Vant bèf info.com
Port-au-Prince le 22 novembre 2024- Dépendant de l’importation des médicaments et d’autres instrants pour le fonctionnement des laboratoires, le système sanitaire a reçu un grand coup, puisqu’il y a cassure dans la chaîne d’approvisionnement. Pierre Hugues Saint Jean a partagé ses inquiétudes face à l’ampleur de cette crise, précisant que la situation impacte gravement la rigueur qu’impose le processus de la prise en charge, pour des PVVIH par exemple constamment sous traitement antirétroviral (ARV). La pénurie est aussi constatée à l’échelle départementale. Dans le sud notamment, la ville des Cayes, où les déplacés ont augmenté de 32%, la Grand-Anse, les prix des médicaments ont grimpé de 30%. Les patients, en particulier les enfants vivant avec le VIH, se trouvent dans une situation précaire, faute de médicaments. Le médecin parle de Dolutégravir 10 mg, essentiel pour leur traitement.
La crise de l’approvisionnement, exacerbée par les blocages de routes, menace d’aggraver la situation sanitaire dans tout le pays, avec des retards de livraison et des difficultés accrues pour les villes de province, déjà largement isolées. Les autorités doivent agir rapidement pour éviter une catastrophe humanitaire. Dans ce cas d’urgence, on n’a pas besoin d’organiser des colloques, des tables rondes pour apporter des éléments de solution.
Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)
Le Filet Info
Le port de Marigot est dans le viseur de l’organisation sociopolitique Résistance Sud-Est. Le mercredi 20 novembre 2024, les responsables de cette dernière ont fait des révélations bouleversantes lors d’une conférence de presse.
Selon Leriche Moïse, membre de cette organisation, le port en question (Marigot, Sud-Est), à environ 1 heure de Jacmel, est utilisé pour transporter illégalement des armes et munitions pour alimenter principalement des gangs à Port-au-Prince.
En raison de ce trafic, le phénomène de l’insécurité explose, souligne Leriche Moïse. D’autre part, des écoles et entreprises sont cambriolées par les malfrats et des membres de la population civile sont victimes d’actes de braquage. La recrudescence des actes de banditisme dans ce département, selon lui, a fait son apparition après la révocation du responsable de la police du Sud-est.
Leriche Moïse demande aux autorités compétentes de prendre les dispositions appropriées pour freiner le trafic illégal d’armes et de munitions dans le port de Marigot. Il appelle également la population à prendre des dispositions pour éviter que le département du Sud-Est ne devienne aussi un ‘territoire perdu’.
novembre 16, 2024 Insécurité VBI
L’ex-Premier ministre, Dr. Garry Conille, a quitté Haïti samedi matin pour les États-Unis, selon des informations obtenues de sources proches de son entourage. Ce départ, marqué par un itinéraire complexe comprenant une escale au Cap-Haïtien et un transit par les îles Turks-et-Caïcos, devait le conduire à Miami avant de rejoindre sa famille à New York.
Port -au-prince, samedi 16 novembre 2024
Ce départ intervient dans un contexte de crise profonde, quelques jours seulement après son renvoi par le Conseil présidentiel de transition. Ce dernier avait évoqué son incapacité à apporter des solutions concrètes face à la situation alarmante que traverse le pays.
Une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent
Port-au-Prince demeure le théâtre d’une violence inédite. Les affrontements entre les gangs armés et les forces de l’ordre continuent de paralyser la capitale, plongeant ses habitants dans une angoisse quotidienne. Cette instabilité a forcé des centaines de familles à fuir leurs foyers, rejoignant les rangs des déplacés internes qui se réfugient dans des écoles, des églises ou d’autres bâtiments.
La crise humanitaire s’aggrave de jour en jour, exacerbée par l’incapacité des autorités à restaurer un semblant d’ordre. Malgré l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement dirigé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé, aucune mesure tangible ne semble pouvoir enrayer l’escalade de la violence. Les quartiers populaires, en particulier, restent sous la coupe des bandes armées, tandis que les initiatives pour rétablir la sécurité peinent à porter leurs fruits.
Un départ qui ne résoud rien
Ce départ en catimini de Garry Conille symbolise l’impasse dans laquelle se trouve le pays.
Face à cette situation, les attentes de la population restent inchangées. Des appels pressants à des actions immédiates et durables se multiplient, réclamant un retour à la stabilité et une amélioration des conditions de vie pour une population en détresse.
Alors que le pays s’enfonce dans une crise sans précédent, la question reste entière : qui saura prendre les rênes pour conduire Haïti vers un avenir plus sûr et plus digne ?
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
novembre 16, 2024 Société VBI
Après plusieurs jours de négociations intenses, le Conseil présidentiel de Transition (CPT), et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ont officiellement désigné les membres du nouveau cabinet ministériel. Composé de 18 ministres, dont huit issus du précédent gouvernement, sont reconduits. Ce cabinet s’apprête à collaborer avec le CPT pour conduire le pays vers la réforme constitutionnelle et les élections. Bien que l’arrêté officialisant ces nominations ne soit pas encore publié dans Le Moniteur, il a été communiqué à notre rédaction.
Les ministres reconduits
Huit membres du précédent gouvernement conservent leur poste :
Ketleen Florestal, ministre de la Planification et de la Coopération externe;
Raphaël Hosty, ministre des Travaux publics, Transports et Communications;
Vernet Joseph, ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural;
James Monazard, ministre du Commerce et de l’Industrie;
Moïse Jean Pierre Fils, ministre de l’Environnement;
Georges Wilbert Franck, ministre des Affaires sociales et du Travail;
Lynn Octavius, ministre de la Jeunesse et des Sports;
Augustin Antoine, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle.
Les nouveaux membres du cabinet
Dix nouvelles figures rejoignent le gouvernement sous la direction du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé :
Paul Antoine Bien-Aimé, ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales;
Alfred Métellus, ministre de l’Économie et des Finances;
Patrick Pélissier, ministre de la Justice et de la Sécurité publique;
Harvel Jean Baptiste, ministre des Affaires étrangères et des Cultes;
Dr. Lorté Bléma, ministre de la Santé publique et de la Population;
Érick Dessources, ministre du Tourisme;
Jean Michel Moïse, ministre de la Défense;
Pédrica St-Jean, ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes;
Katia Verdier, ministre des Haïtiens vivant à l’étranger;
Patrick Delatour, ministre de la Culture et de la Communication.
Une structure renforcée
Par ailleurs, Patrick Sully W. Joseph a été nommé secrétaire d’État aux Collectivités territoriales.
Avec un total de 18 ministres et un secrétaire d’État, ce nouveau gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé entend relever les défis de la transition et répondre aux attentes de la population haïtienne.
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info (VBI)
16 novembre 2024,
L’administration Trump continuera-t-elle de soutenir Haïti, ou se désengagera-t-elle, aggravant une situation déjà catastrophique ?
RHInews - WASHINGTON, samedi 16 novembre 2024– Les conditions en Haïti se détériorent rapidement. Cette semaine, le Conseil de gouvernement de transition a limogé le Premier ministre qu’il avait nommé il y a moins de sept mois. Dans le même temps, des policiers et des milices ont attaqué une ambulance de Médecins sans frontières et exécuté des patients à bord. Les gangs armés continuent de vider des quartiers entiers de Port-au-Prince, et des tirs visant des avions commerciaux ont entraîné la fermeture de l’aéroport international pour la deuxième fois cette année.
L’élection de Donald Trump, qui a fréquemment dénigré Haïti et ses habitants, soulève de nombreuses questions. Au cours de sa première présidence, Trump a exprimé un mépris notable pour la migration haïtienne et a même avancé de fausses affirmations, comme celle selon laquelle des Haïtiens mangeaient des animaux domestiques dans l’Ohio. Pendant sa récente campagne, il a promis de mener “la plus grande déportation de l’histoire des États-Unis”, en ciblant en priorité les Haïtiens vivant même légalement dans des communautés comme Springfield.
L’aide américaine en question
La position de Trump sur l’aide internationale est moins claire, en particulier en ce qui concerne le soutien à la mission de police menée par le Kenya (Mission multimationale de soutien à la sécurité – MMSS) et soutenue par l’ONU. Financée en grande partie par les États-Unis, cette mission n’a jusqu’à présent pas eu un impact significatif contre les gangs haïtiens. Selon Pierre Espérance, directeur du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) en Haïti, Trump “ne s’est jamais vraiment soucié d’Haïti” durant son premier mandat. Espérance craint qu’un désengagement américain sous Trump n’aggrave la situation déjà désastreuse.
Cependant, certains analystes estiment que la crise haïtienne, située à seulement 800 miles des côtes de la Floride, pourrait devenir impossible à ignorer. Luis G. Moreno, ancien chef adjoint de la mission américaine en Haïti, a qualifié la situation de “hautement combustible” et prédit que son ampleur obligera l’administration Trump à réagir.
Une crise humanitaire hors de contrôle
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est sans gouvernement fonctionnel. Les gangs armés, souvent associés à des politiciens ou des policiers, contrôlent environ 85 % de la capitale. Leur campagne de violence, comprenant enlèvements, viols et assassinats, a déplacé plus de 5 % de la population. La famine touche désormais plusieurs régions du pays. Le gouvernement de transition, chargé de rétablir l’ordre pour organiser de nouvelles élections, est embourbé dans des scandales de corruption.
En mars, des gangs ont ouvert des prisons et paralysé l’aéroport de Port-au-Prince. La communauté internationale, notamment les Nations unies et les États-Unis, peine à trouver une réponse efficace. La mission kenyane, qui manque de ressources, a besoin d’au moins 600 millions de dollars pour fonctionner efficacement, mais n’a reçu que 85 millions à ce jour.
Les répercussions des politiques migratoires de Trump
Trump a promis de révoquer à nouveau le statut de protection temporaire (TPS) qui permet à des centaines de milliers d’Haïtiens de vivre et travailler légalement aux États-Unis depuis le séisme de 2010. Cette décision, combinée à des déportations massives, risque de déstabiliser encore davantage Haïti, qui n’est pas en mesure de réintégrer les rapatriés. En outre, cela priverait le pays de précieuses remises de fonds, qui représentent environ 20 % du PIB haïtien.
Le choix de Marco Rubio comme secrétaire d’État …
et de Michael Waltz comme conseiller à la sécurité nationale pourrait influencer la politique étrangère de Trump. Rubio, fils d’immigrants cubains, a par le passé soutenu des initiatives pour renforcer l’industrie textile en Haïti et sanctionner les élites liées aux gangs. Mais il a également exprimé des réserves sur l’efficacité des interventions internationales en Haïti.
Waltz, quant à lui, a récemment déclaré que les migrants haïtiens ne remplissent pas les critères d’asile, car ils fuient la violence des gangs et non une persécution gouvernementale. Il craint que la Floride ne devienne un point d’entrée pour les migrants, comparable à la frontière sud des États-Unis.
Une mission internationale en péril
L’avenir de la mission de police menée par le Kenya sera l’une des premières décisions de l’administration Trump. Cette force, limitée dans ses moyens, a été critiquée pour son inefficacité, certains des massacres les plus meurtriers ayant eu lieu sous sa surveillance. Les analystes estiment que Trump, connu pour son opposition aux dépenses internationales, pourrait exiger que d’autres pays contribuent davantage, réduisant ainsi la participation financière des États-Unis.
Robert Maguire, expert en affaires haïtiennes, estime que Trump pourrait soutenir une transformation de la mission kenyane en mission de maintien de la paix de l’ONU, si cela permet de partager les coûts. Une telle démarche nécessiterait toutefois l’approbation du Conseil de sécurité des Nations unies, où la Russie et la Chine ont exprimé leur opposition.
Le président kényan William Ruto a récemment discuté de la mission haïtienne avec Trump, soulignant que la stabilisation d’Haïti est essentielle pour freiner la migration. Selon Korir Sing’Oei, secrétaire principal aux affaires étrangères du Kenya, Trump s’est montré “réceptif” à cet argument. Pourtant, sans un financement accru et des ressources supplémentaires, les experts préviennent que la mission risque d’échouer.
Une longue histoire d’échecs
La politique étrangère américaine en Haïti est souvent critiquée pour son manque de résultats. Robert Maguire accuse les administrations successives, y compris celle de Biden, de privilégier les élites au détriment de la société civile. Cette approche, selon lui, a sapé la confiance des Haïtiens et entravé les progrès. Il appelle à une écoute véritable des préoccupations haïtiennes, un élément clé pour restaurer la confiance et trouver des solutions durables.
Alors que le monde attend de voir comment Trump abordera cette crise, la question reste ouverte : l’administration Trump continuera-t-elle de soutenir Haïti, ou se désengagera-t-elle, aggravant une situation déjà catastrophique ?
Cet article de Amanda Coletta sur: https://www.washingtonpost.com/world/2024/11/16/haiti-crisis-trump-administration/