La Rédaction - 4 mai 2025 - PORT-AU-PRINCE.— A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, une vague de messages de soutien et surtout d’appréciation pour le journaliste haïtien et son courage dans l’adversité.
D’abord la présidence, dans une note publique a réaffirmé son attachement à la liberté de la presse, pilier essentiel de la démocratie. «Le Conseil Présidentiel de Transition souhaite une belle célébration à toutes les professionnelles et à tous les professionnels de la presse à Haïti», peut-on lire dans cette courte publication à l’occasion du 3 mai 2025.
Parallèlement l’ancien Président Jocelerme Privert n’est pas resté indifférent à cette journée. Son message de circonstance se lit: «Je nourris une pensée spéciale pour les travailleurs.ses de la presse. Ces vigiles de la démocratie qui exercent dans des conditions difficiles et délétères leur sacerdoce se dédiant à informer, former et éduquer la population», tel est le message de l’ex-président provisoire de la république.
Regrettant les menaces constantes, tant des autorités que du côté des groupes armés, auxquelles fait face la presse, Privert exhorte les journalistes à la prudence, à la sérénité et au professionnalisme pour une société plus juste et égalitaire.
Dans la foulée, d’autres institutions ou personnalités publiques se sont solidarisées avec la presse haïtienne. C’est le cas de l’ambassade de France qui rend hommage aux travailleurs de la presse haïtienne. “ Leur travail est essentiel pour assurer la liberté d’informer et d’être informé. Ils méritent notre soutien et notre reconnaissance” estime l’ambassade de France qui dit condamner toute forme de violence et de menace contre les professionnels de la presse en Haïti, appelant les autorités en place à prendre toutes les dispositions nécessaires à garantir la liberté de la presse et à protéger les journalistes.
L’ancien premier ministre Evans Paul, l’ancien secrétaire d’État à la communication Eddy Jackson Alexis et de nombreux journalistes seniors ont envoyé des messages de sympathie et d’exhortation aux travailleurs de la presse, les appelant à défendre leur liberté d’expression par la consolidation des règles d’éthique et de déontologie du métier.
Jean Mapou
mai 3, 2025 brèves VBI - À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, l’Union européenne a réaffirmé son engagement envers les journalistes haïtiens, soulignant leur rôle crucial dans le maintien de la démocratie. Dans un communiqué publié vendredi, la Délégation de l’UE en Haïti a salué le travail essentiel de la presse dans la promotion de la transparence et de l’État de droit.
Petion-Ville, 3 mai 2025–
Face aux défis croissants auxquels sont confrontés les journalistes haïtiens, notamment l’insécurité et les menaces, l’UE a annoncé le lancement d’un programme de formation au fact-checking. Ce programme vise à renforcer les compétences des professionnels des médias haïtiens dans la lutte contre la désinformation et à promouvoir un journalisme d’investigation rigoureux.
« Soutenir la presse, c’est défendre la démocratie, la liberté d’expression et la dignité humaine », a déclaré Stefano Gatto, ambassadeur de l’Union européenne en Haïti.
L’UE a également rendu hommage aux journalistes victimes de violences ou disparus dans l’exercice de leur métier, saluant leur engagement pour la vérité et l’éthique, malgré les risques.
Par cette initiative, l’Union européenne réaffirme que la liberté de la presse reste une priorité dans son action, en Haïti comme ailleurs dans le monde.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI )
mai 3, 2025 brèves VBI - À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le samedi 3 mai, Bendjy Tilias, secrétaire d’État à la Communication, a réaffirmé le soutien indéfectible du gouvernement haïtien aux journalistes, dans une déclaration vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Port-au-Prince, le 3 mai 2025.Dans un contexte marqué par l’insécurité galopante et les attaques répétées contre les professionnels de l’information, M. Tilias a exprimé l’engagement ferme des autorités à protéger et à accompagner les acteurs du secteur médiatique.
« Jamais dans notre histoire récente, la mission du journaliste n’a été aussi menacée, aussi cruciale, aussi héroïque », a-t-il déclaré.
Il a évoqué les événements tragiques de décembre 2024, où plusieurs journalistes ont été violemment pris pour cibles par des gangs armés, soulignant la réponse rapide du gouvernement, qui avait assuré soins et accompagnement aux blessés.
Plusieurs médias, parmi lesquels Télépluriel, Radio Télévision Caraïbes, Radio Majik9, Le Nouvelliste et Radio Panik FM à Mirebalais, ont dû suspendre leurs activités ou abandonner leurs locaux sous la pression des groupes armés.
« Un journaliste attaqué, c’est toute la démocratie qui est en danger », a insisté Bendjy Tilias, saluant le courage des journalistes, photographes et techniciens qui continuent, malgré les risques, à informer la population.
Il a conclu en affirmant : « Sans une presse libre, la démocratie vacille et le progrès est compromis », tout en réitérant la volonté du gouvernement de lutter contre l’insécurité et de garantir un environnement sûr à l’exercice du journalisme.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
WASHINGTON, dimanche 4 mai 2025 – RHINEWS-Dans une interview exclusive accordée à RHINEWS, l’ex-ambassadeur d’Haïti à Washington, Bocchit Edmond, a salué la décision du Département d’État américain de désigner officiellement les groupes armés haïtiens « Gran Grif » et « Viv Ansanm » comme organisations terroristes. Selon lui, cette mesure constitue « un tournant » dans la coopération entre Haïti et les États-Unis et représente une occasion stratégique pour l’État haïtien de réaffirmer son autorité.
« C’est un tournant que l’État haïtien doit saisir comme une opportunité pour restructurer sa stratégie de lutte contre les groupes armés qui terrorisent la population. Cette désignation n’est pas seulement symbolique, elle a des implications légales concrètes », a déclaré M. Edmond.
Interrogé sur les implications directes pour les États-Unis, l’ancien ambassadeur a précisé que cette mesure « permet désormais aux agences américaines d’intervenir dans le cadre d’une législation antiterroriste d’une manière beaucoup plus robuste ». Elle pourrait, selon lui, faciliter l’interception de fonds, l’ouverture d’enquêtes internationales et même l’extradition de certains individus liés à ces groupes.
Mais c’est surtout sur les conséquences pour Haïti que Bocchit Edmond a voulu insister. « Cette désignation n’aura d’effets durables que si l’État haïtien met en place une cellule nationale de coordination de la lutte contre le terrorisme, avec des moyens légaux, technologiques et humains pour collecter du renseignement et attaquer les réseaux de financement de ces groupes », a-t-il affirmé.
Il a souligné la nécessité de renforcer la coopération entre institutions nationales et internationales, tout en appelant à une réforme du cadre légal haïtien. « Nous devons adapter notre droit aux nouveaux types de menaces. Il faut aussi intégrer les communautés locales dans la stratégie de sécurité », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les risques d’une telle désignation, M. Edmond reconnaît qu’il existe « un danger de représailles, de radicalisation accrue ou d’abus dans l’application des mesures antiterroristes », mais affirme qu’il est possible de les prévenir. « Une communication stratégique, la transparence et le contrôle parlementaire des actions menées sont essentiels pour éviter les dérives », a-t-il suggéré.
À la question de savoir si Haïti est en mesure d’agir rapidement, il répond : « Nous n’avons pas le luxe du temps. Il faut agir maintenant, établir des mécanismes de coordination entre la police, la justice, la diplomatie et les services de renseignement, en lien avec les partenaires internationaux. »
Pour conclure, l’ancien ambassadeur appelle à une rupture avec l’inaction des dernières années. « Ce moment exige un sursaut national, une rupture avec les connivences et une volonté politique de redonner confiance à la population. Sans cela, même les décisions internationales les plus fortes resteront lettre morte. »
mai 3, 2025 brèves VBI La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, traverse une zone de turbulence. Le manque de financement menace sérieusement sa pérennité, alors que les États-Unis tardent à débloquer les fonds promis et que les discussions au Conseil de sécurité de l’ONU restent sans issue concrète. À ce jour, seulement 21 millions de dollars ont été versés sur les 110 millions annoncés, selon le Miami Herald.
Ce déficit budgétaire compromet directement l’efficacité de la mission, dont les effectifs n’ont jamais atteint le seuil initialement prévu de 2 500 soldats. Un désengagement progressif se dessine également du côté de certains pays contributeurs, qui semblent revoir à la baisse leur engagement dans ce projet international.
Cette situation alimente l’inquiétude au sein de la population haïtienne, mais aussi chez les autorités locales. La Police nationale d’Haïti (PNH), en grande difficulté face à l’escalade de la violence, comptait sur la MMAS comme un appui stratégique dans la lutte contre les gangs armés et le terrorisme local.
Face à ces incertitudes, une question épineuse se pose : le Conseil présidentiel de transition (CPT) peut-il envisager de faire appel à une entreprise de sécurité privée pour combler le vide sécuritaire ? Interrogé sur le sujet, le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Métellus, a récemment déclaré que toutes les options doivent être envisagées lorsque la paix et la stabilité sont en jeu, dans l’optique d’une relance durable du pays.
Vant Bèf Info (VBI )