La route de Malpasse a été bloquée durant des heures dans la matinée du 14 août 2017. Les véhicules assurant le trajet du point frontalier Malpasse/Jimani ne pouvaient pas circuler. Les commerçantes et commerçants ne pouvaient pas non plus franchir ce tronçon de route suite à un incident opposant un chauffeur de taxi moto et des agents de douane de Malpasse.
Fenel Zetrenne, le chauffeur de moto, transportait des marchandises non autorisées. Pour échapper au contrôle de douane, il a contourné la voie principale. Des agents douaniers qui voulaient le rattraper, l’ont heurté avec leur véhicule. Il s’est blessé au pied.
Mécontents, des sympathisants ont lancé des pierres en direction des locaux de la douane. Le véhicule du directeur de l’institution, Frantz Multidor a été endommagé, a observé un animateur du GARR à Ganthier, Eddy Antoine.
A la mi-journée, la situation allait revenir à la normale et les activités commerciales ont repris.
Le GARR invite les autorités haïtiennes à promouvoir un espace de dialogue avec les communautés frontalières pour éviter les troubles incessants qui paralysent les activités commerciales et empêchent la libre circulation des usagers et usagères.
A son débarquement à l’aéroport de Miami, le dominicain descendu de sa cachette, s’est rendu au terminal comme tout autre passager. Il a soumis un faux passeport jamaïcain comme document d’identification, au point que l’inspecteur des services de migration qui s’en est rendu compte, a alerté les autorités qui ont vite procédé à son arrestation.Selon les détails obtenus par Rezo Nòdwès, Santos a été arrêté à l’aéroport de Miami, une dizaine de minutes après avoir sorti du train d’atterrissage de l’avion, le vol 1026 de la AA qui venait de SantoDomingo.
Les nouvelles ont précisé qu’il a été mis aux arrêts par les autorités fédérales américaines lors d’une opération conjointe impliquant des agents du FBI (Federal Bureau of Investigation) et ceux des services de l’Immigration et des douanes (ICE), pour, selon les motifs évoqués, avoir atteint irrégulièrement le terminal réservé aux passagers.
« Après presqu’ une heure de vol dans le compartiment du train d’atterrissage entre les roues avant de l’avion, j’avais très froid et tout mon corps tremblait » a raconté Santos aux agents du FBI qui le questionnait à Miami. « Mais Dieu m’a aidé à tout surmonter et je peux arriver ici sain et sauf« , a-t-il déclaré en substance aux autorités qui l’a passé au peigne fin pour être sûr qu’il n’était pas porteur d’explosifs. Des chiens spéciaux assistaient les policiers dans leurs fouilles du passager clandestin.
Selon des sources concordantes, les autorités continuent leurs enquêtes pour savoir si le jeune passager clandestin a reçu une quelconque collaboration de la part du personnel de l’aéroport Las Americas ou d’un organisme d’assistance pour arriver à pénétrer la zone d’accès restreint du terminal où était garé l’avion de la AA.
En dernière minute, nous avons appris que le jeune homme est retourné à Santo Domingo, après avoir subi un interrogatoire qui a duré plus de trois heures à Miami. Il a été expulsé vers son pays par le vol 1511 de la AA, cette fois-ci bien assis, sans payer le « One way ticket » vers Santo Domingo.
La corruption en Haïti est « pire que sous la dictature de Duvalier »
PUBLIÉ LE LUNDI 14 AOÛT 2017 À 18 H 20
« Il n’y a plus d’argent, les appétits se sont ouverts et il y a une absence de chef, estime le sociologue Auguste D’Meza. C’est pire qu’à l’époque de Duvalier. »
Le pays a connu un sombre épisode de son histoire de 1971 à 1986, sous le règne de l’ancien président Jean-Claude Duvalier, qui a détourné près de 100 millions de dollars sous le couvert d'oeuvres sociales. Sa dictature est marquée par une atteinte aux droits de la personne, ses opposants politiques étant à l’époque torturés, voire assassinés.
Mais aujourd'hui, la corruption est monnaie courante, au point où les Haïtiens ne cherchent même plus à la combattre, selon M. D'Meza. Les citoyens ont baissé les bras et ont abandonné l'espoir de tout changement politique, déplore-t-il.
Des entrepreneurs aux ONG
Source de bien des maux au pays, la corruption prend souvent la forme de la surfacturation, surtout dans le domaine de la construction. Le gouvernement peut ainsi suspendre les appels d’offres en décrétant l’état d’urgence à son bon vouloir.
Les catastrophes naturelles qui ont frappé le pays au cours des dernières années - ouragans, inondations, tremblements de terre - ont permis au gouvernement haïtien d’avoir recours à ce stratagème plus d’une fois.
Le processus s’en trouve court-circuité, explique Marie-Yolène Gilles, qui a fondé le Réseau national de défense des droits humains en Haïti. Mme Gilles a toutefois quitté l’organisation après que son directeur général eut lui-même été accusé de corruption.
« [En Haïti], il y a une très mauvaise gestion. On l’a vu avec [le séisme] du 12 janvier 2010 et avec l’ouragan Matthews », observe-t-elle.
Marie-Yolènes Gilles est loin d’être la seule à dénoncer la mauvaise gestion des fonds, qui n’est pas uniquement le propre des entrepreneurs. Des ONG étrangères ont aussi contribué à la corruption au pays, comme l’a démontré en 2015 une enquête des médias américains NPR et Propublica.
La Croix-Rouge américaine aurait ainsi dépensé moins du dixième des 500 millions de dollars en dons récoltés pour venir en aide aux Haïtiens après le séisme de 2010.
« Haïti est un pays corrompu. On n’a pas besoin de le cacher », soutient Véus Davidson, un jeune Haïtien qui compte quitter le pays dès qu'il obtient un visa étranger, faute de trouver un emploi.
Avec les informations de Philippe Leblanc.
Les demandeurs d'asile seraient-ils vraiment en danger s'ils retournaient en Haïti?
PUBLIÉ LE LUNDI 14 AOÛT 2017 À 4 H 28
Bon nombre de demandeurs d'asile d'origine haïtienne qui arrivent à Montréal affirment qu'ils ont peur de retourner dans leur pays et qu'ils craignent pour leur vie. Pourtant, la sécurité s'est améliorée en Haïti.
Un texte de Philippe Leblanc, envoyé spécial à Haïti
Dans son jardin tranquille de Delmas, près de Port-au-Prince, d'où il dirige la firme de sécurité Alerte Haïti, Réginald Delva note le chemin parcouru par son pays pour enrayer la vague d'enlèvements qui l'a secoué dans les années 2000. Il s'est toujours intéressé aux questions de sécurité et a été secrétaire d'État à la Sécurité publique ainsi que ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Michel Martelly.
« La situation sécuritaire qu'on a connue dans les années 2000 n'est pas ce qu'elle est aujourd'hui, affirme-t-il. Nous n'avons pas une situation d'attaques indiscriminées comme on a vu en 2004 qui étaient menées en pleine rue, en plein jour, parfois sous le regard éteint de parents et d'amis prêts à courir pour sauver leur peau. »
La vague d'enlèvements aurait incité un certain nombre d'Haïtiens à quitter le pays à cette époque et motivé le retrait d'investisseurs étrangers.
« Je crois que cette question de kidnappings a fait peur à plusieurs investisseurs de ce pays puisqu'on demandait de grandes rançons variant entre 500 000 $ et 2 000 000 $ », affirme le président du Sénat haïtien, Youri Latortue.
Mais la situation s'est améliorée peu à peu depuis l'arrivée des soldats de la MINUSTAH, la mission de l'ONU en Haïti, en 2004.
Des demandeurs d'asile fiables?
La semaine dernière, l'institut américain de sondages Gallup dévoilait son classement annuel de la sécurité dans le monde et Haïti faisait meilleure figure que la République dominicaine et l'Argentine.
Réginald Delva affirme que certains demandeurs d'asile d'origine haïtienne arrivés au Canada ont raison d'avoir peur pour leur sécurité. Certains ont pu être des dénonciateurs de criminels dangereux dans un pays où la protection des témoins n'existe pas. D'autres ont pu être menacés pour des raisons politiques.
Mais il recommande la prudence. Selon lui, des demandeurs d'asile invoquent des questions de sécurité pour profiter de l'accueil canadien.
« Je peux comprendre l'opportunité qui est offerte aux gens qui veulent entrer au Canada, mais je ne serais pas tenté de dire qu'ils sont en train de fuir une situation sécuritaire intolérable », ajoute-t-il.
La mission onusienne en Haïti doit se terminer à la mi-octobre. Déjà, le retrait des soldats a commencé et alimente certaines craintes d'un retour au banditisme.
Réginald Delva appelle à la mise en place d'une armée nationale, mais ajoute que la police nationale est mieux formée et mieux outillée qu'à l'arrivée de l'ONU. « Quand même, ça va être un test pour la police nationale, après 13 ans, de voir si on peut prendre en main la situation sécuritaire. »
Les chauffeurs de taxis-motos ne doivent plus circuler sans casque
Dans une note publiée le 11 août dernier, le Bureau du Secrétaire d’Etat à la Sécurité Publique (BSESP) rappelle aux chauffeurs de taxis-motos l’obligation qui leur est faite de porter leur casque et exige du coup, un passager au maximum par moto, conformément à l’article 184 du décret du 26 mai 2006 portant sur l’immatriculation et la circulation des véhicules.
Ainsi, à partir de ce lundi 14 août 2017 tout contrevenant à cette mesure sera passible de sanctions. Cependant, cette mesure, si elle n’est pas nouvelle, risque de provoquer l'ire chez les concernés.
A titre de rappel, suite à l'annonce d'un train de mesures adoptées par le Bureau du Secrétaire d'Etat à la Sécurité Publique visant à endiguer le banditisme à moto, les autorités communales de la région métropolitaine de Port-au-Prince avaient réclamé 1750 gourdes aux chauffeurs pour leur enregistrement en échange des équipements (gilet, casque, etc.) exigés par le BSESP. Mécontents, des dizaines de chauffeurs avaient gagné les rues de la capitale pour protester contre le coût de l'enregistrement et des équipements.
En réponse au désaccord existant entre les Mairies et les chauffeurs de motos, le Bureau du Secrétaire d’Etat à la Sécurité Publique a rappelé « la nécessité de régulariser le fonctionnement des taxis-motos » et informe qu’il va « poursuivre les rencontres avec les acteurs concernés en vue d’éclaircir les zones d’ombre et aboutir le plus rapidement possible à une reprise concertée des autres mesures. »
Rappelons que des initiatives relatives à l'identification des chauffeurs de taxis-motos ont déjà été entreprises dans la capitale haïtienne, mais elles n'ont jamais abouti aux résultats escomptés