5 octobre 2025 - WASHINGTON, dimanche 5 octobre 2025 (RHINEWS) – Les États-Unis ont annoncé avoir mené une nouvelle frappe contre un bateau soupçonné de transporter des stupéfiants au large des côtes vénézuéliennes, tuant quatre personnes présentées comme des « narcoterroristes ». L’opération, la quatrième du genre depuis septembre, a suscité une vive condamnation de la Russie, qui y voit une menace d’« escalade militaire » dans la région caribéenne.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré vendredi avoir « ordonné une frappe dans les eaux internationales, juste au large du Venezuela », visant un bateau « transportant des quantités substantielles de stupéfiants destinés à empoisonner notre peuple ». Selon lui, « aucune force américaine n’a été blessée ».
Dans un message publié sur X, Hegseth a précisé que « le renseignement a confirmé sans l’ombre d’un doute que cette embarcation faisait de la contrebande de narcotiques » et que les individus à bord « étaient des narcoterroristes opérant sur une route connue de trafic de drogue ».
Le président Donald Trump a lui-même publié la vidéo de la frappe, déclarant : « Un bateau chargé de suffisamment de drogues pour tuer entre 25 et 50 000 personnes a été arrêté tôt ce matin au large du Venezuela, avant d’entrer sur le territoire américain. »
Depuis le 2 septembre, quatre frappes similaires ont été revendiquées par l’administration Trump, qui affirme agir dans les eaux internationales. Les attaques du 2, 15 et 19 septembre avaient déjà provoqué la mort de plusieurs individus que Washington soupçonne d’appartenir à des réseaux comme le Tren de Aragua, organisation criminelle originaire du Venezuela.
Certains juristes américains s’inquiètent de cette pratique, notant qu’elle assimile désormais les trafiquants de drogue à des « combattants illégaux ». Selon eux, l’administration Trump « mène une guerre secrète contre des ennemis secrets sans l’autorisation du Congrès ».
La Maison-Blanche justifie toutefois ces frappes comme relevant des pouvoirs constitutionnels du président « en tant que commandant en chef et chef de l’exécutif ». Sa porte-parole, Karoline Leavitt, a rappelé vendredi que « le président a toujours dit qu’il fera tout ce qui est dans l’intérêt de la sécurité du territoire américain ».
Les autorités américaines accusent de longue date le régime de Nicolás Madurod’être impliqué dans le trafic de cocaïne vers les États-Unis, accusation que Caracas rejette. Washington offre toujours une récompense de 50 millions de dollars pour la capture du président vénézuélien.
Mais cette dernière frappe a suscité l’ire de Moscou. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé dimanche « le nouveau bombardement américain du 3 octobre contre un navire en eaux internationales près du Venezuela ». Dans un communiqué publié après un entretien téléphonique avec son homologue vénézuélien Yván Gil, la diplomatie russe affirme que ces actions sont « porteuses de graves conséquences pour la stabilité du bassin caribéen ».