MIAMI, 26 Septembre – Et si ce conflit entre Présidence et Primature qui vient d’éclater à la faveur de notre participation à la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York c’était un test.
‘It’s a test but not only a test !’
Un test mais pas seulement …
Pourquoi voudrait-on (soulignez ‘on’) nous aligner sur nos plus proches voisins de la Caraïbe, qui ont tous un premier ministre mais pas de président de la république, tiens.
Tout comme on dit Jamaïque, Bahamas, la Barbade etc. Mais pas de république ! Or on dit République d’Haïti ; mais aussi, retenez, République Dominicaine …
Mais il se trouve que les premiers impliqués aujourd’hui dans les démarches pour aider à trouver une solution à la crise majeure que traverse notre pays, ce sont ces voisins-là de la même Caraïbe.
C’est la CARICOM (Marché commun des Caraïbes).
Leurs dirigeants se trouveraient-ils plus à l’aise avec un premier ministre aussi en Haïti qu’avec un président de la République ?
Cela peut se comprendre, cependant on n’a pas le même point de départ et cela aussi peut se comprendre.
Voudrait-on alors, comme beaucoup chez nous le pensent déjà, profiter de la crise que nous traversons aujourd’hui qui est en effet presqu’une crise d’existence (existentielle !), pour changer les choses, ipso facto, avant le temps pour nous de dire ouf !
Mais ce n’est pas aussi simple non plus. Dis-moi qui tu hantes …
Haïti n’est pas une République par hasard. Cela ne peut pas s’effacer d’un trait de plume.
Tout comme le Venezuela insiste pour s’appeler République du Venezuela, que dire alors d’Haïti qui a aidé ce dernier à atteindre ce but après avoir atteint notre propre libération dans les conditions qu’on sait et sous le nom symbolique de République d’Haïti etc.
Comme on sait nos voisins qu’on nous donnerait aujourd’hui comme modèles, avec tout le respect qu’on leur doit, ne sont pas nés dans les mêmes conditions. Selon la phrase : dans la géhenne de l’esclavage le plus infâme.
Et cela marque. Profondément !
MIAMI, 10 Septembre – Les Haïtiens qui arrivent massivement aux Etats-Unis via le programme ‘Immigration humanitaire Biden’, n’ont pas attendu pour être intégrés, même contre leur gré, dans la campagne électorale qui fait rage actuellement dans le pays.
Alors que le candidat Républicain, l’ex-président Donald Trump, en baisse dans les sondages, doit faire flèche de tout bois c’est son colistier JD Vance qui lance une rumeur selon laquelle les Haïtiens sont des ‘mangeurs de chats’.
On sait de plus ce que Trump pense de notre pays lorsqu’il était à la Maison Blanche !
Cependant la presse américaine, la bonne, ne manque pas de réagir aussi. Nous lisons : « Des officiels à Springfield (OHIO) ont déclaré lundi qu’ils n’ont reçu aucune information crédible et vérifiable selon laquelle des immigrants haïtiens attraperaient des chats et autres animaux de compagnie, pour les manger. »
Cette rumeur n’avait cependant pas tardé à enflammer les réseaux sociaux - vite engrangée aussi par la campagne du candidat Républicain.
Et le jour même que les deux candidats aux présidentielles du 5 novembre prochain, la Démocrate Kamala Harris et le Républicain Donald Trump, allaient s’affronter (le mardi 10 Septembre) dans un face à face attendu sur toute la planète, voici le pauvre immigrant haïtien qui fait la une des médias sociaux comme voleurs et mangeurs pas seulement de chats mais tous les animaux domestiques imaginables : canards, oies, poulets, coqs etc.
Cela dans un pays où les chats ne sont pas gardés à la maison, différemment des chiens, mais errent partout dans le voisinage. Cependant pas trop loin de leur maitre - ou maitresse bien sûr. Comme la star Taylor Swift qui annonce son intention de voter Kamala - avec pour symbole … un chaton !
Ainsi la campagne Républicaine semblant à court de carburant, aussitôt la rumeur ‘Haïtiens mangeurs de chats’ parait en tête de sa machine de propagande.
Aussitôt l’information, comme on dit, devient virale, se répand littéralement comme un virus.
Jusqu’au président du réseau X (anciennement Twitter), le multimilliardaire Elon Musk, partisan (opportuniste-ment) de Trump, qui a vite fait de poster aussi cette annonce : ‘Please, votez pour Trump pour que les immigrants haïtiens ne vous dévorent pas … miam miam miam !’
Vous avez compris, voici l’Haïtien non seulement mangeur de chat mais tout bonnement : cannibale !
Lire la suite : USA : Les Haïtiens attaqués malgré eux dans la campagne électorale
MIAMI, 20 Août – L’immigration en effet une arme dans l’actuelle campagne présidentielle aux Etats-Unis.
Lundi 19 août 2024, le principal orateur à la Convention Démocrate qui a lieu à Chicago (Illinois) en vue d‘officialiser la candidate du parti, Kamala Harris, était le président sortant Joe Biden.
Il a prononcé un discours qui fera date, non seulement comme un testament personnel de 50 années au service de la patrie, mais annonçant une nouvelle orientation en vue de continuer à maintenir le statut de première puissance de la planète.
En général la grande presse est d’avis que l’économie sous Joe Biden a marqué des points : ‘un taux de chômage plutôt bas et une inflation assez maitrisée’, lisons-nous.
‘L’inflation est retombée à 1,8 % après avoir atteint un pic de 9,1 % en juin 2022 ; le chômage est au plus bas ou presque avec un taux de 3,7% de la population active ; les salaires réels augmentent peu à peu, notamment au bas de l’échelle ; le pays produit plus de pétrole que jamais, finance un immense plan d’investissement dans l’énergie et les microprocesseurs et plus personne ne parle de stagnation’ …
Pas étonnant donc que ce soit encore l’économie le cheval de bataille de la candidate Kamala Harris qui promet d’améliorer la situation non seulement au niveau des salaires mais aussi et surtout dans le domaine du logement qui est le principal casse-tête partout (Miami, Boston, New York etc) … tandis que son rival, l’ex-chef d’état républicain Donald Trump ne pouvant utiliser l’économie pour attaquer sa rivale, continue alors de taper sur l’immigrant qui est son principal dada.
Jusqu’à recourir aux slogans ouvertement racistes, du genre ‘ils viennent polluer le sang américain.’
MIAMI, 23 Juillet – Les gangs c’est comme le proverbe : vous les chassez par la porte ils reviennent par la fenêtre.
Alors que les forces d’intervention kenyanes et la police nationale d’Haïti prennent petit à petit le contrôle de la rue à Port-au-Prince, la capitale, le nombre de kidnappings remonte en flèche à nouveau.
Les gangs sont toujours aussi forts dit-on dans la population.
Alors que c’est au contraire un signe qu’ils reculent, le kidnapping étant un acte isolé qui leur permet de ne pas faire face aux forces de sécurité.
Désormais aussi la vraie question devrait être : comment empêcher les armes illégales de continuer à affluer dans le pays.
C’est à la fois une affaire nationale et internationale, qui interpelle les forces de sécurité du pays mais aussi les relations d’Haïti avec l’étranger. Et en tête les Etats-Unis.
Si on ne met pas fin à l’afflux illégal d’armes qui débarquent constamment en Haïti, tout cet effort accompli actuellement (mission multinationale de soutien à la sécurité ou MMSS compris) c’est comme dit le créole ‘lave men siye atè’ ou beaucoup d’effort pour rien.
Les enquêtes, y compris de l’Organisation des Nations Unies, montrent comment les armes débarquent dans notre pays, et par où ils passent.
Bien entendu en tête les ports de Floride, l’un des Etats où la vente illégale d’armes est aujourd’hui la plus florissante.
MIAMI, 8 Juillet - Deux approches de la même actualité. L’ambassade des Etats-Unis en Haïti faisant salle comble pour la réception du 4 juillet, jour de l’Indépendance, d’un côté tandis que de l’autre le premier ministre intérimaire Dr. Garry Conille est en train de faire le vide autour de lui et on ne sait trop pourquoi jusqu’au sein même de la structure qui l’a nommé, le Conseil présidentiel de transition.
En effet voici qu’on découvre, documents à l’appui, qu’il n’a non seulement point informé les 7 membres du CPT des objectifs de sa tournée aux Etats-Unis mais de plus qu’il les aurait lancés sur une fausse piste : une soi-disant visite d’inspection à l’ambassade d’Haïti à Washington …
Cependant voyage qui durera toute une semaine. Le premier ministre et sa délégation ont visité le Département d’Etat, la BID, la Banque centrale, l’OEA etc et aussi participé à une session du Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise en Haïti.
Pourquoi cette nouvelle crise dans la crise ? Quels sont les objectifs de Dr. Garry Conille ? Est-ce un cas … psychique ? Assiste-on à une sorte de défoulement ? Pour n’avoir pu terminer son premier passage à la tête du gouvernement en 2011 après l’élection de Michel Martelly ? On ne sait trop.
Toujours est-il que pendant ce temps l’Etat haïtien ne chôme pas vraiment, sauf que l’essentiel de la politique haïtienne se passe ailleurs. Oui à l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince.
La réception à l’occasion du 4 Juillet a fait non seulement salle comble mais pendant que Conille est en train de faire le vide autour de lui, par contre jusqu’aux plus virulents critiques de la politique américaine en Haïti qui se pressaient autour de l’ambassadeur Dennis Hankins.
On mentionne spécialement l’ex-sénateur Moïse Jean Charles qui conduisit diverses manifestations de protestation contre la représentation américaine … Jusqu’à être déclaré persona non grata.
Mais comme par magie le visa américain du bouillant sénateur du Nord a été rétabli etc.
Conclusion : contrairement au premier ministre Conille l’administration américaine adopte une politique plus inclusive plutôt qu’exclusive voire exclusiviste.
Lire la suite : Washington et Conille sont-ils tout à fait sur la même longueur d’ondes ?