MIAMI, 11 Avril – Récemment on annonçait l’ouverture en Haïti, dans les locaux de l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince, d’un bureau du Homeland Security Investigations (HSI) des Etats-Unis.
C’est quoi le Homeland Security Investigations ?
C’est l’équivalent chez nous du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales. Donc le rôle du Homeland Security Investigations c’est, comme son nom l’indique, la protection de la sécurité intérieure des Etats-Unis et du peuple américain.
Par conséquent Haïti serait actuellement perçue comme une menace pour la sécurité des Etats-Unis et du peuple américain ?
Le bureau récemment ouvert, et, précise-t-on, sur un plan permanent, à l’Ambassade américaine en Haïti a pour mission « d’augmenter les relations entre les deux pays en combattant les crimes liés aux gangs, de trainer les criminels devant la justice et de protéger la sécurité publique’.
Lire la suite : En Haïti une unité américaine d’investigation anti-criminelle oui mais …
C’est aussi une Révolution !
MIAMI, 29 Mars – Il fut un temps où une seule journée de grève nationale aurait solutionné le problème des gangs armés qui font la loi en Haïti.
Il aurait suffi que le quartier commercial de Port-au-Prince reste fermé pendant une journée. Bloquant toute activité. Le gouvernement prend peur. La police investit tous les points chauds. Problème résolu.
Donc première observation. Il n’y a plus de quartier commercial à Port-au-Prince. C’est toute la capitale qui est devenue une immense poubelle. Affreux, sale … et méchant ! Les criminels circulant comme un poisson dans l’eau.
Donc numéro 1 : le problème est d’abord comme on dit structurel. Tant que la capitale restera cet immense bidonville qu’elle est devenue, la criminalité continuera d’être un casse-tête. Or Haïti n’est pas un cas unique loin de là. On pourrait même dire la même chose de Times Square, New York. Voire des mégapoles comme Rio au Brésil, ou en Inde, Pakistan, Pretoria (Afrique du Sud).
Il nous faut donc sortir de notre sous-développement chronique, de notre crasse. Mais d’abord de notre esprit sous-développé. Et surtout de notre indifférence à cela.
Bien entendu ici cela s’adresse d’abord aux détenteurs de la richesse nationale ainsi que du pouvoir. C’est eux les principaux responsables du merdier dans lequel on se trouve, nous pataugeons. Point.
Donc sans un changement total-capital des structures et d’abord à la tête, tous les efforts qu’on peut faire c’est vain, ‘se lave men siye atè.’
On nous dit tout, on nous dit rien !
MIAMI, 21 Mars – Remue-méninges diplomatique. Le vendredi 18 mars les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping se sont entretenus pendant environ deux heures de la crise provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine.
Selon la presse américaine, Biden avait l’intention de prévenir Xi Jinping qu’il y aura des conséquences si la Chine répondait à la demande de Poutine pour de l’aide sous quelque forme que ce soit.
Cette démarche semblerait presque normale si ce n’était pas contre la même Chine que le président Biden récemment agitait le martinet.
On se souvient de l’annulation par l’Australie du contrat d’achat de sous-marins à la France, chipé par les Etats-Unis de concert avec la Grande-Bretagne, et de la crise diplomatique qui s’ensuivit entre Paris et Washington.
Il s’agissait, expliquait-on, d’un nouveau pacte de sécurité entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume uni en vue de contenir l’expansion de la Chine dans la région indopacifique.
L’Agence France Presse écrivait, ‘il ne fait aucun doute que la nouvelle alliance vise d’abord à faire face aux ambitions régionales de Pékin … ‘.
Or ce 18 mars 2022, machine arrière toute. Après que le président Biden eut manifesté clairement et sans détour ses préoccupations, selon la porte-parole de la Maison blanche, Jen Psaki : ‘les deux leaders se sont entendus pour maintenir ouvertes les lignes de communications et soigneusement coordonner aussi les retombées de la compétition entre leurs deux pays.’
356 Réfugiés Haïtiens parviennent jusqu’à destination
Mais qu’est devenu le sens communautaire ?
MIAMI, 11 Mars – Il était une fois où l’arrivée d’un bateau rempli de migrants haïtiens jusqu’à destination : comme le dimanche 6 mars écoulé, à Key Largo (sud de Miami, Floride), aurait été tout un événement.
En ce temps-là toute la communauté haïtienne de Miami se serait mobilisée en direction du lieudit. Une première manifestation aurait lieu sur place le même jour pour réclamer la libération du groupe qui a eu le courage de braver les mers pour parvenir jusque-là. Les nouveaux arrivants, mourant de faim et de soif, auraient été transbordés vers un camp de détention de réfugiés à Miami. Mais dès le lendemain un mouvement de protestation permanent serait organisé chaque jour devant celui-ci pour exiger la libération des nouveaux venus à leurs parents. Aussitôt commence aussi l’accomplissement des formalités légales à la charge des centres communautaires placés à cette fin dont le Centre des Réfugiés Haïtiens (HRC) de l’inoubliable Père Gérard Jean-Juste, ou HACAD ainsi que le Catholic Refugee Center etc.
C’était un autre temps. Où le titre de militant communautaire était porté avec fierté. Et le réfugié arrivé précédemment et qui avait bénéficié des mêmes services, s’empressait dès sa journée de travail terminée, de venir prendre sa place dans le même ‘picket line’ pour réclamer la libération des nouveaux compatriotes par l’immigration.
Pourquoi la même chose ne se reproduit-elle plus ?
MIAMi, 24 Février – L’assassinat d’un journaliste ce mercredi (23 Février 2022) au cours des manifestations par les ouvriers du parc industriel de Port-au-Prince exigeant un nouveau salaire minimum quotidien (1500 gourdes contre 500 reçus actuellement) et de meilleures conditions de travail, nous fait entrer dans une nouvelle phase de la crise qui fait rage en Haïti.
Trois journalistes ont été pris pour cibles mercredi au cours de la manifestation. Les tirs, à hauteur d’homme, sont partis d’un véhicule transportant des individus en uniforme de la Police nationale d’Haïti, selon les témoins.
L’un des trois confrères est mort, frappé à la poitrine, c’est Maxilien Lazard, travaillant pour un média en ligne, Roi des Infos.
Les deux autres, Sony Laurore (Laurore NewsTV) et Yves Moïse (radio RCH 2000) ont été blessés et transportés à l’Hôpital Bernard Mevs, à Tabarre.
Selon les témoins, les coups de feu sont partis d’un véhicule transportant des policiers mais … sans plaque d’immatriculation.
Près de vingt-quatre heures plus tard ce détail, des plus importants, n’a cependant pas encore été éclairci.
Ni par le premier ministre Dr. Ariel Henry qui, dans un tweet, a présenté ses regrets pour la mort du journaliste ; ni par la Police nationale d’Haïti, cependant celle-ci annonce avoir ouvert une enquête (DGPNH - Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti).
Est-ce que ce sont des policiers qui ont tiré ouvertement sur ces membres de la presse clairement identifiés par leur badge, et sans la moindre provocation de la part de ces derniers ?
Alors que même si la police continue d’utiliser des gaz lacrymogènes quand la manifestation tend à sortir des limites fixées, il y a eu moins de dégâts par la suite que les deux premiers jours quand des ouvrières ont été asphyxiées dont l’une, enceinte, en est morte.
Cependant une agence de presse locale a rapporté mais sans mentionner aucune source que, à entendre certains responsables (non identifiés) : ce sont les journalistes, nombreux, qui excitent les manifestants. En apportant à ces derniers l’enthousiasme pour continuer sur leur lancée.