièrement à son frère Lyonel Trouillot, l’un des principaux écrivains haïtiens d’aujourd’hui. L’historien Pierre Buteau a également rendu un vibrant hommage à Michel-Rolph Trouillot pour son œuvre considérable et son effort de renouvellement du discours haïtien dans le domaine des sciences sociales et de l’histoire des idées. L’universitaire, qui compte deux sœurs versées dans l’écriture, la romancière Evelyne Trouillot et la pédagogue Jocelyne Trouillot Lévy, était le fils d’un éminent juriste, Ernst Trouillot, et le neveu de l’historien Enock Trouillot.