12 juillet 2025 Vantbefinfo brèves VBI
Lors de sa conférence de presse quotidienne, Claudia Sheinbaum a critiqué un raid mené jeudi dans les comtés de Ventura et de Santa Barbara (Californie), au cours duquel plusieurs travailleurs migrants ont été arrêtés. L’opération, dirigée par les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), a notamment ciblé une ferme agricole, selon des images relayées par les médias américains.
« Ces raids sont certes injustes, mais ils vont aussi causer beaucoup de dommages à l’économie américaine », a affirmé la présidente mexicaine.
Des vidéos diffusées montrent une trentaine de personnes interpellées par des agents de l’immigration. Selon des sources médiatiques, l’opération à Ventura aurait dégénéré en émeutes locales, exacerbant les tensions autour des pratiques migratoires de l’administration Trump.
Sheinbaum a souligné le rôle crucial des migrants latino-américains dans l’économie des États-Unis.
« Sans cette main-d’œuvre, les champs de Californie et d’autres États ne produiront pas », a-t-elle averti.
Le ministère mexicain des Affaires étrangères a déjà reçu 25 appels de familles mexicaines à la recherche de proches possiblement arrêtés. Le personnel consulaire enquête actuellement dans les centres de détention afin d’identifier les personnes concernées.
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier, 355 Mexicains ont été arrêtés dans le cadre de raids similaires, selon Claudia Sheinbaum. Durant la même période, 67 008 Mexicains ont été expulsés, en plus de 6 525 migrants d’autres nationalités renvoyés au Mexique.
Ces chiffres, selon la présidente, témoignent d’une politique de répression migratoire systématique, à laquelle elle oppose une solidarité active avec les communautés affectées.
Vant Bef Info ( VBI)
12 juillet 2025 Vant Bef Info brèves VBI
Alors que le président dominicain Luis Abinader rejette les accusations de discrimination, Amnesty International hausse le ton. L’organisation appelle à l’arrêt immédiat des expulsions massives de migrants haïtiens, jugées racistes et contraires aux droits humains.
Amnesty International (AI) a réagi fermement, vendredi, aux déclarations du président dominicain Luis Abinader sur sa politique migratoire. Dans un communiqué, l’organisation a estimé que « se soustraire à la critique n’arrête pas les violations des droits de l’homme », exhortant de nouveau le chef de l’État dominicain à mettre fin sans délai aux mesures qu’elle qualifie de « racistes et discriminatoires » contre les Haïtiens.
La réponse d’Amnesty intervient après des propos virulents d’Abinader. Interrogé cette semaine sur les accusations d’expulsions collectives et de profilage racial, le président a dénoncé ce qu’il appelle une « attaque injustifiée » contre la souveraineté dominicaine.
« Ils n’ont aucune autorité morale pour nous remettre en question alors qu’ils ont été indifférents à une crise qui menace toute la région », a lancé Abinader, en référence à la crise persistante en Haïti.
Mais pour Amnesty, ce rejet des critiques ne suffit pas à occulter la gravité des actes dénoncés. L’organisation rappelle que les pratiques en cours bafouent des principes fondamentaux du droit international.
Selon les chiffres publiés par la Direction générale des Migrations (DGM), 184 001 Haïtiens en situation irrégulière ont été expulsés de la République dominicaine entre janvier et juin 2025, dont 30 757 rien qu’au mois de juin. Des expulsions menées, selon AI, sans garanties légales suffisantes, souvent basées sur l’apparence physique ou l’origine supposée des personnes interpellées.
Ce bras de fer entre le gouvernement dominicain et Amnesty International reflète une tension croissante concernant le traitement des migrants haïtiens, alors que la crise politique et humanitaire en Haïti pousse de nombreux citoyens à fuir ce pays.
Vant Bef Info ( VBI)
juillet 12, 2025 Vantbefinfo brèves VBI
Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et le Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES) ont signé mercredi un protocole d’accord visant à améliorer l’accès aux soins de santé dans les zones les plus vulnérables d’Haïti.
Port-au-Prince, 9 juillet 2025 — Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du Programme communautaire de promotion de la sécurité humaine en Haïti (HA-J0008), financé par la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Il cible principalement neuf départements du pays, avec pour objectif d’améliorer la qualité, la couverture et l’efficacité des services de santé.
Le protocole repose sur cinq axes stratégiques :
1. Renforcement de la gestion des structures sanitaires : amélioration des capacités administratives et techniques des institutions locales.
2. Mise en place des Unités d’Arrondissement de Santé (UAS) : structuration territoriale pour une couverture de soins élargie.
3. Supervision technique : suivi rigoureux de la qualité des soins dispensés.
4. Contractualisation des prestataires : recours à des partenaires qualifiés pour renforcer les services.
5. Approvisionnement en intrants hospitaliers : disponibilité continue de médicaments, équipements et matériel médical.
Une gouvernance partagée et transparente …
Ce partenariat renforce la complémentarité entre le MSPP, en tant qu’autorité de régulation des politiques publiques de santé, et le FAES, opérateur de mise en œuvre. Un Comité de suivi conjoint a été institué pour garantir la bonne exécution du programme, la redevabilité des parties prenantes et la transparence dans la gestion des ressources.
Le projet s’étend jusqu’en octobre 2028, avec l’ambition de transformer durablement les conditions d’accès aux soins dans les régions défavorisées. L’initiative entend rapprocher les services de santé des communautés isolées, souvent confrontées à des défis socio-économiques et sanitaires majeurs.
En unissant leurs efforts, le MSPP et le FAES réaffirment que la santé est un droit fondamental. Ce partenariat pourrait se révéler une réponse institutionnelle aux besoins urgents des populations, dans un contexte de fragilité accrue des services sociaux de base.
Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)
12 juillet 2025 Vant Bef Info brèves VBI
L’organisation Antreprenarya San Dola (ASD) a franchi une nouvelle étape dans sa mission de soutien à l’entrepreneuriat des jeunes en Haïti, en célébrant samedi la graduation de sa 7e cohorte. La cérémonie s’est tenue dans les locaux de l’église MEBSH Côte Plage 18, à Carrefour, en présence d’une trentaine de jeunes entrepreneurs ayant suivi plusieurs mois de formation intensive.
Carrefour, 9 juillet 2025 — Au total, 33 jeunes ont été honorés à l’issue de ce programme d’incubation, au cours duquel 30 projets d’entreprise ont été conçus et présentés. Les initiatives développées couvrent un éventail de secteurs variés, allant de la technologie à l’artisanat, en passant par l’agro-transformation et les services. La diversité des projets témoigne du dynamisme et du potentiel entrepreneurial de la jeunesse haïtienne, malgré un contexte économique difficile.
Fondée par Pierre Rubens Emmanuel Moreau, l’organisation ASD se donne pour mission d’accompagner l’émergence d’une nouvelle génération de leaders. Son action vise à encourager la création d’entreprises innovantes, viables et à fort impact social. En investissant dans la formation et l’accompagnement, ASD entend contribuer concrètement à la création de richesses à l’échelle locale.
La cérémonie a réuni des invités de marque, partenaires, mentors et proches des lauréats, venus saluer cet engagement collectif pour une Haïti plus entreprenante. Les responsables de l’organisation ont réaffirmé leur volonté de poursuivre cette dynamique, en plaçant la jeunesse au cœur du changement économique et social du pays.
Yvens Gomez
Vant Bèf Info (VBI)
Depuis l’incendie de la Chapelle royale de Milot en avril 2020, suivi par la destruction du Ranch Le Montcel à Kenscoff en avril 2025, puis l’embrasement de l’Hôtel Oloffson en juillet, la menace qui pèse sur le patrimoine historique haïtien n’a jamais été aussi tangible. Face à ces pertes successives, l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) est plus que jamais interpellé. Pourtant, à ce jour, aucune action concrète n’est engagée pour protéger ces trésors ni prévenir de nouvelles pertes.
Port-au-Prince, le 11 juillet 2025 – Dans la nuit du 12 au 13 avril 2020, la Chapelle royale de Milot, classée patrimoine mondial de l’UNESCO, a été partiellement détruite par un incendie d’origine toujours inconnue. Le directeur de l’ISPAN, Patrick Durandis, avait alors indiqué que le feu avait pris naissance dans un bâtiment annexe vers trois heures du matin, écartant la thèse du court-circuit en raison de l’absence d’électricité dans la zone. Toutefois, aucune cause précise n’a pu être déterminée. Ce drame, qui avait bouleversé la communauté patrimoniale, n’a débouché sur aucune mesure de réhabilitation ni de protection renforcée.
Cinq ans plus tard, en avril 2025, le Ranch Le Montcel, à Kenscoff, a été à son tour ravagé par les flammes dans un contexte de violences armées. Ce site emblématique, apprécié pour sa valeur culturelle, touristique et écologique, a été incendié lors d’une offensive menée par la coalition Viv Ansanm, le dimanche 6 avril. Malgré l’importance du lieu dans l’histoire nationale, aucune prise de position officielle de l’ISPAN n’a été émise.
Quelques mois après, dans la nuit du 6 juillet 2025, c’est l’Hôtel Oloffson – symbole vivant de la culture haïtienne – qui est réduit en cendres. L’attaque, attribuée elle aussi à Viv Ansanm, a choqué l’opinion publique. Pourtant, là encore, aucun communiqué, aucune déclaration, aucune réaction de la part de l’ISPAN. Le silence de l’institution est d’autant plus troublant que l’Oloffson figurait parmi les derniers témoins debout de l’histoire architecturale de Port-au-Prince.
Certes, l’ISPAN opère dans un contexte de crise multidimensionnelle. Mais ce contexte, aussi difficile soit-il, ne saurait justifier l’absence d’initiatives, ni même d’une simple prise de parole. Ni après Milot, ni après Le Montcel, ni après l’anéantissement de l’Oloffson, aucun plan de sauvegarde n’a été rendu public.
Le patrimoine, pourtant, ne saurait être relégué au second plan. Il incarne l’histoire, l’identité, les racines d’un peuple. Sa destruction accélère l’érosion de la mémoire collective et appauvrit symboliquement la nation. Les flammes n’ont pas seulement consumé des murs, elles ont aussi brûlé un pan de notre héritage commun. Et faute d’action, d’autres lieux historiques sont aujourd’hui exposés aux mêmes menaces – les mêmes causes produisant les mêmes effets.
En mai 2024, un autre incident illustre cette négligence persistante : le vol de deux couleuvrines du Musée d’Artillerie de la Citadelle Laferrière. L’ISPAN avait bien publié un communiqué le 1er juin, annonçant une enquête interne et le signalement international des pièces via INTERPOL et l’UNESCO. Mais plus d’un an après, aucun résultat tangible, aucune restitution, aucune mise à jour n’a été communiquée. Le mystère reste entier.
Pendant ce temps, les sites historiques d’Haïti demeurent exposés aux incendies, aux pillages… et à l’indifférence.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)