10 mai 2025 International VBI - Le président de l’Association des industries de la République dominicaine (AIRD), Julio Brache, plaide en faveur de la régularisation des migrants haïtiens arguant que leurs expulsions ont un impact négatif sur plusieurs secteurs productifs.
Santo Domingo, le 10 mai 2025. Julio Brache plaide en faveur de l’utilisation de données biométriques, d’empreintes digitales et de photographies, en vue de délivrer des permis de travail aux migrants haïtiens. Ces derniers, dit-il, pourront traverser légalement la frontière pour venir travailler en territoire dominicain pour ensuite rentrer chez eux.
Il plaide en faveur de la régularisation de la main-d’œuvre. « Au lieu des déportations massives menées par le gouvernement, il serait mieux et plus pratique de régulariser les migrants sans papiers liés au secteur du travail », préconise Brache.
Selon lui, les secteurs de la construction, de l’agroalimentaire, pour cueillir les fruits et légumes dans les champs ont été très affectés dans certaines régions du pays.
L’AIRD regroupe plus de 200 industries, appartenant à 23 sous-secteurs, qui sont directement liés au développement économique de la République dominicaine qui évoluent notamment dans l’alimentation, les boissons, les plastiques, les textiles, les mines, l’énergie, le ciment et la construction.
Selon la Direction générale des migrations (DGM) entre 2016 et avril 2025, plus d’un million de migrants haïtiens dits en situation irrégulière ont été expulsés du pays. Et rien que cette année, pas moins de 114 884 ressortissants haïtiens ont été refoulés à la frontière.
Depuis le mois d’octobre 2024, le président dominicain a ordonné l’expulsion de 10 000 haïtiens par semaine.
Dodeley Orélus
Vant Bèf Info (VBI)
MIAMI, samedi 10 mai 2025 (RHINEWS)– Ce 10 mai marque le 75e anniversaire du renversement du président haïtien Léon Dumarsais Estimé, figure emblématique d’un progressisme nationaliste dont l’héritage suscite encore admiration, nostalgie et débat au sein de la société haïtienne.
Élu le 16 août 1946 dans un contexte de renouveau post-occupation, Estimé dirigea Haïti pendant près de quatre ans, jusqu’à sa démission forcée le 10 mai 1950, sous la pression d’une junte militaire dirigée par le général Paul Eugène Magloire. Accusé par ses adversaires de vouloir modifier la Constitution pour prolonger son mandat, il est contraint de quitter le pouvoir avant la fin de celui-ci, dans un climat de fortes tensions politiques.
Aujourd’hui âgée de 92 ans, sa fille Raymonde Estimé revient avec émotion sur cet épisode décisif : « Le président était accusé de vouloir se maintenir au pouvoir, tel était du moins l’argument avancé par ses détracteurs », confie-t-elle. Pour elle, la chute de son père a représenté une immense perte nationale, dont les effets se font encore sentir dans le sous-développement structurel du pays.
Parmi les réalisations majeures de son mandat figurent l’Exposition internationale de 1949, organisée à l’occasion du bicentenaire de Port-au-Prince, qui permit à Haïti de rayonner sur la scène régionale ; le lancement de la centrale hydroélectrique de Péligre, élément central d’un vaste plan d’électrification ; la création de l’Organisme de Développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA), destiné à moderniser l’agriculture ; et une réforme éducative ambitieuse visant à démocratiser l’accès à l’instruction à travers la construction d’écoles publiques.
L’ancien ministre de l’Éducation nationale et historien Pierre Josué Agénor Cadet voit dans cette chute un tournant manqué. « Malheureusement, les forces d’argent, les forces réactionnaires et l’oligarchie corrompue ont entravé le changement. C’est une constante dans l’histoire d’Haïti : aucun chef d’État progressiste ne peut réaliser sa vision face à ces forces », estime-t-il.
Né le 21 avril 1900 à Verrettes, dans une famille modeste, Dumarsais Estimé perd ses parents très jeune et est recueilli par son oncle Estilus Estimé, notable engagé dans la vie politique locale. Élève brillant, il poursuit ses études au Lycée Pétion avant de devenir professeur, écrivain et, rapidement, acteur politique. Il gravit les échelons du pouvoir dans les années 1930 et 1940, devenant député, président de la Chambre des députés, puis ministre de l’Éducation nationale sous la présidence de Sténio Vincent.
Son élection à la tête de l’État en 1946, soutenue par les forces progressistes et les masses populaires, marque un moment de rupture. Dans une société encore dominée par l’élite mulâtre, il devient le premier président noir élu depuis la fin de l’occupation américaine, incarnant un espoir de justice sociale et de transformation nationale. Son action est marquée par une politique résolument modernisatrice : travaux d’infrastructure, relance diplomatique, investissements massifs dans l’éducation et l’agriculture.
L’exposition internationale de 1949, conçue comme une vitrine du progrès haïtien, devait renforcer l’intégration régionale et attirer les investisseurs étrangers. Le barrage de Péligre, destiné à alimenter en énergie l’ensemble du territoire, symbolisait cette volonté de développement endogène. L’ODVA, quant à lui, ambitionnait de révolutionner les pratiques agricoles haïtiennes par l’irrigation, la mécanisation et la formation.
Mais cette vision s’est heurtée aux résistances de l’élite traditionnelle et aux craintes des puissances étrangères, peu enclines à tolérer une politique jugée trop autonome. Accusé en 1950 de vouloir modifier la Constitution pour briguer un second mandat, Estimé est évincé par un coup de force militaire orchestré par Magloire. Ce renversement met brutalement fin à une expérience politique rare dans l’histoire politique haïtienne.
Exilé aux États-Unis, il tente en vain de continuer son engagement depuis l’étranger. Mais sa santé décline rapidement. Il meurt à New York le 20 juillet 1953, à seulement 53 ans, dans des circonstances jamais totalement élucidées, que sa fille attribue à un possible empoisonnement.
Son parcours reste une source d’inspiration pour de nombreux Haïtiens qui aspirent à un leadership patriotique, inclusif et tourné vers le développement. Malgré les tentatives d’effacement opérées par les régimes qui lui ont succédé, la mémoire de Dumarsais Estimé resurgit aujourd’hui comme un repère essentiel dans les débats contemporains sur le renouveau démocratique, la justice sociale et la souveraineté nationale.
10 mai 2025 Santé VBI - À l’occasion de la Journée Internationale des Infirmières (JII), célébrée chaque 12 mai, la Direction des Soins Infirmiers (DSI) du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) honore le rôle crucial des infirmières dans le système de santé haïtien.
Port-au-Prince, le 10 mai 2025. En prélude à cette célébration, la DSI a organisé, le mercredi 7 mai 2025, un atelier de réflexion autour du thème mondial : « Nos infirmières, notre avenir : Prendre soin des infirmières renforce les économies ».
Cette rencontre a réuni des directrices de soins issus de divers hôpitaux de Port-au-Prince, des doyennes de facultés de sciences infirmières, ainsi que de jeunes infirmières et étudiantes finissantes. Les coordonnatrices départementales, connectées en ligne, ont également contribué aux échanges en partageant leurs réalités et perspectives.
Dans les départements, notamment dans le Nord, le Nord-Est et la Grand’Anse, les directions sanitaires se sont pleinement engagées à faire de cette semaine un moment fort de mobilisation et de valorisation du personnel infirmier.
Au niveau central, la DSI organise du 12 au 16 mai une série d’activités autour du thème : « La DSI à vos portes », mettant un accent particulier sur la prévention, l’un des trois piliers du plan d’action du Ministre de la Santé Publique et de la Population, Dr. Bertrand Sinal. Le programme est le suivant : Lundi 12 mai : Commémoration officielle de la Journée Internationale des Infirmières 2025; Mardi 13 mai : Campagne de sensibilisation et de dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein; Mercredi 14 mai : Sensibilisation et dépistage du cancer de la prostate, consultations ophtalmologiques; Jeudi 15 mai : Foire santé avec la participation d’agences pharmaceutiques, dépistages de l’hypertension artérielle (HTA) et du diabète, contrôle de l’indice de masse corporelle (IMC), consultations dermatologiques; Vendredi 16 mai : Suivi et évaluation des activités menées pendant la semaine.
À travers cette initiative, la DSI appelle la population à s’engager activement dans les différentes activités, afin de célébrer celles et ceux qui sont en première ligne du système de santé et promouvoir ensemble une culture de prévention et de mieux-être communautaire.
Martino Cadet
Vant Bèf Info (VBI)
10 mai 2025 Sécurité VBI - Un présumé membre du gang armé « Bakòp Bosal », identifié sous le nom de Davidson, a été tué le samedi 10 mai 2025 à Miragoâne lors d’une opération menée par le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance, Me Jean Ernest Muscadin.
Miragoâne, 10 mai 2025 – Selon les autorités judiciaires, Davidson se cachait depuis environ quatre mois dans une maison de la localité. Le propriétaire des lieux a été arrêté pour complicité présumée et placé en garde à vue en attendant son audition par la justice.
Cette opération s’inscrit dans la continuité d’une série d’interventions lancées par le commissaire Muscadin pour démanteler le gang « Bakòp Bosal », actif dans le Grand Sud. En janvier dernier, une opération similaire à Ducis avait permis de neutraliser trois membres influents du groupe : Jean Gardy Estève, alias « Boudou », Milord Fénélon, alias « Pa nan Rans », et Cazimir Joseph, alias « Juge de Paix ». Ils étaient accusés de viols, d’assassinats et de vols à main armée dans les zones de Ducis, Chantal et Camp-Perrin.
Connu pour sa ligne dure face à l’insécurité, Me Muscadin n’a jamais caché sa volonté de faire de sa juridiction un « cimetière pour les bandits ». Une approche controversée, mais qui, selon plusieurs résidents, aurait contribué à réduire sensiblement le taux de criminalité dans certaines zones du département.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
10 mai 2025 Société VBI - Pour son tout premier ouvrage, l’auteure afro-féministe Cottecheese Pierre frappe fort avec ‘Être mariée n’est pas un plan A’, un essai engagé qui remet en question les normes sociales imposées aux femmes. Dans un ton à la fois personnel et universel, elle invite à un recentrage sur soi et à la reconquête de sa liberté. La première vente-signature du livre est prévue le 30 mai 2025 à l’Ambassade d’Haïti en France, à Paris.
Paris, le 10 mai 2025 –Publié en autoédition, cet ouvrage marque les débuts littéraires d’une voix déjà bien connue sur les réseaux sociaux. Militante, coach en déconstruction, entrepreneure et fondatrice du mouvement féministe Fanm Eklere, Cottecheese Pierre déconstruit l’idée selon laquelle le mariage serait l’aboutissement naturel de toute vie féminine.
Un manifeste pour l’autonomie féminine
Dans ‘Être mariée n’est pas un plan A’, elle propose 26 « plans de vie », où le mariage classé seulement en 13e position, devient un choix parmi d’autres, et non une finalité. Elle valorise d’autres voies d’épanouissement : apprendre à s’aimer, voyager, entreprendre, militer, guérir. « Le mariage n’est qu’un grain de sable dans l’océan de nos vies », confie-t-elle dans un entretien accordé à Vant Bèf Info.
Une parole ancrée dans le vécu
Si l’essai n’est pas autobiographique, il est traversé de récits personnels et de témoignages bouleversants. L’autrice évoque le mariage de sa mère, les silences familiaux face aux violences, et son propre parcours marqué par des traumatismes. Elle aborde sans détour des sujets encore tabous comme l’inceste et les violences conjugales, appelant à briser le silence et à reprendre le pouvoir sur sa propre histoire.
Née à Jérémie, en Haïti, de mère adolescente, Cottecheese Pierre grandit avec une conscience précoce des inégalités et des violences faites aux femmes. Couronnée Miss Videomax en 2006, elle entame une carrière médiatique et diplomatique avant de s’installer en France en 2013. Diplômée en relations internationales, elle exerce aujourd’hui dans le secteur des solutions informatiques. En parallèle, elle fonde la marque Rootsa, dédiée au lien entre Haïti et les racines africaines, et s’implique activement dans la défense des droits des femmes.
Ce premier ouvrage s’inscrit dans une dynamique plus large. Conférences, ateliers, lives et rencontres sont prévus en France, au Canada, aux États-Unis et en Afrique de l’Ouest.
Cottecheese Pierre, elle-même mariée, précise qu’il ne s’agit pas de remettre en cause le mariage en tant que tel, mais bien l’injonction à s’y conformer. Son message central chaque femme doit se choisir, se libérer des attentes sociales, et construire une vie à son image. « Personne ne vivra ta vie à ta place », rappelle-t-elle.
L’ouvrage est disponible sur Amazon et sera proposé à la vente lors des événements à venir.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)