La Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH), co-présidée par l'ancien président américain Bill Clinton et le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive, est chargée de gérer l'aide internationale. "Jusqu'à présent, la Commission n'a pas été à la hauteur de son mandat", a jugé cette semaine Oxfam, l'accusant de "manquer d'énergie". Elle se réunit de façon espacée, approuvant de nouveaux projets. Mais ne donne aucun renseignement sur les projets déjà approuvés, ce qui fait que le public n'est pas maintenu au courant. Un an après le séisme aucun projet, exception faite du Marché en Fer entièrement financé et exécuté par la DIGICEL ne peut être inauguré. Fait révélateur: ce n'est que cette semaine que la CIRH, dont le mandat expire fin octobre, a proposé de créer un bureau consacré à la lutte contre la corruption.
- Des violences ont éclaté en Haïti en décembre à la suite de la publication des premiers résultats des élections présidentielle et législatives du 28 novembre. La divulgation des résultats définitifs est reportée à une date inconnue et nul ne sait quand le deuxième tour, initialement prévu le 16 janvier, pourra avoir lieu.
- L'installation des sans-abri dans des camps sûrs et propres est reportée de manière indéfinie du fait que les terrains disponibles autour de la capitale Port-au-Prince sont détenus par de riches propriétaires. Une élite, dominée par une poignée de familles, contrôle la plupart des secteurs économiques du pays ainsi que son système politique.
- Malgré un taux de mortalité infantile élevé, la population haïtienne augmente de près de 2% chaque année. Quatre Haïtiens sur dix ont moins de 14 ans et la plupart des 10 millions d'habitants du pays vivent avec moins d'un dollar par jour.
Les observateurs internationaux de l'OEA (Organisation des Etats américains) recommandent l'exclusion de Jude Célestin, candidat gouvernemental, du second tour à venir de la présidentielle contestée. Dans son projet de rapport qu'elle doit présenter lundi au président René Préval, l'OEA fait état de preuves d'irrégularités dans le déroulement des opérations électorales. Elle recommande donc que le candidat arrivé troisième, Michel Martelly, se retrouve au second tour contre l'ancienne Première dame Mirlande Manigat. L'Associated Press a obtenu copie de ce rapport, qui n'a pas encore été rendu public. Un responsable étranger proche des activités de la mission de l'OEA a confirmé ces conclusions, lui aussi sous le couvert de l'anonymat. La Commission électorale haïtienne devra décider de la réponse à apporter à ces recommandations. Le second tour, qui était prévu pour dimanche, n'aura quoi qu'il en soit pas lieu jusqu'à au moins le mois prochain. Les résultats du premier tour contesté, le 28 novembre, donnaient Mme Manigat en tête, devant le candidat gouvernemental Jude Célestin, semblant exclure de la course le chanteur populaire Michel Martelly. Le candidat soutenu par le président Préval semblait ne devancer son rival que d'un très faible nombre de voix. Ces résultats ont été vivement contestés par les partisans des trois protagonistes, qui tous ont parlé de fraudes et d'erreurs