AFP Trois ans après l'apparition du choléra en Haïti, des avocats de victimes ont porté plainte mercredi à New York contre l'ONU, affirmant que l'organisation internationale en était responsable et devait verser des compensations qui pourraient atteindre des millions de dollars. Cette plainte en nom collectif, déposée devant le tribunal fédéral de Manhattan par cinq Haïtiens, entend représenter les plus de 670.000 personnes qui ont souffert de cette épidémie introduite par des Casques bleus népalais en octobre 2010, a expliqué lors d'une conférence de presse l'avocat Ira Kurzban, rappelant que plus de 8.300 personnes en étaient mortes. "C'est la pire épidémie de choléra au monde", a-t-il insisté, en soulignant qu'avant son apparition en octobre 2010, Haïti n'avait connu aucun cas de choléra en plus de 100 ans. En dépit d'une douzaines d'études sur le sujet, dont une des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), l'ONU "n'a jamais reconnu sa responsabilité", a regretté lors de cette conférence de presse l'avocate de l'Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (IJDH), Beatrice Lindstrom, estimant que le recours à la justice était la seule solution. La plainte rappelle que 1.075 Casques bleus népalais étaient arrivés entre le 9 et le 16 octobre 2010 en Haïti, dans le cadre d'une rotation de six mois de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah). Ces soldats népalais avaient été entraînés dans les environs de la vallée de Katmandou, où sévissait une violente épidémie de choléra. Les eaux usées et le mauvais état des installations sanitaires en Haïti --victime neuf mois plus tôt d'un grave tremblement de terre-- , ont rapidement propagé la maladie via la rivière de la ville de Mirebelais dans le centre du pays, avec un premier mort le 14 octobre 2010 et 135 durant le premier mois. La plainte, qui vise l'ONU, mais aussi son secrétaire général Ban Ki-Moon, la mission de stabilisation de l'ONU en Haiti (Minustah) et Edmond Mulet, son ancien secrétaire général adjoint, accuse l'ONU de "comportement négligent, dangereux, et tortueux". Elle ne précise pas de montant d'indemnités qui, selon Mme Lindstrom, devra être décidé par un jury populaire. Mais lors de discussions précédentes avec l'ONU, l'IJDH, basée à Boston, avait avancé des chiffres de 100.000 dollars pour chaque mort, et 50.000 dollars pour chaque personne infectée, a reconnu mercredi l'avocate. "Eliminer le choléra en Haïti prendra dix ans et coûtera 2,2 milliards de dollars", a-t-elle également déclaré à l'AFP. L'ONU, selon elle, a alloué au problème seulement 1% de ce montant. Les plaignants s'attendent à ce que l'ONU plaide l'immunité. En février dernier, c'est sur cette base que l'organisation avait d'ailleurs répondu à une précédente demande de l'IJDH datant de novembre 2011. Cette demande n'est "pas recevable au titre de la section 29 de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations unies" de 1946, avait indiqué le porte-parole de l'organisation, Martin Nesirky. Pas de commentaire à l'ONU Mercredi, l'ONU a précisé qu'elle restait sur cette position et s'est refusée à commenter le dépôt de la plainte. Mais un porte-parole a souligné que l'ONU "s'efforce de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider la population de Haïti à surmonter l'épidémie de choléra". "Nous pensons que nous allons gagner", a affirmé de son côté Ira Kurzban. "Ce sont des circonstances uniques, pour lesquelles l'ONU ne peut pas se cacher derrière le bouclier de l'immunité", a-t-il ajouté, précisant qu'ils iraient en appel si le tribunal décidait de ne pas se saisir de la plainte. Selon Mme Lindstrom, les faits sont établis, et la question est "de savoir comment l'ONU décidera d'y répondre. Nous espérons qu'elle décidera de reconnaître sa responsablité, et nous espérons que le tribunal (...) jugera la plainte recevable", a-t-elle déclaré à l'AFP. New York est la ville où se trouve le siège de l'ONU. Selon la plainte, des cas de choléra ont été détectés depuis aux Etats-Unis, en Républicaine dominicaine et à Cuba.
P-au-P, 9 oct. 2013 [AlterPresse] --- Dans une déclaration le 9 octobre 2013, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) craint l’impact catastrophique que peut avoir sur les enfants la décision de la Cour constitutionnelle de dénationaliser des milliers de Dominicains. « Sans nationalité, les enfants peuvent se voir refuser l’accès à des programmes de protection sociale de base, ils ne peuvent pas obtenir de certificat de formation ou de diplôme d’études, ni de carte d’identité ou de passeport », réagit l’Unicef. L’organisme craint que ces enfants ne soient encore plus facilement victimes d’exploitation et de sévices. Pour l’Unicef, la décision de la Cour constitutionnelle est tout bonnement illégale au regard des conventions et traités internationaux auxquels la République Dominicaine est partie, dont la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant de 2001. « A cause des dispositions contenues dans la nouvelle décision, ces enfants risquent d’être expulsés, en violation des principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, en particulier les articles 12 et 15 », souligne encore l’organisme onusien de protection de l’enfance. Se disant prête à aider l’Etat dominicain, l’Unicef lui recommande de mettre en place des procédures garantissant le droit de chaque enfant à une nationalité. Le 25 septembre 2013, la Cour constitutionnelle dominicaine a rendu public un arrêt ordonnant à la junte électorale dominicaine de supprimer des listes électorales des Dominicains et Dominicaines nés de parents étrangers sur le sol dominicain après 1929. Une grande majorité est d’origine haïtienne. Depuis lundi 7 octobre, le président dominicain Danilo Medina a entamé un processus de consultation auprès de plusieurs organisations et prévoit de discuter avec d’autres institutions de l’Etat. En Haïti deux sit-in de dénonciation ont déjà eu lieu devant les locaux de l’ambassade dominicaine à Port-au-Prince et le gouvernement haïtien a rappelé pour consultation son ambassadeur à Santo Domingo, Franck Cinéas.
CAP-HAITIEN: Les murs du Lycée National Philippe Guerrier badigeonnés de matières fécales! Lycée National Philippe Guerrier Les abords et les murs du Lycée National Philippe Guerrier du Cap-Haitien ont été retrouvés badigeonnés de matières fécales, le mercredi 09 Octobre 2013. Des monticules de pneus utilisés pour ériger des barricades durant la nuit y ont aussi été remarqués. Mis a courant de cette situation, le nouveau directeur du Lycée a fait appel au service des Pompiers et à la Police locale pour un nettoyage des lieux. Selon Me Ronald Jules, grâce à la diligence des sapeurs pompiers, les abords du lycée ont été nettoyés à grand renfort d’eau. Cependant, il était 11 heures, que l’deur persistait. Le mouvement n’a pas été revendiqué officiellement, mais Me Ronald Jules et Justin Météllus, le DDN de l’Éducation du Nord pointent du doigt le Censeur Charles Louis et le surveillant general Débelmar Théophile. D’après les explications du DDN de l’Éducation du Nord, Me Météllus, ce mouvement serait une façon pour le Censeur Louis de manifester sa frustration de n’avoir été promu à la tête du lycée, un poste qu’il convoitait depuis la mise en disponibilité de l’ancien directeur Michelin Saintilus. L’intéressé aurait entrepris de multiples démarches qui, malheureusement pour lui n’ont pas abouti. Alors badigeonner les murs du Lycée de matières fécales est une façon comme une autre de manifester son mécontntement. Cela semble être une vilaine habitude des capois. On a encore en mémoire le badigeonnage des murs de la cathérale du Cap Haïtien…
Le Gouvernement Martelly/Lamothe ne serait pas engagé dans la constitution d’une nouvelle Armée, mais plutôt dans celle d’une « Force de défense civile », selon le Ministre de la Défense Les 41 jeunes formés en Equateur et actuellement en stage à la base militaires équatorienne à Petite-Rivière de l’Artibonite ne constituent pas l’embryon d’une nouvelle Armée, mais plutôt les premiers éléments d’une Force de défense civile, selon des déclarations faites mercredi à ce sujet au micro de Kiskeya par le Ministre de la Défense, Jean Rodolphe Joazile. Cette Force de défense civile devra assurer la surveillance des frontières et la sécurité de la population, notamment au moment des catastrophes, ajoute-t-il. Les 41 jeunes sont d’ores et déjà considérés comme des employés du Ministère de la Défense, a déclaré M. Joazile sans préciser de quelle provision légale dispose son Ministère pour se doter d’une quelconque force publique. Un plan de 3 ans pour la mise en place de cette Force de défense civile a été conçu, informe le titulaire de la Défense, estimant que le pays ne dispose pour le moment pas des moyens de constituer une Armée avec toutes les composantes de celle-ci. Pour le moment, les 41 jeunes techniciens accompagnent le contingent militaire équatorien dans la construction de routes et d’écoles à Petite-Rivière de l’Artibonite, indique Joazile. De nombreux pays amis d’Haïti sont déjà prêts à apporter leur contribution à la constitution de la Force de défense civile. Le Ministre de la Défense cite le cas du Brésil qui serait prêt à signer un accord avec Haïti pour la formation de 500 jeunes devant faire partie de la Force de défense civile. Le Ministre s’est enfin félicité d’avoir pu verser des indemnités aux militaires démobilisés, dans le cadre de l’engagement pris envers eux par l’Etat depuis le gouvernement de transition Alexandre/Latortue
AHP - La République Dominicaine a été une nouvelle fois sur le banc des accusés lors des sessions de travail de la XVIIIème période extraordinaire de la Cour Interaméricaine des droits de l’homme. Cette session s’est tenue dans la capitale Mexicaine les 8 et 9 octobre. Les audiences ont abordé le dossier des rapatriements massifs et discriminatoires de citoyens haïtiens et dominicains noirs de 1994 à 2000. La cour a écouté les témoignages des victimes, de leurs représentants ainsi que des officiels et experts de l’État dominicain. Parmi ces derniers, des promoteurs de l’ anti-haïtianisme en République Dominicaine. « Ce qui pourrait paraitre contradictoire aux intérêts de la République Dominicaine, par devant une cour internationale doit être considéré comme un choix délibéré, un signal de tolérance de l’ anti-haïtianisme d’État qui devrait nous préoccuper » a affirmé Edwin Paraison, directeur exécutif de la Fondation Zile. Manuel Nuñez Asencio, un intellectuel , professeur à l’ académie diplomatique logée à la chancellerie dominicaine, mène depuis des années une campagne de dénigrement contre Haïti et la communauté haïtienne à partir d’ espaces officiels. Asencio est persuadé de l’existence d’un plan de fusion des deux pays mis au point par un secteur de la communauté internationale et se réalisant petit à petit par une invasion pacifique du territoire dominicain par les haïtiens venant y chercher du travail. Récemment, Nuñez Asencio était a la tète d’ une marche publique contre la présence haïtienne à Bavaro, une communauté touristique située à l' Est de la République Domincaine. De façon insolite, cette manifestation a été appuyée par le Directeur de l’ immigration, Jose Ricardo Taveras, secrétaire général du parti Force Nationale Progressiste (FNP) – alliée du parti au pouvoir, le PLD ou Parti de la Libération Dominicaine - dont le discours repose sur l’ anti-haïtianisme. Roman Santo, secrétaire d’ organisation de la FNP, sous directeur de l’ immigration, lors des audiences a affirmé qu’ il est « absurde » de penser à des pratiques racistes et discriminatoires par l’ État dominicain quand les Haïtiens ont accès à la santé, à l’ éducation et même aux tribunaux. De même, a-t-il rejeté que la RD procède à des rapatriements massifs et contraires aux droits humains comme le dénoncent fréquemment les ONG branchées sur ce dossier installées dans la zone frontalière. Néanmoins, Bridget Wooding, de l’ ONG Obmica lors de la présentation par devant la cour, a précisé que pour seulement les 13 mois de l’ administration Medina, plus de 47.000 haïtiens ont été rapatriés, parmi eux un nombre important de dominicains noirs expulsés de leur propre territoire à cause de la couleur de leur peau.