P-au-P., 29 mars 2017 [AlterPresse] Le Bureau du Rapporteur spécial pour la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (Cidh) exprime son extrême préoccupation face à la disparition du journaliste Vladjimir Legagneur depuis plus de 15 jours en Haïti, selon un communiqué transmis à AlterPresse.
Il exhorte les autorités haïtiennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour déterminer la situation et le lieu où se trouve le journaliste Vladjimir Legagneur, disparu depuis le 14 Mars, dans l’une des zones les plus dangereuses de la capitale haïtienne, précise le communiqué.
En plus de protéger les droits à la vie et à l’intégrité personnelle de Legagneur, l’État doit conduire une enquête approfondie sur les faits allégués qui ont conduit à la disparition.
En ce qui concerne la violence à l’encontre des journalistes, l’État a l’obligation de diligenter une enquête et de passer au peigne fin toutes les pistes logiques liées à l’exercice de l’activité journalistique, afin d’aboutir à des résultats, insiste le Bureau.
Le Rapporteur spécial pour la liberté d’expression est un bureau créé par la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) afin de stimuler la défense continentale du droit à la liberté de pensée et d’expression, compte tenu de son rôle fondamental dans la consolidation et le développement du système démocratique.
RAMFILS DOMINGUEZ TRUJILLO DEMANDE LA CONSTRUCTION D’UN MUR DE SEPARATION .
Jeudi à Upper Manhattan (N.Y) Ramfis Domínguez Trujillo, petit-fils du dictateur Rafael Leónidas Trujillo, candidat à la présidence de la République Dominicaine en 2020 du Parti Démocratique Institutionnel (PDI), un parti nationaliste et populiste, s'est dit favorable à la construction d'un mur à la frontière entre la République Dominicaine et Haïti pour mettre un terme à l'immigration illégale en provenance d'Haïti.
« Nous avons le droit de le faire [...] construisons un mur du Nord au Sud pour protéger les futures générations de cette invasion » a déclaré Ramfis Domínguez Trujillo, rappelant l’expulsion de milliers d’haïtiens en situation migratoire irrégulière du territoire dominicain depuis le début de l’année et le renforcement des moyens de surveillance à la frontière pour faire face à l'arrivée massive d'haïtiens « désespérés à la recherche d'un emploi et d'une vie meilleure »
Abondant dans le même sens, le conseiller démocrate, le révérend Ruben Diaz a déclaré « Je suis d'accord avec lui, chaque pays à le droit de défendre ses frontières [...] La construction d'un mur le long de la frontière pour défendre sa souveraineté n'est pas criminel [...] »
Le Sénateur americano-dominicain Adriano Espaillat (Parti démocrate, élu à la Chambre des Représentants dans l'État de New York) a déclaré à la presse qu’il s’opposait « à la construction du mur qu'ils veulent construire en République dominicaine » affirmant que la proposition faite par le petit-fils du dictateur Rafael Trujillo Molina, visant à contrôler l'immigration illégale, n'est pas à sa place « Il y a des gens qui soutiennent cela, car il y en a qui soutiennent le mur proposé par Donald Trump. »
Toutefois, les opposants de la construction d’un mur frontalier en République dominicaine estiment que de telles déclarations alimentent le racisme et la discrimination entre les deux peuples frères de l’île. Ils affirment que la situation entre Haïti et la République Dominicaine n'est pas une question de politique où de souveraineté, mais une question humanitaire...
Rappelons que ce projet de mur le long de la frontière revient épisodiquement ces dernières années, porté par des Partis nationalistes dominicains, chaque fois que des tensions migratoires surgissent ou que le nombre d’haïtiens en situation migratoire irrégulière en République Dominicaine augmentent.
L'HISTORIEN CLAUDE MOISE SE DIT ETONNE D’AVOIR APPRIS PAR VOIE DE PRESSE SA NOMINATION AU COMITE DES ETATS GENERAUX DE LA NATION.
Dans une lettre ouverte adressée au Président du Comité de pilotage des Etats généraux de la Nation Mgr Louis Kebreau, l'historien et écrivain Claude Moise exprime son étonnement de n'avoir pas été consulté avant d'être désigné membre du comité de pilotage.
Le Professeur dit n'avoir pas été formellement sollicité de joindre ce comité selon ses propres mots. Ajoutant qu'il ne sait pas à qui il mérite l'honneur d’être désigné membre de ce comité installé par le Président de la République Jovenel Moise le Mercredi 30 mars dernier au Palais national. Dans sa correspondance au Monseigneur Kebreau, Le Professeur a indiqué qu'il a été informé par voie de presse de sa désignation.
" Je note, tel que rapporté par les médias, que la création de cette instance résulte d'un long processus de consultation et de dialogue en vue de recueillir les avis des uns et des autres [...] Dans mon cas, il n'en a pas été ainsi" regrette l'historien. Claude Moise qui est membre du comité scientifique de la Chaire Louis Joseph Janvier sur le constitutionnalisme en Haiti à l'Université Quiskeya dit noter les propos rapportés par le journaliste soulignant que le Président Jovenel Moise estime que le Comité doit faire autre chose mais qu'il le faut surtout faire autrement.
Le Professeur a indiqué dans sa lettre ouverte au Président du Comité de pilotage des Etats généraux de la nation Mgr Louis Kebreau qu'il a été ''alerté'' par le projet auquel il a accordé un grand intérêt conformément à ses convictions et ses démarches citoyennes exprimées dans ses engagements et ses prises de position sur certaines grandes questions d’intérêt national durant ces trente dernières années.
Claude Moise qui a participé à plusieurs commissions présidentielles en 2004, 2005, et 2009 ne se montre pas trop enthousiaste à participer aux travaux de ce nouveau comité mis en place par le Président Jovenel Moise. Toutefois, il promet de suivre attentivement les activités du comité de pilotage tout en lui souhaitant une pleine réussite. Ce comité de Pilotage et d’organisation des Etats Généraux Sectoriels de la Nation est composé des personnalités choisies en fonction de leur engagement social, politique ou économique. Il est composé de plusieurs personnalités très connues notamment Madame Rosanne AUGUSTE, Rony DESROCHES, Jean Claude DESGRANGES et de trois(3) anciens Premier Ministre Jacques Edouard ALEXIS, Michèle Duvivier PIERRE-LOUIS, et Evans Paul.
Notons que Le Président Jovenel Moise a installé en août 2017 la Commission d'innovation et d’intégration socioprofessionnelle de la jeunesse; en Juillet 2017 la Commission sur la reforme de la santé dirigée par Dr Yolène Surena et en Juin 2017 la Commission nationale de modernisation du transport et du conseil des salaires. Pour le moment, il n'y a aucune communication officielle sur le fonctionnement de ces commissions mises en place par le chef de l'Etat.
UNE DELEGATION EUROPEENNE EN HAITI
Cette semaine, une délégation de la Mission de l’Adoption Internationale du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, autorité centrale en application de la Convention de La Haye de 1993 sur l’adoption, a rencontré Jean Wilfrid Bertrand, le Directeur Général des Archives Nationales. Cette rencontre a permis de mieux comprendre le fonctionnement de l’État Civil haïtien et de mesurer les efforts entrepris par les Archives Nationales, pour garantir la sécurité et la fiabilité de l’État Civil.
L’AMBASSADEUR DU JAPON EN VISITE A L’HOPITAL DE MIRAGOANE
Yoshiaki Hatta, l'Ambassadeur du Japon en Haïti, a effectué, il y a quelques jours, une visite officielle à l’hôpital Sainte-Thérèse de Miragoâne (Dept. des Nippes) et en a profité pour faire la remise officielle du « Projet d’Approvisionnement des équipements médicaux à l’Hôpital Sainte-Thérèse de Miragoâne » signé le 27 mars 2014.
Réalisé dans le cadre du Programme d’Aide sous forme de Dons aux Micro-Projets locaux contribuant à la Sécurité Humaine (APL), le projet a bénéficié d’un financement de plus de 121,000 dollars américain (121,785) en vue de rendre disponible et accessible pour un meilleur fonctionnement de l’Hôpital, des équipements tels que : lits médicalisés, lits pédiatriques, moniteurs cardiaques, tables d’opération, lampes scialytiques, appareils d’anesthésie et divers accessoires. Ce lot d’équipements mis à la disposition de l’hôpital depuis 2014, a permis de répondre dignement aux besoins en soins de santé de base de la communauté de Miragoâne.
L'Ambassade du Japon rappelle que ce projet, comme tant d'autres, témoigne de l’engagement du Japon à soutenir le renforcement du système des services de santé de base et exprime la solidarité du peuple japonais envers Haïti pour un renforcement de sa résilience et son processus de développement.
JACMEL; LANCEMENT DE LA SAISON DE L’ENVIRONNEMENT
En présence des autorités locales (Délégué, Maires, CASEC, ASEC) et acteurs de la Société Civile du Sud-Est, la Direction Départementale Environnement du Sud-Est a lancé officiellement à Jacmel, la saison de l'Environnement 2018 qui s’étendra du 1er mai au 5 juin 2018.
JACMEL; GARY VICTOR NOMME CITOYEN D’HONNEUR
Le 29 mars dernier au cours d’une cérémonie, le Maire de la ville de Jacmel Marky Kessa, devant une assemblée de personnalité, de gens d’affaires et de lettres, a nommé le célèbre écrivain, romancier, scénariste haïtien, Gary Victor citoyen d'honneur de la Ville de Jacmel et President d'honneur du Salon International du livre de Jacmel.
Gary Victor a remercié les instigateurs de cette soirée et en a profité pour réitérer son engagement à servir Jacmel. L'occasion pour Ancion Pierre Paul, PDG des Éditions Púlucia, de lancer le Prix Gary Victor 2018.
Une plaque d'honneur a également été remise à Gary Victor pour l'ensemble de son œuvre.
En savoir plus sur Gary Victor :
Né à Port-au-Prince, en exil permanent dans son tiers d’île comme il aime à le dire, Gary Victor, journaliste, dramaturge, écrivain, est l’auteur d’une œuvre littéraire importante qui explore sans concessions les mondes intérieurs les plus singuliers. Son regard aigu sur la société et ses conflits fait de lui un auteur à la fois incontournable et inclassable. Il a publié une quinzaine d’ouvrages dont « À l’angle des rues parallèles » (Prix du Livre insulaire, 2003), « Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin » (Prix RFO, 2004), « Banal Oubli » (2008), « Le Sang et la Mer » (Prix Casa de Las Americas, 2012), « L’escalier de mes désillusions » (2015) Prix Carbet des Lycéens et « Les temps de la cruauté » (Prix Littéraire FETKANN ! Maryse Conde 2017). (IciHaiti.com)
MORT DU LINGUISTE YVES DEJEAN.
Le linguiste Yves Déjean est décédé dans l’après-midi du 29 mars à Port-au-Prince, à l’âge de 90 ans.
L’éminent professeur allait avoir 91 ans le 16 mai prochain.
Détenteur d’un doctorat en linguistique à l’Université d’Indiana en 1977 et d’un master en Hébreu biblique, Déjean a étudié la théologie et la philosophie, avant d’être ordonné prêtre en 1952.
Il a enseigné dans les plus grandes Universités aux États-Unis et était également responsable du curriculum d’une série d’écoles américaines pendant plusieurs années.
De retour en Haïti en 1986, après la chute du régime des Duvalier, il a écrit plusieurs livres et de nombreux articles sur les questions de langue et d’éducation en Haïti.
Parmi ses productions, on retrouve des titres comme Yon lekol tèt anba nan yon peyi tèt anba (2006-2013) ; Comment écrire le créole d’Haiti (1977, 1980) ; Ann aprann otograf kreyol la (1986) ; Alfabetizasyon ak konsyans kritik : kesyon ak repons ; Alfabetizasyon san manti, mati san alfabetizasyon (1995) ; The native language as a medium of instruction : An issue revisited (1999).
LA COMMISSION INTERAMERICAINE DES DROITS DE L’HOMME EXTREMEMENT PREOCCUPEE DE LA DISPARITION DU JOURNALISTE VLADIMIR LEGAGNEUR
P-au-P., 29 mars 2017 [AlterPresse] Le Bureau du Rapporteur spécial pour la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (Cidh) exprime son extrême préoccupation face à la disparition du journaliste Vladjimir Legagneur depuis plus de 15 jours en Haïti, selon un communiqué transmis à AlterPresse.
Il exhorte les autorités haïtiennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour déterminer la situation et le lieu où se trouve le journaliste Vladjimir Legagneur, disparu depuis le 14 Mars, dans l’une des zones les plus dangereuses de la capitale haïtienne, précise le communiqué.
En plus de protéger les droits à la vie et à l’intégrité personnelle de Legagneur, l’État doit conduire une enquête approfondie sur les faits allégués qui ont conduit à la disparition.
En ce qui concerne la violence à l’encontre des journalistes, l’État a l’obligation de diligenter une enquête et de passer au peigne fin toutes les pistes logiques liées à l’exercice de l’activité journalistique, afin d’aboutir à des résultats, insiste le Bureau.
Le Rapporteur spécial pour la liberté d’expression est un bureau créé par la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) afin de stimuler la défense continentale du droit à la liberté de pensée et d’expression, compte tenu de son rôle fondamental dans la consolidation et le développement du système démocratique.
Sur le site officiel d’informations de visa de la mission des États-Unis en Haïti où sont insérées des informations à propos des demandes de visas d’immigrant et de non-immigrant pour les États-Unis et les exigences requises pour l’obtention de ces visas, sont satisfaites, Rezo Nòdwès a constaté que le taux de change consulaire affiché est de 75 Gourdes pour 1 dollar.
En fin de soirée du lundi, en dépit des $120 millions que le gouvernement affirme avoir injectés dans le système bancaire, pour freiner la dégringolade de la Gourde et la maintenir en-dessous de la barre de 70, pour les américains du Consulat, le taux de 75 gourdes pour UN Dollar demeure en vigueur.
DROITS HUMAINS
Des tirs contre les bureaux du Rnddh
P-au-P., 10 avril 2018 [AlterPresse] --- Des individus non identifiés ont ouvert le feu dans la nuit du 9 avril sur le local du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
L’opération s’est déroulée vers 2 :00 du matin, précise Pierre Espérance, directeur exécutif du Rnddh, dans une interview accordée à AlterPresse.
Cinq projectiles ont été retrouvés sur place et les assaillants ont laissé une enveloppe contenant deux projectiles et des menaces de mort, ajoute-t-il.
Le personnel présent a été sous le choc, a confié Espérance.
Cette action intervient moins d’une semaine après que le directeur exécutif du Rnddh ait annoncé à la presse avoir retrouvé dans la cour de l’institution des tracts menaçants.
« Les menaces et les tentatives d’intimidation ne parviendront pas à me bâillonner et me faire changer de position », déclare Pierre Espérance.
L’injustice sociale est intolérable en Haïti où la lutte en faveur de l’État de droit doit se poursuivre, martèle-t-il.
Tous les acteurs de la chaîne pénale ont été informés de la situation, indique le directeur exécutif du Rnddh, qui s’en remet à la police pour sa sécurité et celle du Rnddh.
Ce « civil » de 57 ans aura la lourde tâche de poursuivre la transformation économique de l'île esquissée par le président sortant, Raul Castro.
SOURCE AFP
Il est le nouvel homme fort de Cuba. Apparatchik modèle de 57 ans, Miguel Diaz-Canel Bermudez a gravi discrètement les échelons du pouvoir jusqu'à devenir jeudi 19 avril le successeur du président sortant Raul Castro. Né après la révolution, ce civil aux cheveux poivre et sel aura la lourde tâche de fédérer autour de sa personne, de consolider les acquis de la révolution et de poursuivre la transformation économique esquissée par Raul Castro. Depuis qu'il a été désigné numéro deux de l'exécutif en 2013, l'homme qu'on dit abordable, quoique peu souriant et au talent d'orateur relatif, a pris de plus en plus d'espace dans les médias d'État et représente fréquemment Raul Castro lors de missions à Cuba et à l'étranger.
« Il y a cinq ans nous avions déjà la certitude absolue que nous avions visé juste » en nommant M. Diaz-Canel comme numéro deux du régime, a déclaré jeudi le président sortant, jugeant qu'il était considéré comme « le meilleur » candidat à ses yeux et pour le parti unique. « Par ses vertus, son expérience et son dévouement, il remplira avec un succès absolu la tâche qui lui a été donnée », a promis Raul Castro. Dans les arcanes du pouvoir cubain, sa qualité de « civil » et son goût pour les jeans et les tablettes numériques détonnent. Il a su se donner une image moderne en se faisant l'avocat d'une ouverture accrue de l'île à internet et d'une presse plus critique.
Derrière cette représentation, il s'est appliqué à éviter toute polémique, n'accordant aucune d'interviews et ne s'exprimant que lors d'activités publiques ou dans l'anonymat de réunions à huis clos. Ses partisans assurent qu'il « sait écouter » et insistent sur sa simplicité. Il sait toutefois aussi se montrer inflexible, comme l'a illustré l'année dernière une vidéo que la dissidence a fait fuiter. Dans ce document, il prône devant des cadres du parti l'intransigeance contre les portails internet d'information indépendants, une poignée d'ambassades et bien sûr l'opposition, illégale à Cuba.
Parcours exemplaire
Professeur d'université au début de sa carrière, cet ingénieur en électronique est rapidement devenu un cadre du tout puissant Parti communiste cubain (PCC). En 1994, il est nommé premier secrétaire du PCC dans sa province, alors frappée comme le reste du pays par la crise causée par la coupure des subsides vitaux de Moscou. En 2003, alors en poste dans la province stratégique de Holguin (est), riche en matières premières, il fait son entrée parmi les quinze membres du bureau politique du parti, une fonction indispensable à tout aspirant au pouvoir. D'autres dirigeants de sa génération, tels que l'ex-vice-président Carlos Lage ou les anciens ministres Roberto Robaina et Felipe Perez Roque, ont eu des carrières plus fulgurantes jusqu'à faire figure de dauphins potentiels avant lui, mais l'imprudence les a conduits à la disgrâce.
« Nous avons tenté de préparer une dizaine de jeunes, dont la majorité est parvenue au Bureau politique (du PCC), mais nous n'avons pas pu parachever leur formation. (Diaz-Canel) fut l'unique survivant de ce groupe », a expliqué jeudi le président sortant. En mai 2009, Raul Castro, qui a hérité trois ans plus tôt du pouvoir de son frère Fidel malade, le convoque à La Havane pour lui confier le ministère de l'Éducation supérieure, puis en mars 2012 il accède à l'une des huit vice-présidences du Conseil des ministres. Ne manquait alors que sa présence au sein du Conseil d'État, où il entre spectaculairement en 2013, accédant directement au poste de premier vice-président, soit numéro deux de facto du régime, reléguant au rang de simple vice-président son prédécesseur, le vieux compagnon de route des Castro José Ramon Machado Ventura, 87 ans.
Une aura à forger
« C'est le plus jeune parmi les hauts dirigeants, il a de longues années d'expérience, il a été le dirigeant du parti dans deux provinces (...) et il a été intégré de manière cohérente dans la vie publique », vante le politologue cubain Esteban Morales. Mais à la présidence du Conseil, M. Diaz-Canel deviendra de fait chef des armées, et devra composer avec la vieille garde des commandants « historiques », dont plusieurs pourraient encore occuper de hautes fonctions au sein du PCC et du gouvernement. Une tâche qui s'annonce ardue pour un homme dont l'expérience militaire se résume à un service de trois ans dans une unité de missiles anti-aériens entre 1982 et 1985.
« Il existe à Cuba une tradition d'hommes forts à la tête de l'État », souligne l'expert cubain Arturo Lopez-Levy, professeur à l'Université du Texas Rio Grande Valley. Or « le profil de Miguel Diaz-Canel apparaît comme plus faible (...). Il n'a pas de pouvoir au-delà de celui qui lui a été donné », ajoute l'universitaire, soulignant aussi son silence sur les thèmes « décisifs pour le pays » tels que l'économie ou la diplomatie. Raul Castro pourra l'accompagner en gardant les fonctions de secrétaire général du parti unique, qu'il n'abandonnera à M. Diaz-Canel qu'en 2021. « Raul a l'expérience, le leadership, et la reconnaissance pour conseiller le gouvernement et donner une cohérence au travail politique du parti en fonction des changements à mener », note M. Morales. Père de deux fils issus d'un premier mariage, M. Diaz-Canel est remarié à Lis Cuesta, universitaire spécialiste de la culture cubaine.