Jean-Max Bellerive est devenu officiellement tard mardi soir le nouveau chef de gouvernement haïtien après avoir franchi l’ultime étape du processus de ratification à la Chambre des Députés qui a approuvé sa déclaration de politique générale par 70 voix pour, deux contre et deux abstentions. Rappelons que lundi soir, le Sénat avait ratifié l’énoncé de politique générale du 15e locataire de la Villa d’Accueil (siège de la Primature) La séance à la chambre des députés s’est terminée un peu avant 10 heures du soir et aura duré huit heures de temps. Diplômé en Sciences politiques et en relations internationales, Mr. Bellerive, 51 ans, est un proche du président Préval.
Ce nouveau gouvernement est le troisième à diriger Haïti sous la présidence Préval. Des élections législatives doivent être organisées début 2010 et la présidentielle à la fin de la même année.
Mercreddi 11 Novembe, le Président René Préval recevait au Palais National le nouveau cabinet ministériel entourant le Premier Ministre Jean-Max Bellerive, qui, la veille avait reçu l’approbation de sa déclaration de politique générale à la Chambre des députés.
A la séance d’installation au Palais National, une présence très remarquée a été celle du Premier Ministre sortant, Madame Michèle Duvivier Pierre Louis Première ministre Michèle Pierre-Louis, destituée le 28 octobre par un vote de censure de la majorité des sénateurs proches du chef de l'Etat. Le gouvernement a été formellement investi par le président René Préval.
"Je remercie Michèle qui avait accepté de diriger le gouvernement après les quatres cyclones qui avaient frappé le pays. Elle y avait mis tout son coeur", a dit le président Préval. Il a d'autre part exhorté les nouveaux ministres à se mettre rapidement à la tâche.
Onze ministres de l'ancien gouvernement ont été reconduits et sept sont nouveaux.
La cérémonie au Palais national sera suivie d’installations de chacun des nouveaux ministres à leurs ministères respectifs.
De nombreuses personnes sont sous le choc suite au brutal assassinat dans la matinée du 11 novembre de Jean Bernard Faubert. L’attaque armée a été menée non loin du terminal de la Dinasa (entreprise de distribution de produits pétroliers) à Thor (Carrefour). Jean Bernard Faubert, employé cadre de la Dinasa, était au volant de son véhicule quand il a été attaqué par des individus circulant à moto. Selon des témoins, les motards lui auraient fait signe de s’arrêter. Il ralentit son véhicule et reçoit plusieurs balles tirées à bout portant à travers la vitre de son véhicule. Jean Bernard Faubert a alors perdu le contrôle du véhicule qui s'est écrasé contre un mur à côté de la chaussée. Les assaillants, visage découvert, sont ensuite repartis en toute quiétude. Transporté d’urgence à l’hôpital, Jean Bernard Faubert a succombé à ses blessures avant même d’être admis en salle d’opération. Parents et proches qui s’étaient rendus à l’hôpital ont condamné cet assassinat. Ils ont décrit la victime comme un employé exemplaire, un père de famille modèle. Il s’agit de la quatrième attaque meurtrière enregistrée cette semaine à Port-au-Prince. Seulement le 10 novembre, un homme a été atteint de plusieurs balles à Thomassin 32 alors qu’il rentrait chez lui, un autre attaqué à Cité Soleil. De plus, vers 9 heures du soir, un homme d’affaires a été enlevé à Morne Hercule (quartier de Pétion Ville) par des individus lourdement armés circulant à bord d’un véhicule portant une plaque d’immatriculation Service de l’Etat. Les réseaux criminels semblent annoncer les couleurs au nouveau président du CSPN (Conseil Supérieur de la Police Nationale). La police a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de l’assassinat de Jean Bernard Faubert. (alerthaiti.ht)
Cela fait 45 ans qu’a eu lieu l’exécution de ces deux jeunes cadres par le gouvernement de François Duvalier. Leur crime: avoir tenté de renverser le régime sanguinaire de papap doc en participant avec d’autres camarades à une invasion armée du territoire. Arrêté, enfermé en prison, un tribunal militaire devait les condamner à mort. L’exécution a eu lieu contre le mur extérieur du cimetière de Port-au-Prince, en presence d’une foule de curieux. Un peu plus ard, écrit le quotidian le Nouvelliste en date du 12 novembre 1964, “ une foule considerable se rendit devant le Palais national où le Présdient duvalier apparaissant à l’un des balcons princiaux esquissa un salut à son adresse. La foule acclama longuement le Chef de l ‘Etat et demeura longtemps devant le Palais. Quelques minutes après des milliciens en nombre imposant offrirent dans la Cour du Palais une grande parade en l’honneur du Chef de l’Etat. Louis Drouin et Marcel Numa vivaient depuis plusieurs années à l’étranger. Drouin âgé de 31 ans était ingénieur, tandis que Numa peu avant son départ d’Haïti prêtait ses services comme inspecteur à la Régie du Tabac et des Allumettes.
Michèle Pierre-Louis dans son dernier discours en tant que Premier ministre a été plutôt brève mais elle a beaucoup dit. Elle ne rappelle pas les circonstances de son entrée en fonction, ni celles de son départ . Ce n’est pas nécessaire souligne t-elle. Cependant elle rappelle à tous ceux qui veulent se donner la peine de bien regarder que la situation est bien meilleure aujourd’hui que celle qui prévalait, il y a quatorze mois. Ensuite elle mentionne les chocs internes et externes dont elle ressent aujourd’hui encore les effets, sans toutefois les énumérer ! Elle parle de cette citoyenneté qui se cherche. Constamment contrariée et qui n’arrive pas encore à trouver son ancrage dans un vivre-ensemble qui serait porteur de mieux être. Elle qualifie le Palais National d’espace politique. « Je pars, Je m’en vais vers d’autres chemins, d’autres horizons, emportant avec moi les leçons apprises de l’exercice du pouvoir en Haïti ». Au cours d’une brève cérémonie d’installation de son successeur à la Primature, elle mentionne encore une fois son souhait qu’ait lieu cet audit croisé sur la gestion des cent quatre vingt dix sept millions de dollars déboursés après le passage des ouragans meurtriers qui ont frappé le pays peu de temps après son entrée en fonction. Et Michèle Pierre Louis choisit de terminer son intervention avec les mots du poète : « … La grandeur surgit telle une résistance à la douleur, à la pauvreté, à la faiblesse, à la passion, à mille obstacles… »