Des vies humaines menacées par la faim.
Une situation toute particulière est arrivée à Dame-Marie, plus précisément à Baliverne 3ième section communale, ce dimanche 9 avril 2017 aux environs de 13hres. D’après Anose GÉRÔME, une femme de 44ans, mère d’Ednaïka BEAUVOIR, une fille de 10 ans, de Woodly PIERRE, un garçonet de 3ans et tante d’Anky ANTOINE, un garçon de 7 ans, ces enfants ont au cours de la journée consommé du manioc amer. La maman participait à la messe des Rameaux et les enfants restaient à la maison sous la garde d’un plus âgé que Madame Gérôme a gardé de donner son nom. Ce dernier constatant les enfants entrain de pleurer à cause de la faim, a été au jardin pour récolter le manioc et le faire bouillir pour leur donner à manger.
Malheureusement ne sachant pas que le manioc amer ne doit pas être consommé sous la forme brute sans subir une certaine transformation pour laisser dégager le cyanure un poison que contient la racine, les enfants ont consommé le manioc et du coup ils ont commencé à avoir des épisodes de vomissement, des dépositions diarrhéiques, des douleurs de type colique d’intensité sévère.
Après environ 4hres de temps restés sans l’aide médicale, parce qu’à Baliverne il n’existe aucun centre de santé, ils ont été transportés à l’hôpital communautaire de Dame-Marie pour recevoir les soins que leur cas nécessite. Ils sont, pour le moment, sous observation médicale. L’hôpital, tant soit peu, leur a administré du sérum pour récupération et autres médicaments. Toutefois, selon le médecin rencontré sur place, l’hôpital se trouve limité dans ses interventions. Il ne peut leur fournir tous les médicaments nécessaires pour deux raisons : un manque de stock et en deuxième lieu, les parents ne disposent de moyens financiers pour répondre aux obligations.
Dans la même veine, toujours dans la conversation avec les médecins, ils nous ont déclaré qu’en dépit des efforts déployés, après le passage de Matthew dans le secteur santé, la situation hygiéniquo-diététique se détériore de jour en jour. Elle se traduit par une forte incidence de cas de perlèche (dyòl bòkyè) due à une carence en vitamines.
Voilà, une fois de plus, une situation qui nous interpelle et qui nous ordonne à agir vite et promptement pour sauver les vies au niveau de la Grande-Anse. Selon certaines personnes présentes à l’hôpital d’autres cas similaires peuvent, dans un avenir très proche, se répéter si rien n’est fait.
Mezanmi an nou pran tout dispozisyon pou popilasyon Grandans lan pa tonbe nan famine jeneralize epi pou nou pa ap konte kadav tankou blenblen.
Une fois de plus, agissons vite et agissons bien !
Marcel Poinsard Mondésir
Dame-Marie, 9 avril 2017
Lyonel Trouillot élu Président de l' Association des écrivains de la Caraïbe
Le 5e congrès des écrivains de la Caraïbe s’est conclu par le renouvellement des membres du bureau et du Conseil d’administration de l’Association des écrivains de la Caraïbe (AEC). Un premier vote pour élire les membres du conseil d’administration pour deux ans, puis un second pour designer les membres du bureau.
L’écrivain trinidadien Earl Lovelace, Président sortant a proposé pour lui succéder, l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot, premier Vice-président de 2015 à 2017, dont la candidature a été acceptée à l’unanimité.
À l’issue de son élection, Lyonel Trouillot a déclaré « Nous allons continuer à travailler ensemble pour se faire connaître dans la Caraïbe et pour que nos modestes travaux d’écrivains puissent contribuer à poser la question de l’avenir des populations de la Caraïbe [...] Pour nous rappeler à tous, écrivains, que nous n’écrivons pas dans le vide mais dans un monde réel dans lequel il y a des souffrances réelles, et la façon dont Earl Lovelace pense la Caraïbe a fait naître la nécessité d’en parler au sein de notre association. C’est la ligne que nous devons continuer à suivre ».
Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité, une résolution dans laquelle il décide de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) jusqu'au 15 octobre 2017 et de la remplacer ensuite par une autre mission de maintien de la Paix, plus réduite, la Mission des Nations Unies pour l'appui à la Justice en Haïti (Minujusth)
Dans cette résolution, les quinze membres du Conseil ont décidé que la composante militaire de la Minustah « se retirera progressivement d'Haïti au cours de cette période finale de six mois, le retrait devant être terminé intégralement le 15 octobre 2017 ».
Ils ont aussi décidé de créer une nouvelle Mission de maintien de la Paix en Haïti, la Minujusth, qui comptera jusqu'à sept unités de police constituées (soit 980 personnes) et 295 policiers hors unités constituées, pour une période initiale de 6 mois allant du 16 octobre 2017 au 15 avril 2018.
Ils ont décidé également que la Minujusth sera chargée d'aider le Gouvernement haïtien à renforcer les institutions de l'État de Droit en Haïti ; d'appuyer et de développer encore la Police Nationale d'Haïti, et de suivre la situation en matière de Droits de l'homme, d'en rendre compte et de l'analyser.
Les membres du Conseil ont décidé en outre que la Minujusth sera dirigée par un Représentant spécial du Secrétaire général, qui jouera également un rôle de bons offices et de sensibilisation politique aux fins de la bonne exécution du mandat.
La Minujusth conservera sept des 11 unités de police constituées actuelles de la Minustah, déployées dans cinq départements régionaux afin de préserver les progrès accomplis ces dernières années dans le domaine de la sécurité grâce à l'appui opérationnel fourni à la police nationale et le nombre d'unités de police constituées sera réduit en fonction du renforcement progressif de la police nationale sur une période de deux ans.
Dans sa résolution, le Conseil a décidé que l'action de la Minujusth en matière d'État de Droit, notamment, selon le cas, la lutte contre la violence au sein de la collectivité ou les projets à effet rapide, s'inscrira dans une stratégie de transfert progressif et continu des activités aux acteurs du développement.