Dès les premières heures de lundi matin, diverses rues de Port-au-Prince étaient envahies par des manifestants qui ont lance des jets de Pierre, pour protester contre la chèreté de la vie. La tension était particulièrement grande à Martissant, où des barricades ont été érigées. Les manifestants réclamaient l’amélioration immediate des conditions de vie de la population. Des centaines de personnes ont manifesté vers 10 heures 30 locales aux abords du Palais national avant de prendre la direction du Bel-Air. En même temps, des chauffeurs de transports publics ont decide de faire grève pour protester contre les dernières hausses des prix des produits pétroliers, annulant les activités dans les écoles, les magasins ainsi que dans l’administration publique. On a remarqué un grand renforcement de la sécurité aux abords du Palais National et de la Primature. Des manifestations ont été enregistrées également à Jérémie (Gra En dehors de Port-au-Prince, le peuple a aussi gagné les rues à Jérémie, où les gens réclamaient le retour de Jean Bertrand Aristide.
.Le président du Sénat, le Dr Kelly Bastien, s’est dit lundi en faveur de mesures économiques et politiques pouvant aller jusqu’au renvoi du gouvernement, pour faire face à la détérioration de la situation. Les mesures politiques peuvent toutefois se limiter à un simple remaniement ministériel, conformément aux attentes exprimées en ce sens par les députés, à l’issue de l’interpellation du chef du gouvernement en février dernier, estime-t-il. Le sénateur du Nord, élu sous la bannière de la Plate-forme politique LESPWA, a fait ces déclarations avant de se rendre au Palais National où, de concert avec d’autres responsables d’Etat, il doit participer à une réunion d’urgence convoquée par le chef de l’Etat . Le président de la Chambre basse, Pierre Eric Jean Jacques (membre également de la Plate-forme présidentielle LESPWA et représentant la circonscription de Delmas-Tabarre), se montre plus catégorique que son collègue du Sénat concernant l’éventualité du renvoi de l’ensemble du gouvernement. Des mesures économiques et politiques doivent être adoptées, déclare-t-il. Mais, si la population exige le départ du gouvernement, le chef de l’Etat, qui est à son service, devrait en tenir compte et lui donner satisfaction, a ajouté M. Jean Jacques. Le président de la Commission Justice et Sécurité publique du Sénat, Youri Latortue (Artibonite, Latibonit An Aksyon) exige pour sa part de façon catégorique le départ du gouvernement. "Il faut un nouveau gouvernement et un programme d’urgence pour une amélioration urgente de la situation. Si cela n’est pas fait dans l’immédiat, le Sénat devra se réunir en urgence pour assumer ses responsabilités", a-t-il conclu.
Plusieurs pare-brise de véhicules brisés (dont 2 de la chaîne privée Télé Haïti à Martissant – banlieue sud - et à l’avenue John Brown à Port-au-Prince, un nombre indéterminé de véhicules incendiés. Les manifestants sans dout dépité de n’avoir pas pu pénétrer dans l’enceinte du Palais National, après s’être concertés ont pris la route de Delmas en démolissant tout sur leur passage, aussi bien les vitres des voitures rencontrées que les vitrines des commerces. On nous signale ceux de la maison Keizter, du restaurant La Coupole, le local de la Sogebank au bas de Delmas… A Pétion Ville, des raids ont été lancés contre de nombreux édifices privés et publics. Des voitures particulières ont été incendiées jusque dans les garages et cours intérieures des maisons. Au nombre des véhicules auxquels les manifestants ont mis le feu au centre de la capitale, figure une voiture Toyota RAV 4 flambant neuve exposée comme prime d’un tirage annuel à sa succursale au Champ-de-Mars par la banque commerciale d’Etat BNC (Banque Nationale de Crédit). Un dépanneur, le "Tiger Shop" sis à la station d’essence Esso du Bois-Verna a été entièrement vidé. D’autres établissements commerciaux ont été attaqués et cambriolés. Alors que de nombreux manifestants, chassés de la périphérie immédiate du Palais National par les casques bleus de l’ONU, sont tout de même restés dans les parages, de nombreux autres ont pris la direction du quartier du Canapé-Vert où se trouve la résidence privée du Chef de l’Etat. Sur leur passage, notamment à Bourdon, ils ont lancé toutes sortes de projectiles sur les cours et façades des maisons, des deux côtés de la route. La police nationale a dû déployer des éléments dans tout le secteur pour tenter d’en assurer le contrôle. Pour l’instant, si les principaux bâtiments publics et les édifices-symboles de l’existence de l’Etat bénéficient d’une impressionnante protection des casques bleus de l’ONU, la "rue" reste relativement libre et les manifestants ont pratiquement les coudées franches pour commettre toutes sortes d’infraction. Une réunion devrait se tenir cet après-midi entre le chef de l’Etat et d’autres responsables, dont les présidents des deux chambres. Non satisfaits de l’absence de réponses concrètes du gouvernement aux desiderata de la population et déplorant le problème de communication chez les dirigeants, notamment contre la hausse accélérée du coût de la vie, des manifestants ont usé d’actes violents pour faire passer leurs revendications. Ils s’en prennent non seulement au Premier ministre Jacques Edouard Alexis et au reste du gouvernement, mais aussi au président René Garcia Préval, dont ils réclament la démission pour « absence de vision » et « de réponses immédiates concrètes » à la misère et à la faim, lot d’une grande partie de la population ces derniers mois.
Au moins quatorze personnes ont été blessées par balles mardi lors de nouvelles manifestations en Haïti contre la cherté de la vie et la politique économique du gouvernement, et l'ONU a déployé des blindés pour protéger le Palais national du président René Préval. "Une dizaine de blessés ont été admis au service d'urgence de l'hôpital public de Port-au-Prince, a indiqué à l'AFP docteur Claude Suréna, président de l'Association des médecins haïtiens. "Ce bilan est partiel, il y a beaucoup d'informations contradictoires qui nous parviennent, mais je crois que les services d'urgence on reçu au moins dix blessés par balles", a-t-il ajouté. Déclenchées la semaine dernière à la suite d'une hausse subite des prix des denrées alimentaires, les manifestations, notamment dans la ville des Cayes et à Port-au-Prince, ont fait au total cinq morts et une quarantaine de blessés. Mardi, le Palais national, siège de la présidence haïtienne, est devenu une cible. Devant le vaste bâtiment blanc entouré de grilles, plusieurs milliers de personnes ont scandé des slogans réclamant des mesures immédiates. Des tirs ont été entendus, des manifestants ont lancé des pierres et des échauffourées ont mis aux prises des jeunes qui voulaient entrer dans le Palais et des Casques bleus. "On doit rester pacifique", estime un jeune manifestant. "La faim au ventre n'est pas pacifique", rétorque un autre. Parmi les quatorze blessés par balles, deux journalistes (un photographe et un cameraman) ont été légèrement blessés par des balles en caoutchouc tirées par des Casques bleus brésiliens de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), a rapporté un journaliste. Un autre photographe a été agressé par de jeunes manifestants qui ont saccagé un bureau de la compagnie Air France et la succursale d'une banque, a constaté un journaliste de l'AFP. Des véhicules de journalistes ont eu leurs vitres brisées. Selon la police, un policier a aussi été blessé. Aux abords du Palais présidentiel, où des blindés de l'ONU ont été déployés à la demande de René Préval, des Casques bleus ont fait usage de gaz lacrymogènes et tiré en l'air pour disperser des manifestants. Les Casques bleus ont également repoussé des manifestants qui se dirigeaient vers l'aéroport international de Port-au-Prince. A Pétion-Ville, à l'est de Port-au-Prince, des manifestants ont attaqué des magasins et des galeries d'art. Le local du quotidien Le Nouveau Matin et un hôpital ont essuyé des jets de pierres. A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a déploré les violences et réaffirmé son soutien au gouvernement d'Haïti et à la Minustah. Les membres du Conseil ont affirmé "l'importance du maintien d'un soutien international fort à ce pays face aux défis qu'il rencontre sur la route du développement", a déclaré l'ambassadeur d'Afrique du Sud Dumisani Kumalo, qui préside le Conseil de sécurité. Les prix des produits alimentaires ont flambé en une semaine en Haïti où un sac de 120 livres de riz, la nourriture populaire, est passé de 35 à 70 dollars tandis que le prix de l'essence connaissait une troisième hausse en moins de deux mois. "Les gens peuvent continuer à manifester mais en respectant les biens des autres", a demandé mardi le secrétaire d'Etat à la Sécurité publique, Luc Euchère. "Nous ne comprenons pas que des gens qui manifestent contre la cherté de la vie veuillent entrer au Palais national", a-t-il ajouté.
Haiti est a la une de l’actualite dans les media europeens...
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AFP : Appel au calme, déploiement de blindés de l'ONU près de la présidence
Les autorites haitiennes ont appele mardi au calme alors que des manifestations parfois violentes secouent depuis deux jours Port-au-Prince, et que des blindes et des Casques bleus de l’ONU ont ete deployes autour de la presidence haitienne, a constate un journaliste de l’AFP. Le président René Préval "a demandé à la Minustah de renforcer le service de sécurité aux environs du Palais national", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti, Sophie Boutaud de la Combe. Les abords de la vaste bâtisse blanche cernée de grilles, située dans le centre de la capitale, étaient en milieu de journée complètement bloqués. Une douzaine de véhicules blindés de l'ONU, mis en oeuvre par des Casques bleus brésiliens, ont pris position autour du Palais. Les manifestants, plusieurs milliers, scandant des slogans réclamant des mesures pour lutter contre la vie chère, étaient tenus à distance. "Les gens peuvent continuer à manifester mais en respectant les biens des autres. Nous ne comprenons pas que des gens qui manifestent contre la cherté de la vie veuillent entrer au Palais national", a déclaré à des journalistes le secrétaire d'Etat à la Sécurité publique, Luc Euchère.
Dans la matinée du mardi 8 avril, des manifestants avaient tenté de pénétrer dans le Palais. Selon des témoins, des rafales d'armes ont été entendues et des échauffourées ont opposé des Casques bleus à des manifestants. Un photographe haïtien, Jean-Jacques Augustin, a été blessé par une balle en caoutchouc, selon l'un de ses confrères. L'ONU a reconnu l'existence de ce blessé. "Mais il n'est pas encore clair que c'est la Minustah qui a tiré", a précisé sa porte-parole. Une hausse soudaine du coût de la vie et des prix des denrées alimentaires qui flambent en Haïti est à l'origine de ces manifestations depuis la semaine dernière. Le mouvement de protestation a fait jusqu'à présent cinq morts et plus d'une trentaine de blessés.
n-tv Unruhen in Haiti Haiti est tout en haut de la hausse des prix parmi les pays de la Caraibe. La Police nationale et les casques bleus de la Minustah sont sur les dents, multipliant les appels au calme et les tirs avec des balles en caoutchouc. « L’Etat n’a plus le controle de la situation » a declare un habitant de Port-au-Prince a l’agence. On craint que si le gouvernement ne prend pas des mesures energiques. Le pire peut encore arriver. « Les prix ont carrement double et les explications du gouvernement comme quoi ces manifestations seraient provoquees par les dealers de drogue ne tiennent pas debout, meme si il y aurait eu des infiltrations parmi les manifestants. Le Chef de la MINUSTAH Heidi Annabi demande des renforts des Nations Unies pour ramener le calme. 80 % de la population ne gagne meme pas deux dollars par jour, ces emeutes de la faim etaient previsibles. Le gouvernement haitien s’est montre leger et imprevoyant. «