Attaque au gaz au Cap-Haïtien: la 2ème ville du pays toujours sous le choc, confirmation de la mort de Jacques Dubois, le Premier minstre annonce une enquête sur les violences meurtrières, de nombreux autres secteurs réclament un procès sur la dilapidation des fonds Petrocaribe
Cap-Haïtien, 29 avril 2018- (AHP)- La ville du Cap-Haïtien est encore sous le choc ce dimanche 24 heures après les graves incidents qui ont fait 1 mort et plusieurs blessés samedi (28 avril) au Centre Culturel Café Trio où était organisée une conférence-débat sur le dossier Petro Caribe, à l’initiative des sénateurs Youri Latortue et Jacques Sauveur Jean.
L’ancien sénateur Kély Bastien est revenu ce dimanche sur une information qu’il avait postée samedi sur les réseaux sociaux, selon laquelle, Jacques Dubois, animateur d’une émission radio pour l’Orchestre Tropicana, serait en vie, alors que toutes les informations en provenance du Cap-Haïtien et de différentes sources confirmaient le décès de M. Dubois intoxiqué par des gaz lacrymogènes lancés dans la salle de conférence et piétiné par une foule de gens pris de panique.
Mais le post de l’ancien parlementaire était venu apporter une lueur d’espoir.
Il s’est révélé que Jacques Dubois est bien mort, au cours de l’attaque de Café Trio où se tenait cette conférence-débat avec projection de vidéos sur le scandale de dilapidation des fonds Petrocaribe.
Kély Bastien allait se raviser après avoir, a-t-il dit, parlé au Directeur de l’Hôpital Justinien du Cap-haïtien, en émettant ce commentaire: “en tout cas, le décès ou pas de Jacques Dubois, n’enlève rien au niveau de gravité et de lâcheté de cet acte criminel”.
Alors que des individus ont pu commettre un tel acte, en lançant des gaz lacrymogènes dans une salle bondée de gens, sur les réseaux sociaux la polémique bat son plein, les uns accusant les autres de responsabilité dans cette attaque, brandissant ce qu’ils considèrent comme des menaces qui auraient été proférées la veille, ou tentant de faire savoir qu’il s’agirait de violences importées, c’est-à-dire venues d’une autre ville.
Dans une note de presse datée du 28 avril, le premier ministre Jacques Guy Lafontant condamne, dit-il, avec véhémence “l‘incident grave survenu au Café Trio du Cap-Haïtien”.
Il a fait savoir que “le ministre de la justice et de la sécurité publique est instruit pour passer des instructions formelles et immédiates aux autorités judiciaires et policières, afin de diligenter toutes les enquêtes nécessaires, à l’effet de mettre la main sur les auteurs directs et les complices de cet acte odieux, pour qu’ils soient arrêtés, jugés et punis par la loi, à la hauteur de leurs forfaits”.
Mais pour beaucoup de secteurs et personnalités qui sont intervenus sur les réseaux sociaux, les violences du Cap-Haitien ont un rapport étroit avec Petrocaribe, puisque, c’est au moment de débattre de ce délicat dossier, que les hostilités auraient commencé.
Selon eux, le remède au scandale PetroCaribe est l’organisation d’un procès sérieux qui permette aux personnalités qui seraient épinglées à tort dans ce vaste scandale, de se laver définitivement, mais qui permette aussi de punir ceux qui ont effectivement baigné dans des détournements de fonds de l’ordre de 3.8 milliards de dollars.
Rien de cela ne sera possible avec le refus des autorités politiques accusées de vouloir empêcher la réalisation du procès Petro Caribe.
Une demi-douzaine d’organisations de droits humains dénoncent l’attaque meurtrière au gaz lacrymogène perpétrée samedi à Café Trio: elles exigent que toute la lumière soit faite sur cet acte criminel et que les personnes coupables soient jugées et condamnées avec la dernière rigueur
----------------------
Port-au-prince, 30 avril 2018- (AHP)- Une demi-douzaine d’organisations de droits humains ont dénoncé ce lundi dans un communiqué conjoint l’attaque criminelle perpétrée le samedi 28 mars 2018 contre des centaines de citoyennes et citoyens du Cap-haïtien.
Les organisations signataires de la note de presse, le Conseil Haïtien des Acteurs Non Étatiques (CONHANE), le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (CE-JILAP), le Centre d’Analyse et de Recherche en Droit de l’Homme (CARDH) et la
Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH) ont déclaré “condamner avec véhémence cette attaque cette attaque au gaz lacrymogène contre la population du Cap-Haïtien”.
Une attaque qui a conduit au décès de Jacques DUBOIS, aun animateur Radio et d’environ une dizaine de personnes qui en sont sorties blessées.
“Parmi elles, trois (3) ont perdu connaissance et cinq (5) autres sont aujourd’hui encore hospitalisées”, précisent les 6 organisations.
Elles rappellent que cette attaque a été perpétrée au Café Trio, au Cap Haïtien, au moment où les Sénateurs Youri LATORTUE et Jacques Sauveur JEAN présentaient, dans le cadre d’une conférence-débats, les rapports sénatoriaux relatifs à la dilapidation des fonds Pétro Caribe.
“Des individus mal intentionnés ont sciemment fermé les portes d’accès de la salle où se déroulait la conférence avant d’y lancer des bombes lacrymogènes”, soulignent encore les signataires de la note, faisant savoir qu’Il s’agit là d’un acte cynique, barbare dont l’intention évidente était de porter atteinte à la vie des participants, en les condamnant à une mort par asphyxie.
Les organisations estiment que la gravité de cet acte exige une enquête sérieuse et sereine devant aboutir à la traduction par devant les autorités de jugement, les criminels impliqués dans l’organisation et la perpétration de cette attaque, tout en présentant “leurs sincères sympathies à la famille de Jacques DUBOIS ainsi qu’aux autres victimes des événements du 28 avril 2018”.
Elles rappellent que les personnes qui participaient à la conférence du 28 avril 2018 n’ont commis de crime que d’avoir voulu exercer leur droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association, garanties par la Constitution haïtienne, en ses articles 28 et 31.
Enfin, les organisations signataires exigent que toute la lumière soit faite sur cet acte criminel et que les personnes coupables soient jugées et condamnées avec la dernière rigueur.
Pékin (AFP) - La République dominicaine a établi mardi des relations diplomatiques avec la Chine populaire, Pékin arrachant ainsi un allié à Taïwan, qui ne peut compter désormais que sur la reconnaissance de moins d'une vingtaine de pays à la surface du globe.
Le document établissant les relations diplomatiques a été signé solennellement à Pékin par les ministres des Affaires étrangères de la Chine et de l'Etat des Caraïbes, devant des drapeaux des deux pays.
L'accord "apportera d'énormes opportunités au développement de la République dominicaine", s'est félicité le ministre chinois, Wang Yi, évoquant "un nouvel élan des relations entre Chine et Amérique latine".
"Nous échangerons des ambassadeurs très prochainement", a ajouté son homologue dominicain Miguel Vargas, confirmant l'interruption immédiate de "contacts officiels" entre son pays et Taïwan.
"La République dominicaine reconnaît qu'il n'y a qu'une seule Chine et que Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois", a précisé à Saint-Domingue le gouvernement du président Danilo Medina.
Un "préalable" imposé par Pékin à tout Etat établissant des relations avec lui: la Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis la fin de la guerre civile en 1949.
L'île est gouvernée de façon autonome mais n'a jamais déclaré son indépendance; Pékin la considère comme l'une de ses provinces vouée à retourner dans son giron. La Chine interdit à ses partenaires toute relation officielle avec Taïwan et s'efforce de convaincre les alliés de Taipei de reconnaître le régime communiste.
Une bataille d'influence souvent qualifiée de "diplomatie du carnet de chèques".
- 'Diplomatie du dollar' -
Taipei, regrettant "profondément" la décision de Saint-Domingue, rompt ses relations avec lui ainsi que tous les programmes d'aide et de coopération, a réagi le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu.
Il a dénoncé "la diplomatie du dollar" de Pékin, accusée d'avoir sabordé 77 années d'alliance entre la République dominicaine et le gouvernement taïwanais, issu de ce qui était la République de Chine en 1941.
par Jess Macy Yu et Ben Blanchard
PEKIN (Reuters) - La République dominicaine a rompu mardi les liens diplomatiques avec Taïwan pour faire allégeance à la Chine, un nouveau coup dur pour l'île qui accuse la nation antillaise d'avoir accepté de fausses promesses d'aide de Pékin.
Taïwan, où les nationalistes se sont réfugiés en 1949 après leur défaite face aux communistes, est considérée par la Chine comme une province sécessionniste.
Avec le changement d'allégeance de la République dominicaine, le nombre de pays ayant des relations formelles avec Taïwan est ramené à 19, essentiellement des nations pauvres d'Amérique centrale et du Pacifique. Ce nombre avoisinait la trentaine au milieu des années 1990.
La Chine courtise assidûment depuis des années les pays reconnaissant Taïwan, afin de tenter de les faire rompre ces relations. Pékin a encore redoublé d'efforts en la matière depuis l'élection il y a deux ans de la présidente indépendantiste Tsai Ing-wen.
En juin dernier, le Panama, qui était alors l'un des plus anciens d'alliés de Taïpei, avait rompu ses liens avec Taïwan pour en établir avec la Chine.
Le bureau de la présidence de Taïwan a déclaré que le gouvernement ne céderait pas à la pression exercée par Pékin, ajoutant qu'il ferait tout pour protéger les intérêts de l'île.
Lors d'une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères taïwanais Joseph Wu s'en est à la fois pris à la République dominicaine, alliée de Taïwan depuis 77 ans, et à la Chine.
"Le président Danilo Medina de la République dominicaine a ignoré notre partenariat de long terme, les souhaits du peuple de la République dominicaine et les années d'aides au développement fournis par Taïwan pour accepter les fausses promesses d'aide et d'investissement de la Chine", a-t-il dit.
Taïwan "condamne fortement la décision inacceptable de la Chine d'avoir recours à une diplomatie du dollar pour faire changer d'avis les alliés diplomatiques de Taïwan", a ajouté Joseph Wu.
Son homologue chinois, Wang Yu, a salué la décision de la République dominicaine, estimant qu'elle était en parfait accord avec "les intérêts essentiels du pays et sa population".
"La Chine offre des montants énormes que Taïwan ne peut pas égaler", a-t-il fustigé, accusant le régime communiste de ne pas tenir ses promesses de développement une fois les relations établies.
La République dominicaine, qui compte 10 millions d'habitants et dont l'économie repose sur l'agriculture et le tourisme, a remercié mardi Taipei pour sa coopération au fil des ans.
Mais "l'histoire et la réalité socio-économique nous obligent à changer de cap", s'est justifié le gouvernement dominicain, défendant une décision "extraordinairement positive pour l'avenir du pays".
C'est un revers pour Taïwan, que seuls 19 Etats reconnaissent encore, parmi lesquels le Vatican, des nations du Pacifique et d'Amérique latine (Honduras, Guatemala, Nicaragua...), mais aussi d'Afrique (Burkina Faso).
Haïti, qui partage l'île d'Hispaniola avec la République dominicaine, reste fidèle à Taipei.
Après le Costa Rica en 2007, la Gambie en 2013 et Sao Tomé en 2016, le Panama avait été le dernier pays en date l'an dernier à changer de partenaire diplomatique en faveur de la Chine communiste.
- Bientôt le Vatican ? -
L'organe taïwanais des "affaires continentales" a appelé Pékin à "cesser ses actions provocatrices exerçant une pression politique et militaire extrême sur Taïwan".
La Chine a durci son attitude depuis l'arrivée au pouvoir en 2016 à Taipei de la présidente Tsai Ing-wen, dont le parti est connu pour ses positions traditionnellement pro-indépendance.
Avec la République dominicaine, "la Chine avertit Taïwan de ne pas franchir la ligne rouge d'une déclaration d'indépendance", après avoir déjà tenté de l'intimider en intensifiant ses manoeuvres militaires au large de l'île, estime Tang Shao-cheng, de l'Université taïwanaise Chengchi.
Pour Michael Cole, chercheur de l'Université britannique de Nottingham, "Taïwan doit concentrer son énergie sur des relations solides, diversifiées, constructives, avec ses partenaires non officiels".
"La République dominicaine rejoint une longue liste de petits Etats parasitaires qui profitaient des largesses taïwanaises et jettent les principes par la fenêtre pour empocher davantage auprès de la Chine. Taïwan n'a plus les moyens de ce jeu-là", insiste-t-il.
Le Vatican pourrait-il être le prochain Etat à virer de bord?
La perspective d'un rapprochement entre le Saint-Siège et le régime communiste s'est récemment renforcée avec l'avancée de négociations sur une procédure de nomination des évêques, prélude à un accord historique.
Une hypothèse balayée par Joseph Wu: les liens entre Taïwan et le Vatican "ne sont pas menacés dans l'immédiat", a-t-il martelé.
La République dominicaine a dit avoir pris sa décision après une longue période de consultations, passant en revue ses besoins et son potentiel, selon un communiqué publié sur le site de la présidence du pays.
"Nous sommes profondément reconnaissants de la coopération entretenue pendant des années (avec Taïwan)", a déclaré Flavio Dario Espinal, conseiller juridique de la présidence.
"Cependant, l'histoire et la réalité socio-économique nous contraignent aujourd'hui à changer de direction."
Le Vatican pourrait être le prochain Etat à tourner le dos à Taïwan et établir des liens avec la Chine, à la faveur d'un futur accord-cadre entre le Saint-Siège et Pékin sur la nomination d'évêques.
Haïti/quartiers chauds de Port-au-Prince : Les bandits ne lâchent pas prise
P-au-P, 1er mai 2018 [AlterPresse] --- Une personne aurait été tuée par balle à Martissant, consécutivement à des affrontements entre gangs rivaux de Gran Ravin et de Ti Bois, le 1er mai.
La victime supposée habiterait le corridor TiChou et serait un houngan connu sous le nom d’Alfred, selon des informations rapportées à AlterRadio.
Le présumé houngan était en pleine conversation téléphonique lorsqu’il aurait reçu une balle à la tête, a précisé un riverain.
C´est l’enterrement d’un chef de gang nommé Zòrèy, tué la semaine dernière, qui aurait déclenché les hostilités entre les deux gangs. Contactée par AlterRadio et AlterPresse, la Police n´a toutefois pas confirmé cette information.
Un employé civil de la Police nationale d’Haïti (Pnh) a été tué par balles, dans l’après-midi du dimanche 8 avril 2018, au Bicentenaire (Boulevard Harry Truman).
Suite à la mort de cet employé, une situation de tension a régné au Bicentenaire et à Portail Léogâne (centre-ville de la capitale Port-au-Prince) où des tirs d’armes entre gangs rivaux ont été entendus durant la journée.
Depuis quelques semaines, le dossier des gangs armés qui font la loi dans les quartiers populaires a refait surface, après la disparition, à Gran Ravin (périphérie sud-est de la capitale), du photojournaliste Vladjimir Legagneur, le mercredi 14 mars 2018.
La population attend toujours les résultats de l’analyse du test d’Adn (Acide désoxyribo nucléique) des ossements frais et parties de corps humains récupérés à Gran Ravin par la police scientifique, en vue de déterminer s’ils correspondent ou non à la construction corporelle du photographe-journaliste.
Le photojournaliste de 30 ans s’est rendu à Grand Ravine pour réaliser un reportage sur les conditions de vie dans ce quartier. Depuis lors, il n’est jamais revenu à son domicile.
¨La Police nationale d´Haïti entend prendre toutes les dispositions pour désarmer les bandits et les mettre hors d’Etat de nuire¨, a affirmé la Police à moult reprises.
La Pnh et la justice travaillent pour faire régner la paix dans le pays, a pour sa part martelé le secrétaire d´Etat à la sécurité publique, Ronsard Saint Cyr, le 11 avril 2018, dans un contexte (à l´époque) de regain d´insécurité dans des quartiers populaires du secteur sud de Port-au-Prince.
Le Premier ministre Jack Guy Lafontant a, le 23 avril 2018, imputé aux juges corrompus la recrudescence de l´insécurité, notamment dans l´aire métropolitaine de Port-au-Prince.
¨Des criminels notoires appréhendés ont été remis en liberté¨, a déploré le chef du gouvernement, qui préside également le Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn), tout affirmant que le gouvernement n´entend pas tolérer cette situation. [gp vs apr 01/04/2018 20 :40]