Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, à l'issue d'une journée et demie de débats, a demandé à la communauté internationale de continuer à soutenir le gouvernement et le peuple haïtiens après le séisme du 12 janvier, dans une résolution adoptée jeudi par consensus. Le Conseil des droits de l'homme, réuni en session extraordinaire à Genève à la demande de 37 de ses 47 Etats membres, a "réaffirmé la souveraineté d'Haïti et son intégrité territoriale, et souligné le rôle central du gouvernement haïtien pour l'établissement des priorités nationales". La résolution adoptée par le Conseil s'inquiète par ailleurs de la situation de particulière vulnérabilité des enfants, des femmes, des personnes déplacées, des personnes âgées, handicapées ou blessées. A l'ouverture des débats mercredi, la Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme avait exprimé ses "craintes que des prisonniers évadés des prisons d'Haïti, dont des gangsters endurcis, puissent se procurer des armes et s'engagent dans des activités criminelles violentes". "La situation actuelle en Haïti est un environnement favorable pour les trafiquants, ceux qui fournissent des adoptions illégales, ou d'autres qui veulent profiter de la situation (...) pour faire sortir des enfants d'Haïti", avait en outre averti le directeur adjoint du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) Dermot Carty.
Les dons promis ou déjà récoltés pour venir en aide aux sinistrés du séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier, faisant au moins 170.000 morts, totalisaient jeudi 2,02 milliards de dollars, selon un décompte des Nations unies
L'ancien président américain Bill Clinton a appelé les chefs d'entreprise rassemblés à Davos à investir avec confiance en Haïti, en accompagnant la reconstruction de sa partie détruite et en "accélérant" le développement des 70% du pays qui n'ont pas été touchés. S'exprimant devant le Forum économique mondial (WEF), M. Clinton, devenu l'envoyé spécial de l'ONU pour Haïti après le séisme dévastateur qui a causé la mort de 170.000 personnes, a appelé les patrons à s'associer à "un partenariat global". Il leur a conseillé concrètement de "s'inscrire" à un bureau spécialement mis en place dans le cadre du Forum. "Inscrivez-vous et faites-le nous savoir, je vous promets que nos services apporteront un suivi", a-t-il dit. L'investissement en Haïti doit être vu comme "une occasion de faire des affaires" plus que comme une forme d'assistance, a-t-il dit, faisant l'éloge du dynamisme et des efforts des Haïtiens, qui avaient laissé espérer avant le séisme une évolution économique enfin positive, dans un cadre démocratique. Il a appelé les patrons à s'engager à "moderniser ce pays et à l'aider à compter sur ses propres forces". Une tâche qui se fera "sous leadership haïtien", a-t-il assuré. Les Haïtiens "souhaitent se voir reconnaître le pouvoir de diriger leur propre cours à l'avenir", a-t-il insisté, en rappelant que Haïti a longtemps vu ses atouts méprisés ou exploités au cours de son histoire tragique. "Il existe une opportunité pour imaginer l'avenir du peuple haïtien", "il ne s'agit pas de reconstruire comme avant", un travail de "réorganisation" est à mener, a-t-il plaidé.
Un système radar ultrasophistiqué permettra, grâce à des survols des territoires haïtien et dominicain, de capter des signaux annonciateurs d’éventuelles secousses telluriques
L’Agence spatiale américaine effectuera des vols de contrôle sismique au-dessus d’Haïti et de la République Dominicaine afin de pouvoir détecter des signaux d’alerte relatifs à d’éventuels futurs séismes, selon un communiqué rendu public mercredi à Cap Canaveral, plus de 15 jours après le dévastateur tremblement de terre ayant anéanti une bonne partie d’Haïti. La NASA utilisera un système de surveillance radar très sophistiqué dénommé UAVSAR, un véhicule aérien non habité avec une ouverture radar de synthèse. Les survols permettront d’observer des changements enregistrés dans les failles géologiques qui traversent les deux pays de l’île d’Haïti. Haïti et la République Dominicaine sont situées à la frontière des plaques tectoniques CaraïbesAmérique du Nord, une zone à hauts risques sismiques. D’une violence inouïe, la catastrophe du 12 janvier a fait au moins 175.000 morts, sans compter les disparus, environ 200.000 blessés et amputés, plus d’1 million de sinistrés ainsi que des pertes économiques et matérielles incalculables. Selon les prévisions de l’institut américain de géophysique, jusqu’au 21 février, de fortes répliques -après plus d’une cinquantaine de moyenne importance déjà enregistrées- pourraient toucher Port-au-Prince et d’autres villes dont la plupart des bâtiments sont fragilisés et exposés à des risques d’effondrement.
Les obsèques de 14 religieuses de la congrégation des filles de Marie, au Bel-Air (centre de Port-au-Prince), et d’une postulante auront lieu samedi devant la cathédrale de la capitale en ruine depuis le passage dévastateur du séisme, a appris jeudi Radio Kiskeya de sources religieuses.
Ces funérailles coïncideront avec celles de l’archevêque Joseph Serge Miot.
Outre les filles de Marie, d’autres congrégations de l’église catholique comme les salésiennes, les oblats, les monfortains et les spiritins ont été durement frappées avec un bilan humain et matériel extrêmement élevé